Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 octobre 2018

Des PAV et des PAP mais pas des Panzani

Certains disent maintenant PP  (Point de Proximité). C'est tendance... Et non des PAV (Points d'apports Volontaires). C'est agressif ….

Cette dénomination a été employée  lors d'une réunion  publique à Bernin, réunion qui faisait le point sur les grands sujets (votés, certes  …) de la vie quotidienne : Projet de territoire, GEMAPI, NALO 2022, Élection des conseillers  de la  CCG, ATHANOR, et les PAV.

Cette réunion  (une centaine de personnes  !!!!) a le mérite d'exister ; toutes les communes peuvent-elles en dire autant ? Sur ce dernier sujet, les échanges ont été vifs et presque unanimes. Tout le monde s'accorde sur le manque de transparence qui a abouti à ce choix. Qui compose la commission "Déchets", ses rapports, ses CR, les expertises, inconsultables !

C'est bien là le problème. Il ne s'agit pas d'être pour ou contre ce lourd projet mais de ne pas pouvoir avoir accès au dossier. Même les élus du CC (Conseil Communautaire) ne semblent pas l'avoir …. Le site  du Sibrecsa (collecte et gestion des déchets sur Breda et Savoie) est clair et complet !!!!! http://www.sibrecsa.fr/

Le Vice Président " Déchets " de la CCG, maire de Pontcharra et donc sur le périmètre du Sibrecsa n'est pas concerné par ce choix des PAV ...

Le choix du déploiement des PAV ou PP est acté, ne vous en déplaise, tout est voté et consigné dans au moins 3 délibérations de la CCG ( N°10 du 29/02/2016, N°6 du 6/03/2017, N°12 25/06/2018 ).

A un élu, durant un conseil communautaire du mois de Juin,  qui émettait des doutes, le président lui a lu la dernière délibération : " Vous avez voté " …. et l'élu de conclure "si j'avais su, j'aurais pas voté " ..

Se  pose donc le problème de la densité des délibérations lors des CC (conseil communautaire), environ une soixantaine  à chaque séance !!!!! Est-ce que les  conseillers communautaires aussi élus de leur commune ont réellement le temps de lire les documents préparatoires, de  les d'approfondir, de mesurer  les enjeux ?

Généralement c'est NON ! Le président s'est même fendu d'une lettre explicative à tous les conseillers avant les motiver pour les CM  (conseil municipal) à venir et informer les citoyens. L'enjeu du choix des PAV est de faire des économies et mettre à l'équilibre cette ligne budgétaire, fort dispendieuse. Dixit le président la CCG.

A cet enjeu de la mise  en place des PAV,  environ 20 à 30 M d'euros (calcul perso en bas de page), il faudra ajouter 18 M d'euros de participation au nouveau ATHANOR,  et quelques millions d'euros pour requalifier la déchetterie de Crolles (nouveau look + déchetterie pour les professionnels …)..  " La route est  droite mais la pente est raide " !

Le choix ou non des PAV doit se faire pour 5 communes de plaine en Sept/Oct : Villard-Bonnot a voté NON mais ferait du retro pédalage …, Froges, Champ-près-Froges, Crolles et Bernin ont voté POUR. A décharge du travail des élus, les citoyens  sont aussi très souvent  délinquants. La consigne de tri est claire, largement communiquée  (TOUS LES EMBALLAGES PASSENT LE BAC " , c'est clair et bien non . Le tri et le refus des bacs de tri  est très moyen voire plus. 12% à 20 % de refus de bacs de tri sur un échantillon de 187 bacs  sur 3 communes (source : Maire de Bernin lors de la réunion publique déjà citée). Les élus communautaires sont aussi peu attentifs sur leur comportement.

Lors des CM, chaque élu (environ 73 personnes ) a une bouteille d'eau sur sa table. Cette eau vient de Belgique, fournisseur Nestlé !!!!!!   Ben voyons   … Il faut réduire les déchets  ….

 

Lors du dernier CM (Conseil Municipal de Bernin (10 Oct. 2018 ) le projet  a été adopté après de nombreux échanges avec les élus de la minorité. 3 personnes ont refusé de voter. 40 sites  de bornes aériennes (OM, Tri , Verre  et fibreux) pour en retenir environ une trentaine. Le coût de traitement des OM (Ordures Ménagères ) passerait de 65 euros/la tonne à 41 euros (source la direction des Déchets de la CCG si PAV - un vrai jackpot ….La  manipulation des bornes par le camion serait de 1' 30" sauf qu'actuellement il faut 15 ' pour manipuler 2 bornes (mesure faite au lotissement de la rue du Lac à Crolles). Le maire de Bernin envisage la collecte par pesée personnifiée dans le futur  sur ces bornes collectives ...

A suivre.

JP Chollet 

Calcul du coût des PAV : Il en faudra  environ 450 à 700 sites (1 pour 100 à 150 habitants  sur un total de 72 000). Chaque site devra avoir environ  4 PAV (2 pour les OM, 2 pour le tri voir 1 pour les déchets verts) donc au 1800 à 2800 unités à 10 000 pièces (aériennes , semi-enterrées ou enterrées ces dernières à la charge des communes … soit 20 à 30 M d'euros sans les camions spécifiques équipés ou pas de la robotique nécessaire).  

Sur le même sujet, lire aussi, l'article de Claude Muller - Ouf !

et l'article de Jean-François Comte : Les PAV, un truc de Ouf.

 

14 octobre 2018

Ouf !

Ouf, finis les réveils en sursaut à 6 heures du matin provoqués par les ripeurs manœuvrant nos poubelles sous nos fenêtres. Ouf, finie la corvée du dimanche soir pour descendre les poubelles. Ouf, finies les odeurs pestilentielles sur les bords des chemins. Ouf, fini de marcher dans des détritus semés par les chiens errants dans les rues. Ouf, finies les poubelles vides encombrants les trottoirs… Et vive les PAV (Point d’Apport Volontaire).

PAP Crolles Croix des Ayes.jpg

Oui, j’ai voté pour l’implantation des PAV en Conseil Communautaire du Grésivaudan et j’ai bien sûr voté pour les PAV en Conseil Municipal de Crolles. Certes, ce n’est pas la panacée, mais beaucoup d’arguments m’ont convaincu de prendre cette position. Les PAV sont beaucoup plus « propres » que nos vielles poubelles, les PAV sont beaucoup plus faciles et rapides à vider. les PAV sont beaucoup moins encombrants mais surtout les PAV sont beaucoup plus efficaces. Les premières communes à tester ce dispositif, celles de montagne, nous l’ont montré depuis qu’elles collectent les ordures ménagères dans leurs PAV. Et les chiffres nous le prouvent. Curieusement, ce sont les verres qui sont d’abord en progrès. A Revel, par exemple, les habitants en apportent de plus en plus dans les bacs. En fait, comme ils sont désormais obligés de trier et qu’ils ont des bacs pour tous leurs déchets, ils font de moins en moins d’erreurs. De plus, les Revelois faisant plus souvent leur compost, le bac dédié aux déchets organiques a de moins en moins de succès.

Certes, l’inconvenant de ce système est d’imposer 4 poubelles dans les cuisines. Et surtout, il faut faire un effort supplémentaire pour déposer ses ordures ménagères, non plus dans des poubelles disposées devant chez soi, mais dans les PAV situés à l’entrée du quartier. Ne pensez-vous pas que notre planète mérite ce petit geste ?

Claude Muller

Conseiller municipal de Crolles

Conseiller communautaire Le Grésivaudan

 

Sur le même sujet, lire aussi l'article de Jean-Paul Chollet : Des PAV et des PAP, mais pas des Panzanis - par Jean-Paul Chollet :

et l'article de Jean-François Comte : Les PAV, un truc de Ouf.

13 septembre 2018

Nous voulons des coquelicots

L'appel est collectif et nous espérons qu'il prendra de l'ampleur. C'est un appel au changement et il devrait être entendu dans le Grésivaudan et la Région de Grenoble qui se targuent d'être "Terres d'innovations". Il s'agit de remplacer l'agriculture fondée sur la chimie par l'agro-écologie. Dit autrement, il s'agit de se libérer des pesticides comme l'ont déjà fait les agriculteurs convertis au bio et les techniciens d'espaces verts dans nos communes, comme le font aussi chaque jour des millions de paysans dans le monde qui n'ont pas les moyens de nourrir les firmes chimiques.

Rester empesté par les pesticides - ou en sortir : c'est un choix collectif sur lequel chacun est invité à donner son avis, sa préférence.

Bien sûr, le changement ne se fera pas en un jour. On ne quitte pas un modèle industriel en un claquement de doigt, on ne guérit pas d'une addiction sans accompagnement. Mais il faut bien commencer, et pour cela se fixer un objectif, et édicter quelques principes. Tel est le but de cet appel.

bandeau-tract-a4 coquelicots.jpg

Le Crollois, 13 septembre 2018

 

Nous voulons des coquelicots - Appel à la résistance pour l'interdiction de tous les pesticides

Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.

Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection.

Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes.

Pour signer, rendez-vous sur : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/

En Isère, l'appel est soutenu par la FRAPNA.

 

En complément sur l'agroécologie :

Le principe de l'agroécologie est l'utilisation intensive des processus naturels comme la photosynthèse,  la fixation symbiotique de l'azote et la mise en place d'une diversité  culturale et paysagère. L'objectif est de créer un agrosystème plus résiliant. On ne raisonne pas par pesticide, mais par association culturale ou bio-contrôle pour répondre à un problème sanitaire;  de quelle façon retrouver un équilibre qui rende inopérant un prédateur ou un parasite des cultures...

Il est temps pour les agronomes de revenir à plus de modestie, et de valider par leur science, les exemples des paysans qui ont trouvé le bon équilibre. Pour ma part, j'ai reçu la leçon dans les années 80, en observant les paysannes du KIVU... Manioc, soja, maïs, haricots, plantain, sorgo, etc... 25 plantes différentes cultivés sous les bananiers. Dés qu'une plante est arrachée, elle est remplacée par une graine, sans aucun alignement, ce désordre apparent est une anarchie féconde. Dans cette exubérance de végétation, c'est d'une agriculture  très intensive qu'il s'agit, mais elle n'utilise que des énergies renouvelables, le soleil, l'eau et le carbone de l'air pour la photosynthèse et la fabrication des sucres, les légumineuses fixent l'azote de l'air pour la fabrication des protéine. Sans aucun intrant chimique, avec un outillage rudimentaire et des gestes simples, ces femmes  nourrissent une population de 400 habitants au Km2.

Pour le volet économique, l'agriculture n'a pas besoin de main d’œuvre gratuite, mais d'une juste répartition des marges. La baguette ordinaire vaut en moyenne 3,5 € le kg, le blé payé à l'agriculteur représente moins de 0,15€, les cours du blé sont ce matin à 0,190€ le kg. Dans la pâte, le boulanger ajoute 40% d'eau, son coût dans le pain que vous achetez représente environ 10 fois part qui revient à l'agriculteur...

Ce qui permet à tout un chacun qui n'est pas au chômage de financer des tensions géostratégiques meurtrières. Pour aller en vacance dans les caraïbes ou payer le gaz russe qui sert à fabriquer les engrais azotés. La dépendance aux énergies fossiles génère ou laisse perdurer de nombreux conflits, (à commencer par l'Irak) qui n'ont pas d'issues diplomatiques.

Marc Peyronnard

 

A lire aussi :

 

L'agroécologie peut nourrir l'Europe en 2050

L'agriculture européenne peut se passer de pesticides tout en garantissant la sécurité alimentaire des Européens, selon l'Iddri. Cela passe par un changement de régime alimentaire et une reterritorialisation du modèle agricole.

 https://www.actu-environnement.com/ae/news/agriculture-pe...

 

08:45 Publié dans Environnement | Lien permanent | Commentaires (0) |

30 août 2018

Nicolas Hulot et le mythe de l'homme providentiel

L'actualité nationale me suggère ce billet sur des questions qui concernent aussi la démocratie locale.

Dans son interview de démission, Nicolas Hulot tient des propos surprenants, et surtout décevants, sur la démocratie. A plusieurs reprises, il déplore son isolement. Il dénonce les lobbyistes dans les cercles du pouvoir. Il se demande où sont ses troupes. Il critique l'opposition incapable, selon lui, de se hisser au-dessus de la mêlée. Il met en cause, globalement, "la société". Il redit son admiration pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

Avec ce discours, il reprend, hélas et sans doute malgré lui, le mythe de l'homme providentiel, sans rien ni personne entre lui et la société, vue comme un tout homogène. Nicolas Hulot n'a pas un mot pour le mouvement associatif, pour les myriades de militants qui agissent pour la transition écologique, pas un mot sur les parlementaires, leur rôle et la diversité de leurs votes. Ainsi, il ignore un principe démocratique de base : les orientations politiques du pays sont choisies lors des élections. Il n'y a pas une société unique, indifférenciée et indifférente aux enjeux écologiques. Il y a des divergences de points de vue et des conflits d'opinions qui sont arbitrés lors des élections, aussi imparfaites soient-elles ; il y une majorité élue pour gouverner selon des lignes directrices énoncées lors de la campagne électorale (orientations plus ou moins clairement affichées, mais jamais totalement masquées). Dès lors, il y a comme une grande naïveté, et surtout un déni démocratique, à sembler découvrir, un an après, qu'il "n'a pas réussi à convaincre" et qu' "on s'évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous les désordres" car le modèle économique mis en œuvre par le gouvernement est bien celui annoncé par Emmanuel Macron et les candidats En Marche dans la campagne électorale. Emmanuel Macron a très peu parlé d'écologie pendant la campagne électorale et n'a pas de mandat électoral pour changer de modèle économique ou pour donner une quelconque priorité aux enjeux environnementaux. Le fait qu'il est choisi Nicolas Hulot comme ministre ne change rien à cette situation factuelle, que tout le monde connaissait, à commencer bien sûr par Nicolas Hulot lui-même.

L'écologie, l'environnement, la transition énergétique, le réchauffement climatique ... sont des sujets politiques, à appréhender tels quels avec nos mécanismes institutionnels. Ce qui n'enlève rien à la responsabilité individuelle. On ne fera pas avancer le sujet en dénonçant les lobbyistes (légaux et légitimes) et l’inévitable pression du court terme. Mieux vaudrait reconnaître qu'il y a des niveaux de conscience et des rapports de force qui, pour l'instant, ne sont pas favorables à la prise en compte suffisante des enjeux environnementaux.

L'échec de Nicolas Hulot (je crois qu'il y a consensus sur ce mot d'échec vis à vis de sa participation au gouvernement) illustre aussi le mythe du "changement de l'intérieur" : on ne change pas, on ne fait pas évoluer une politique ou un groupe "de l'intérieur". Un minoritaire qui rejoint un groupe dans le but de le réorienter ou de l'influencer s'expose à l'impuissance, à la marginalisation ou à l'assimilation. On trouvera bien sûr des exceptions. Mais je crois que la règle est assez solide et s'applique dans de nombreux domaines et lieux, y compris, bien sûr, dans nos municipalités et nos exécutifs territoriaux : un corps social est fondamentalement stable et conservateur, le changement vient de l'extérieur.

Pour Nicolas Hulot, la messe est dite, l’histoire ne repassera pas. Il sort du rêve, revient sur terre, à la réalité, et nous rejoint, nous citoyens tenus en marge du pouvoir et cherchant malgré tout à promouvoir nos idéaux, ici, maintenant et pour les générations futures. Notre vocation est là : se tenir éveillé, ouvrir des brèches, construire des alternatives, faire pression, bousculer l’ordre établi, témoigner et encourager par ses actes, se relier et se rassembler … pour cultiver des énergies collectives aux mille noms (groupes, tribus, mouvements, courants, majorités ….) qui, furtivement et par soubresauts imprévisibles, orienteront le cours chaotique des événements.

Francis Odier, 29 août 2018

28 août 2018

TouGo la communication sélective

Soucieux de notre bien être mental, le Grésivaudan pratique la communication positive et sélective : annoncer les bonnes nouvelles … et oublier les autres. C’est ainsi que la présentation des nouveaux horaires à partir du 27 aout accumule de merveilleux + :

On cherchera en vain un communiqué de presse énonçant les -, les suppressions ou les réductions de ligne. Il faut donc se renseigner ailleurs, lire la presse et je vous recommande Place GreNet - https://www.placegrenet.fr/2018/08/08/colere-dans-le-gres...

Les lignes Citadines ont été supprimées. La décision est logique et justifiée : ces lignes avaient une fréquentation ridiculement basse. On se demande seulement pourquoi le Grésivaudan n’a pas l’idée (pas le courage ?) de donner quelques statistiques sur ces lignes, d’expliquer que leur création est un échec, mais qu’on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs et qui n’ose rien n’a rien. On pourrait aussi citer Nelson Mandela : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». Et se souvenir de nos citations latines : si errare humanum est, on ne doit pas oublier que perseverare diabolicum.

En attendant (soyons patients) une autorité organisatrice unique pour les transports urbains de la région de Grenoble, je me réjouis de voir que la plaquette TouGo présente l’offre de transport sur le territoire du Grésivaudan, en intégrant les lignes Express gérées par TransIsère (le département par délégation de la région) et les lignes de l’agglo gérées par la Métro (notamment la ligne C1).

Ce qui freine le développement des transports en commun dans le Grésivaudan, c’est surtout l’urbanisme : notre habitat est tellement diffus qu’il est fort difficile de mettre en place des lignes régulières offrant des temps de parcours raisonnables au regard du trajet en voiture individuelle. Et pour ne rien arranger, la traversée de l'Isère en vélo est tellement dangereuse qu'elle dissuade les plus téméraires de la rive droite de se rendre en bicyclette aux gares SNCF rive gauche.

L'évolution de nos modes de transport passera aussi par le réaménagement de notre territoire et la réorientation de nos investissements.

Vive le vélo !

Francis Odier, 28 août 2018

Bike to Future.jpg

19:23 Publié dans Déplacements | Lien permanent | Commentaires (0) |

03 août 2018

L'été du BTP

La température monte, les entrepreneurs du BTP gardent la tête froide. La végétation souffre, les ruisseaux s’assèchent, les habitants qui le peuvent se réfugient dans les pièces encore un peu fraîches. Sur les routes, les forçats précaires des travaux publics suent et fondent au soleil. Dans leurs bureaux climatisés, dirigeants et actionnaires du BTP exultent. L’argent coule à flot et l’avenir s’annonce plantureux.

Echangeur La Batie - photo Le Grésivaudan - juillet 2018 428_149_DSC06169.jpgIci on construit un demi-échangeur d’autoroute, là on refait une avenue qui était pourtant correctement roulante. En Isère, le Préfet vient de signer la Déclaration d’Utilité Publique pour l’élargissement de l’A480 et l’aménagement du carrefour du Rondeau. Voilà 360 millions d’euros qui seront dépensés, dont la plus grande part pour favoriser le trafic routier et accélérer le réchauffement climatique. Quelques semaines auparavant, à Grenoble, la Métro avait donné son feu vert au projet Neyrpic, un immense centre commercial à construire, de beaux chantiers en perspective. Pour éviter les jaloux, on agrandira aussi le centre commercial Grand Place. A Paris, hier, la ministre chargée des Transports confirme la mise en œuvre d’un plan d’investissement autoroutier à 700 M€ qui s’ajoute au plan de relance autoroutier de 2 milliards d’euros de 2015. Partout, les projets de zones d’aménagements et de bases logistiques fleurissent, comme aux plus belles heures de la périurbanisation. Et là où il n’y a ni route ni habitation, on fera une digue.

Digue Fragnès.jpg

La liste est longue, et je pourrais continuer à l’infini à égrener nos contradictions : le matin, tel ministre ou tel élu local signe une autorisation d’aménagement conduisant à l’artificialisation de terres agricoles ou naturelles, ou une décision d’investissement pour une infrastructure routière ; le soir il exhorte ses concitoyens à se mobiliser contre le réchauffement climatique.

C’est l’été du BTP. Il dure depuis des années. Alors, il reste le lancer des bouteilles à la mer, cris d’alerte pour qu’au moins nul ne puisse dire qu’il ne savait pas ou qu’il n’y avait pas d’alternative.

Francis Odier, 3 aout 2018

 

PS : il n'y a rien à reprocher aux professionnels du BTP qui répondent aux besoins de leurs clients. Le sujet est strictement politique. Plutôt que construire des routes, d'aménager des zones commerciales ou des digues inutiles, mieux vaudrait mobiliser les compétences du BTP pour aménager des itinéraires cyclables, réhabiliter les friches urbaines et l'habitat existant dans nos villes et nos bourgs. L'économie s'en porterait tout aussi bien et l'environnement bien mieux. A ceux qui pensent que je suis dans le Yaka, je réponds que je ne fais que reprendre, sans originalité aucune, les avis et préconisations écrites dans des centaines de rapports, dont beaucoup "officiels" à la demande de nos autorités ou de nos élus. 

Tout le monde est pour la transition écologique, même le ministre éponyme. Il faudra bien, un jour, que cela se traduise dans nos choix d'investissement. On pourrait commencer dans le Grésivaudan où le nombre de croyants est grand parmi les citoyens et les élus, ce qui est déjà un terrain favorable pour changer les pratiques.

Manival et engin - 2.jpg

Vallon du Manival, mars 2018, photo Jean-François Comte

15:57 Publié dans Urbanisme | Lien permanent | Commentaires (0) |

31 juillet 2018

Brottes de retour dans les médias

Nous n'avions plus de nouvelles de notre ancien maire. Lui qui aimait tant faire parler de lui ... le voilà servi ! A Crolles, il avait déjà affronté des incendies (Grand Frais, la ferme des Echelles, une crèche ...), mais toujours dans le beau rôle de celui qui vient au secours du sinistré. Là, avec l'incendie d'un poste électrique qui provoque une panne géante à la gare Montparnasse, il est sur la sellette, et même sur le grill. C'est chaud pour lui !

Nous, qui connaissons un peu François Brottes, savons bien qu'il serait injuste de l'accabler d'une quelconque responsabilité dans ce sinistre. Les responsables sont les techniciens, non le président directeur général.

Le portrait que lui dédie Les Echos, journal sérieux s'il en est, est écrit avec ce style caustique que nous affectionnons parfois sur ce blog. Comme un signe d'encouragement à travailler notre plume, si l'inspiration et l'actualité nous y autorisent.

Francis Odier, 31 juillet 2018

24 juillet 2018

Nature en ville

Je vous passe les détails et je développerai l'argumentaire un autre jour, mais une chose est sûre : nous avons besoin de nature en ville. Il y a des parcs et des jardins publics, mais cela ne saurait suffire. La nature, c'est l'air, l'eau, la biodiversité, il en faut partout. Dès que l'on sort dans la rue, voir un oiseau et s'en enchanter. Surprendre un insecte et s'en réjouir. Découvrir une fleur et l'identifier pour mieux la connaître et la respecter. Comment protéger la nature si on ne la goute pas ? Comment aimer la terre si elle reste une abstraction ? Avez-vous remarqué comme l'herbe incite à la paix et la violence s'épanouit dans le béton ?

Depuis plusieurs années, c'est magnifique, la commune a renoncé aux herbicides pour "entretenir" nos rues et nos trottoirs. Ce qui devait arriver est maintenant visible, surtout en été : la végétation réapparaît là où elle avait disparu.

Millerpertuis commun 20180717_104326.jpg

On devrait en féliciter nos élus et les agents municipaux chargés des espaces verts. Mais les esprits chagrins ne sont jamais loin et j'entends dire, ici et là, que la mairie ne fait pas son travail ! Car voilà,  les plantes sont vigoureuses, encombrent l'espace, gênent le cheminement et perturbent le regard des partisans de l'ordre.

Onagre fatigué.jpgAlors, que faire ? Comment protéger en même temps le piéton qui a droit à son passage et le millepertuis radieux que nul jardinier, aussi doué soit-il, aurait réussi à planter dans ce mur encore en bon état ?

Qui doit couper ces laitues sauvages et fatiguées qui débordent sur la rue ?

La canicule est proche, c'est donc l'hiver qui nous donne une réponse. Que chacun déneige son trottoir, nous dit l'usage. Oui, le plus simple est de confier aux riverains le plaisir d'observer leur environnement et la décision d'agir quand ils en verront le besoin.

Subsidiarité, proximité du terrain, responsabilité, collégialité ... la nature  nous éduque à la démocratie.

D'ailleurs,  certains n'attendent pas que la commune intervienne. Ici, les voisins ont pris l'initiative, montrent l'exemple et le trottoir est redevenu minéral, à leur souhait :

 20180723_113113.jpg

Ils y sont allés fort, le lotier n'a pas survécu ! Peu importe, il reviendra, l'espèce est abondante.

Francis Odier, 24 juillet 2018

Lotier corniculé urbain 20180717_175441.jpg

 

 

19 juillet 2018

Les petits ruisseaux

Les petits ruisseaux enchantent le paysage. Ils ne font jamais seuls les grandes rivières, mais suscitent la curiosité et ouvrent des perspectives vers des flots lointains que chacun peut imaginer à son goût.

En voici un. Ce n'est pas vraiment un ruisseau, mais plutôt une oasis au milieu d'un encombrement automobile. C'est nouveau, appréciable. On espère que c'est un début. Jean-Paul l'a souvent rêvé, Gigi l'a fait.

Que demande le peuple ? De l'air, de l'eau, un banc...  Le bonheur est devant le Belledonne, hâtez-vous lentement.

Station Air.jpg

Damned ! Le photographe a manqué le banc !! et pourtant, il vous attend.

Francis Odier, 19 juillet 2018

17:55 Publié dans Déplacements | Lien permanent | Commentaires (1) |

10 juillet 2018

Aérodrome du Versoud candidat pour Aire de Grand Passage

Une concertation est ouverte pour le nouveau schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage pour la période 2018 – 2014. Le projet de schéma départemental est disponible sur le site web de la préfecture. C’est le moment de donner son avis et de faire des propositions. En préambule, rappelons le mot bien connu d’Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. », ce qui devrait nous inciter à l’innovation et à l’écoute des idées iconoclastes.

Le projet propose d’abandonner l’aire d’accueil de Saint-Ismier dont on sait qu’elle est très mal placée, à côté de la déchetterie. C’est une bonne nouvelle ! Bravo !

Pour le Grésivaudan, le projet prescrit la « Création d’un volume de places de 150 à 200 pour l’accueil du grand passage sur le territoire de l’intercommunalité ».

Les lecteurs de ce blog savent qu’il existe de belles possibilités d’accueil au parc Paturel à Crolles. D’autres sites sont disponibles dans le Grésivaudan. Voici l’aérodrome du Versoud – environ 30 ha, sans compter les bâtiments. Le site est bien placé, dans un environnement de verdure, au calme, proche de l’Isère, facilement accessible en voiture et en vélo. Le seul inconvénient pour un séjour estival est le manque d’arbres, mais il serait facile et peu couteux de pallier cette lacune.

crolles,le versoud

A l’écart de la ville du Versoud, le futur aérodrome-multi-usages pourrait recevoir des festivals musicaux et autres rassemblements qui demandent de l’espace, l’accès aux commodités (eau, énergie …) et qui ne craignent pas trop le piétinement.

Outre l'Aéroclub du Dauphiné, l’aérodrome héberge différents clubs de loisirs (ULM, Vol à Voile …) qui pourraient aisément suspendre leurs activités quelques semaines ou mois par an au bénéfice de l’accueil de gens du voyage ou autres groupes ou festivités. Il y a aussi une base d'hélicoptères de la Sécurité Civile et un peloton de gendarmerie de haute montagne qui n’utilisent qu’une partie de la surface et qui cohabiteront volontiers, j’en suis sûr, avec les gens du voyage. La proximité d’un peloton de gendarmerie sera rassurante pour les gens du voyage qui craindraient les habitants du Grésivaudan, ne connaissant pas leurs us et coutumes.

crolles,le versoudL’aéro club propose des baptêmes de l’air pour « voir d'un autre point de vue la beauté de notre environnement montagneux, le cheminement des vallées, l'organisation de la vie, les torrents et cascades... un moment de plaisir pur. » Ceux qui se préoccupent d’environnement, de sobriété dans la consommation et de respect des espaces communs ne seront pas choqués que je propose de confier la responsabilité des baptêmes de l’air aux moniteurs de parapente qui sont nombreux dans la vallée. Et depuis le merveilleux film Intouchables, nous savons que le vol en biplace est accessible à tous.

En fait, l’aérodrome est une survivance du passé, avant le perfectionnement de l’hélicoptère et l’invention du parapente et du drone. Faut-il conserver intact tout notre passé alors que le foncier aménageable se fait rare et que nos ressources doivent désormais être partagées ? Je ne le pense pas. On pourrait conserver en l’état la piste de l’aérodrome et l’utiliser quelques jours par an comme on ouvre le Moulin des Ayes ou le palais de l’Elysée lors des Journées du Patrimoine.

crolles,le versoudUne salle d’exposition serait aménagée en hommage aux pionniers locaux de l’aviation afin que les groupes accueillis au terrain du Versoud sachent à qui ils sont redevables du stationnement de leurs caravanes et de leurs chapiteaux ... et rien n'interdirait d'organiser une fois par an un meeting aérien aussi spectaculaire que bruyant.

La réalisation de cette aire d’accueil de grand passage au Versoud peut être très rapide et peu couteuse, alors que le besoin est exprimé et que la collectivité ne parvient pas à le satisfaire depuis des années, bientôt 20 ans ! Il s’agit de la loi du 5 juillet 2000 …

L’environnement serait gagnant. La culture populaire bénéficierait aussi d’un nouveau site ouvert, modulable. L’opération serait exemplaire, montrant qu’il n’y a pas de manque de foncier en Grésivaudan mais seulement des concurrences d’usage que la collectivité doit réguler.

Francis Odier, 10 juillet 2018

 

Sur le même sujet :

Héritage encombrant et mémoire sélective - juin 2018

Le rapport compliqué de représentants du peuple avec la vérité - mai 2018

 

Lire la suite