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13 avril 2019

Le marais de Montfort en manque d'eau

Nous avons dans la plaine de Crolles un marais qui est classé en Espace Naturel Sensible géré par le Département de l'Isère. Le 14 février 2019 s'est tenue une réunion du comité de site animée par le technicien - gestionnaire, avec des représentants du Conseil Départemental, de la commune de Crolles, d'associations d'usagers (Trait d'Union pour Crolles), de protection de la nature (LPO, Grésivaudan Nord Environnement, Gentiana, FRAPNA ...) et des chasseurs. Réunion très intéressante, dans le dialogue, autour du rapport d'activité 2018 et de ce qu'il faudrait faire pour gérer et surtout préserver ce joyau fragile de biodiversité.

Marais - avec un peu eau.jpg 

Suite à la réunion, les associations ont rédigé un courrier qui alerte sur l'évolution inquiétante de l'état de conservation du marais de Montfort et du corridor écologique s'étendant jusqu'à Lumbin : 

- la situation hydrologique est catastrophique du fait du drainage ; 

- l'échelle d'intervention et les moyens mis en œuvre ne sont pas à la hauteur des enjeux ;

- l’actuelle pollution aux pesticides est incompatible avec la conservation à long terme des papillons protégés ;

- la pression de fréquentation est en augmentation sur le sentier des papillons sur le petit 20 % de marais restant.

Marais - bois et eau.jpgLa difficulté, ici comme souvent, est de concilier les usages et de bien régler le curseur entre continuer comme avant (ou presque) et changer plus radicalement. Concernant le marais de Montfort, l'observation sur plusieurs années conduit à la conclusion qu'il faut élargir le périmètre du marais, ce qui veut dire éloigner l'agriculture intensive et remettre en eau une surface plus importante. C'est bien sûr une décision qui n'est pas facile à prendre car elle ne plaira pas à tout le monde, elle aura un coût (non nul, mais quand même modéré, on parle de milliers d'euros et pas de millions !) car il faut indemniser les voisins du marais qui se verront imposer de nouvelles règles d'usages de leur terrain.

Mais le gouvernement a annoncé solennellement son intention de protéger la biodiversité et les zones humides ... alors, croyons-le, cela nous fera du bien !

Francis Odier, 13 avril 2019 

 

Marais - panneau.jpg

20:31 Publié dans Environnement | Lien permanent | Commentaires (0) |

Lettre ouverte à ma députée

Madame la députée,
 
L'actualité m'incite à vous écrire car des décisions importantes se préparent sur lesquelles je ne veux pas rester silencieux.
 
1) J'ai participé au Grand Débat National en répondant complètement au questionnaire en ligne. J'en connais les limites méthodologiques et les biais dans la sociologie des répondants, comme les garants nationaux, comme la presse, comme vous. Cependant, ces limites n'interdisent pas d'exploiter avec rigueur les résultats du grand débat. Or, je suis inquiet quand j'entend le Premier Ministre en tirer des premiers éléments de conclusion qui paraissent fort éloignés des analyses que commencent à faire les observateurs indépendants, notamment ceux qui prennent en compte l'ensemble des éléments disponibles (par exemple, y compris le "vrai débat" ou des sondages récents sur des sujets de fiscalité ou de services publics). J'attire votre attention sur le fait que des conclusions biaisées de ce grand débat auraient un effet dévastateur sur la confiance résiduelle de l'opinion dans le gouvernement et le parlement, et risqueraient fort d'être perçues, par les plus révoltés de nos concitoyens, comme une incitation à la violence. Le gouvernement est bien sûr légalement autorisé à proposer des lois qui vont à l'encontre de l'opinion. Je demande d'abord de la clarté et de l'honnêteté dans l'expression, par exemple en disant "le grand débat montre ou suggère ceci ... mais nous décidons cela".
 
2)  Concernant l'éventuelle privatisation d'ADP : avant de connaître votre vote sur ce dossier, je suis intéressé par votre point de vue sur le retour d'expérience de la privatisation des autoroutes. Pour moi, il s'agit non seulement d'un fiasco économique pour l'Etat, mais d'une forfaiture, comme en témoigne l'acharnement de l'Etat à maintenir l'opacité sur les contrats avec les sociétés  d'autoroutes. Je suis d'autant plus inquiet et indigné à l'idée de cette privatisation ADP que des acteurs clef de la privatisation des autoroutes sont aux responsabilités aujourd'hui, à commencer par le ministre de l'économie et des finances et par le président de la république pour ce qui concerne certains contrats de prolongation des concessions.
 
3) Enfin, concernant l'urgence climatique, je suis abasourdi par l'inertie et la passivité des pouvoirs publics qui privilégient l'énoncé d'objectifs lointains aux actions concrètes et urgentes qui devraient s'imposer. Je suis intéressé par connaître vos  actions en ce domaine. Vous avez publié sur votre site, en novembre dernier, un plaidoyer pour la taxe carbone ("Engageons-nous vers une économie « décarbonée »). Aujourd'hui, que proposez vous, non seulement pour compenser les renoncements à l'augmentation de la taxe carbone, mais surtout pour compenser les retards accumulés dans la transition écologique ? Je note que vous avez signé le soutien au projet Center Parcs à Roybon, alors que ce projet est néfaste pour l'environnement et sérieusement contraire à ce qu'il faudrait faire pour décarboner l'économie.
 
Dans votre article commentant la "démission de Nicolas Hulot - le choix d'un homme", vous évoquiez le bilan d’une année du Ministre et de votre majorité :
 
- L’arrêt du projet de Notre dame des Landes : en réalité, tout le monde le sait, ce sont les zadistes qui ont imposé l'arrêt de ce projet, le premier ministre n'a fait qu'entériner l'impossibilité de réaliser le projet, sans même se prononcer nettement sur le fond du dossier (sur lequel il avait toujours été favorable).
 
- la fin de l’exploitation des hydrocarbures : en fait, il s'agit de la fin lointaine programmée en France. Mais la France est un producteur tout à fait marginal, ce point n'est pas déterminant.
 
- l’arrêt des centrales à charbon d’ici 2022 : pourquoi une échéance si lointaine ? Rien ne garantit que cette fermeture sera effective durant le mandat. Je lis ici et là que ces échéances pourraient ne pas être respectées. Les projets de reconversion en centrale à biomasse sont alarmants car bruler de la biomasse à grande échelle et à faible rendement (sans cogénération) n'a rien d'écologique et d'utile pour lutter contre le réchauffement climatique
 
- le grand plan sur l’économie circulaire : Je dois avouer que ce grand plan m'avait échappé. Grâce à vous, je viens de parcourir les 50 mesures de la feuille de route pour l'économie circulaire. Il s'agit pour l'essentiel d'objectifs et de déclaration d'intention. L'expérience de ce type de plan m'incite à la prudence. Voyez par exemple les deux premiers plans Ecophyto qui sont restés sans effet. Permettez-moi d'attendre le bilan de la 1ère année avant d'apprécier en quoi ce grand plan peut être mis au crédit de l'action écologique du gouvernement.
 
- le plan biodiversité : et en même temps vous autorisez des projets destructeurs (élargissement de l'A480, contournement de Strasbourg ...), l'artificialisation des espaces agricoles et naturels se poursuit à vive allure, les préfets autorisent des voies routières nouvelles, des unités touristiques nouvelles, qui vont à l'encontre des avis des services du ministère de la transition écologique. L'ONF applique une politique industrielle peu favorable à la biodiversité. Les zones humides ne sont pas correctement protégées par la réglementation. Le budget des agences de l'eau est prélevé pour d'autres financements etc ... Je termine par un exemple local sur la contradiction entre ces ambitions affichées sur la biodiversité et la réalité : le préfet de l'Isère cautionne les défrichements sauvages qui ont été faits par des viticulteurs sur les coteaux de Seyssuel.
 
- l’interdiction du glyphosate dans 3 ans avec la mise en place de solutions alternatives : aucune base légale n'a été donnée à cette annonce, on est prié de croire le président sur parole, alors que les parlementaires n'ont pas voulu s'engager sur cette voie. La référence permanente "avec la mise en place de solutions alternatives" fait craindre un renoncement, car en fait les solutions alternatives existent, mais ne sont pas chimiques et supposent des changements de pratiques culturales qui ne peuvent pas être décidés par voie réglementaire. C'est pourquoi il faut commencer par l'interdiction, et ensuite accompagner le changement. Surtout, le glyphosate est le chiffon rouge qui cache l'océan des pesticides. C'est à l'usage des pesticides qu'il faut s'attaquer et les annonces récentes en la matière sont encore très décevantes.
 
- l’augmentation de la taxe carbone : elle a été abandonnée, très vite, au début du mouvement des gilets jaunes. Le président a eu peur, personnellement, et a cédé (affolé ?) à la violence. Il était possible de répondre autrement aux revendications des gilets jaunes, par exemple en décidant des mesures d'accompagnement et de justice sociale et fiscale.
 
- l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes en 2019 : là, désolé, je ne sais pas de quoi il s'agit. Cela dit, je me risque à une question : est-on bien sûr que la taxe sur les activités polluantes ne revient pas à cautionner des pollutions que l'on devrait réglementer plus sévèrement, voire interdire ?
 
- l’obligation de 50 % de nourriture bio dans les cantines : très bien ! Je suis heureux de terminer cette revue par une note positive. Cela dit, en lecture rapide de la loi du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, je vois que l'article 24 relatif à la restauration collective exige seulement 20 % de produits bio (en valeur). Mais peut-être ai-je mal compris ce texte de loi technique et touffu.
 
Conscient de vos responsabilités, je vous prie de recevoir, Madame la députée, mes encouragements les plus sincères à la prise de risque dans vos engagements publics en faveur de l'intérêt général, celui-ci incluant bien sûr les générations futures.
 
Francis Odier, 12 avril 2019

25 mars 2019

Les PAV de la discorde

Dis-moi comment tu gères tes déchets et je te dirai qui tu es. Nos déchets expriment quelle société nous sommes. C'est pourquoi les déchets suscitent la passion.

En 2016, une pétition avait fait reculer la communauté de communes qui voulait systématiser des Points d’Apport Volontaires en remplacement de la collecte des poubelles en porte-à-porte.Crolles - 26 mars 2019.jpg

Mais les élus sont persévérants (obstinés ?) et ont repris leur projet. Alors, une nouvelle pétition est en ligne. Je vous la recommande.

Le slogan : Non aux villes poubelles dans la vallée du Grésivaudan !

C'est un travail collectif. J'y ai très modestement œuvré. On reconnaît parmi les signataires Serge Napolitano et Jean-François Durin très impliqués dans l’action menée en 2016 et de retour pour cette nouvelle campagne, ainsi que Jean-François Comte, habitant de Bernin, commune qui n'a pas encore pris la peine de publier la carte de l'implantation prévue des PAV.

Vous lirez dans le texte de la pétition la liste non exhaustive des griefs à l'encontre des PAV.

A titre personnel, ce qui me gêne surtout, c'est d'abord l'idée du gaspillage matériel : on change tout, on jette les anciennes poubelles, on vend les vieux camions, on investit dans des nouveaux containers et on achète du matériel robotisé. Ce sont des arguments fallacieux : mieux trier (alors qu'on trie déjà), améliorer les conditions de travail des agents (alors qu'on s'apprête à supprimer des emplois et que l'on pourrait passer la collecte en journée), faire des économies (alors qu'on va consommer de l'espace public). C'est l'insupportable langue de bois : avec ce mot "volontaire" pour désigner ce qui nous est imposé, puis le terme "proximité" pour cacher qu'il y a éloignement du point de dépose des déchets  ...

L’empreinte carbone des PAV est probablement défavorable : on peut craindre le foisonnement automobile autour des points de collecte, il faudra recycler les anciens bacs mais le plastique se recycle très mal, voire pas du tout... et on peut pronostiquer que dans les zones urbaines denses, il faudra rapidement remplacer les éphémères PAV par des conteneurs enterrés...

Finalement, le seul intérêt de ces PAV, c'est qu'ils apportent la preuve, s'il en était besoin, que notre blog lecrollois.fr est pluraliste, car Claude Muller est favorable aux PAV, il l'a écrit. Souhaitons que le pluralisme se répande dans les journaux municipaux et dans le journal du Grésivaudan, il en a bien besoin ! Je demande que les anti-PAV disposent dans les journaux de nos communes d'autant d'espace que la communauté de communes en a eu pour faire la promotion de son dispositif.

En bonne démocratie, l'évolution de la collecte des déchets aurait fait l'objet d'un référendum local. Oui, en bonne démocratie.

Francis Odier, 24 mars 2019 

Photo : Crolles, 26 mars 2019

20 février 2019

Les dissidents n'ont rien dissidé

Dans la vie, j’ai vu pas mal de choses bizarres et saugrenues, mais un dissident qui ne disside pas, ça je ne l’ai jamais vu … sauf à Crolles ! C’est l’incroyable scénario que l’on découvre dans notre belle commune, qui en a vu d’autres, mais tout de même ! Saugrenu.jpg

Jugez un peu. Voici la moitié de l’exécutif qui a toujours tout voté comme l’ensemble de la municipalité et qui se lance dans une critique sévère de l’exécutif (cf Communication Crolles 2020 – 8 février 2019) : « absence de participation citoyenne, décisions arbitraires, remise en cause des décisions actées collectivement, projets enlisés, capacités d’investissement sous utilisées… ».

Ils sont adjoints, ils ont toujours fait le pack, solidarité de groupe, jamais un vote Contre, jamais (en public) un mot s’écartant du discours officiel …. Maintenant, ils se disent dissidents, mais gardent le mandat et continuent comme avant.

Ils soutiennent activement l’exécutif municipal depuis 2014, 2008 pour certains, voire 2001. Et les voilà qui sortent du bois, donnant des vessies pour des lanternes, cherchant à se refaire une virginité d’opposant.

Je connais les ravages pour la santé mentale des conflits de valeurs. Alors, je m’interroge. Comment ont-ils pu aussi longtemps approuver des décisions qu’ils n’approuvaient pas ?

Avec mon esprit rebelle, je suis souvent du côté de ceux qui sortent du rang. Ici, mon cœur navigue et j’erre dans l’incompréhension. Je peine à me réjouir qu’advienne maintenant ce que j’espérais plus tôt : des frondeurs. Car nos frondeurs ne frondent pas plus qu’ils ne dissident, ils restent évasifs sur leurs motifs de désaccord avec l’autre demi-exécutif et ne citent pas une seule proposition qui aurait été refusée par la majorité.

Iznogoud 2.pngPour une fois, je ne peux qu’approuver pleinement le maire. Dans sa réponse publiée dans le Dauphiné, il conclut avec lucidité « la déclaration de ces élus dissidents témoigne avant tout de leur impatience à vouloir prendre les rênes ».

Je dois cependant nuancer. Ils ne veulent pas prendre les rênes, ils les ont déjà, ils veulent les garder ou – rêvons un peu – les transmettre à d’autres.

Allons, que vive la démocratie, et merci d’avance et bon courage à tous les candidats aux élections municipales 2020.

Francis Odier, 20 février 2019

29 janvier 2019

Solidarité France Bleu Isère

Le crime par l'incendie : détruire, réduire en cendres comme pour nier l'existence et faire table rase du passé, menacer les occupants.

Acte totalitaire comme on en craint.

Ici, point de victime humaine. Mais une sourde inquiétude. Car c'est bien le journalisme qui est visé, c'est à dire nous, la société.

Solidarité avec France Bleu Isère.

Francis Odier, 28 janvier 2019

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/les-auditeurs-de-france-bleu-isere-temoignent-leur-solidarite-apres-l-incendie-de-leur-radio-1548668328

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/ce-que-l-on-sait-de-l-incendie-qui-a-vise-les-locaux-de-la-radio-france-bleu-isere-a-grenoble_3164927.html

 

03 janvier 2019

Les Gilets Jaunes en mairie

Depuis novembre 2018, les Gilets Jaunes ont déclenché un mouvement original qui a déjà généré des milliers de pages de commentaires. Dans le Grésivaudan, ils ont deux bastions, deux ronds-points occupés depuis plusieurs semaines presque en continu, à Pontcharra devant Super U et Crolles au Rafour.

Surpris et démuni devant l’ampleur et la popularité de ce mouvement, le gouvernement cherche à circonscrire l’incendie et, pour cela, le Président a annoncé « un grand débat national ». Première étape, en urgence : donner aux gilets jaunes l’impression qu’ils sont écoutés. Des cahiers de doléance sont ouverts en mairie et annoncés sur les sites web de de La Terrasse, Bernin, Villard Bonnot …. Mais, à Crolles, un irréductible maire refuse de jouer le jeu de ses cahiers de doléances, il ne veut pas « être en otage » de gilets jaunes qui lui demanderaient des comptes sur des sujets (dont la fiscalité des carburants) qui ne sont pas de son ressort.

C’est le débat avant le débat : faut-il impliquer les communes dans ce grand débat national annoncé ?

Pour moi, la réponse est oui, évidemment. De même que les communes contribuent à l’organisation des élections présidentielles, européennes, législatives … Le maire assume plusieurs fonctions : il est agent de l’Etat (A ce titre il est notamment chargé de l'état civil, de la révision et de la tenue des listes électorales, de l'organisation des élections ainsi que du recensement citoyen. En outre, il dispose d'attributions spécifiques en matière de police et de sécurité civile - https://www.collectivites-locales.gouv.fr/attributions-maire-agent-letat), il dirige des services municipaux et, en tant qu’élu, il représente les habitants.

En refusant d’accueillir les cahiers de doléance (voir son interview sur France 3), le maire de Crolles refuse, sur ce sujet, d’agir en tant qu’agent de l’Etat qui le lui demande et en tant que représentant des habitants dont certains souhaitent s’exprimer via ces fameux cahiers. Le maire privilégie ainsi son rôle de gestionnaire des services municipaux, donnant à son mandat une vision étriquée et alimentant le moulin de ceux qui œuvrent pour l’affaiblissement des corps intermédiaires.

Le maire de Crolles se désolidarise de l'Association des Maires de France et de l'Association des Petites Villes de France qui ont appelé les maires à recueillir les doléances.

Heureusement, cette histoire n’est pas finie … et nous aurons d’autres occasions de contribuer au grand débat national qui s’annonce et le bonheur d’y glisser des réflexions et propositions concernant la démocratie locale.

Francis Odier, 2 janvier 2019

02 janvier 2019

Grésivaudan 2019

Sous les nuages, se prépare l'avenir.

A nous, à vous d'y contribuer. Rendez-vous au grand débat.

Que chacun prenne la parole et que la politique prenne vie.

Grésivaudan déc 2018 - Copie.jpg

Francis Odier

30 décembre 2018

Voeux 2019

Après une année 2018 en Jaune ...

Plaine Crolles juillet 2018.jpg

Le Crollois vous souhaite une année 2019 solidaire

Fleurs toujours.jpg

et

22 décembre 2018

La grande distribution partout et meme le dimanche

Les occasions de féliciter le maire de Crolles sont assez rares. Alors, quand j’ai lu dans le Dauphiné qu’il avait fait irruption avec la police municipale pour verbaliser un magasin délictueux ouvrant sans autorisation ce dimanche 16 décembre, je me suis dit « chapeau » ! Voilà qui mérite un article sur le blog. Et j’ai commencé l’enquête.

Très vite, l’affaire sonne étrangement et suscite le doute car tout Crollois le sait bien, l’a remarqué : Casino est habituellement ouvert le dimanche matin. Mais depuis quand ? Avant tout, aller sur le terrain, à la source de l’information. Se rendant rapidement et incognito dans la grande surface, notre reporter interrogea une employée. Oui, l’établissement est ouvert le dimanche matin « depuis 2 ou 3 ans ». Nous en informerons le Dauphiné qui a titré « Il ouvre un dimanche sans être autorisé ». En fait, l’infraction récente est d’ouvrir le dimanche après-midi sans dérogation car le conseil municipal, dans sa délibération du 21 décembre 2017 n’a pas autorisé le 16 décembre 2018.

Alors, chapeau le maire pour sa réactivité, dès 16 h 30 dans le magasin pour faire cesser une irrégularité ? Poursuivons l’enquête …

Ouverture-magasin-le-dimanche.jpg

En réunion de notre comité de rédaction, le chef du service des affaires juridiques et d’urbanisme tapote nerveusement un épais volume sur lequel il a posé son verre de rhum vieux. Il s’agit du Code du commerce et autres lois de la République …Voyons donc, chers collègues, auriez-vous la mémoire courte ? Avez-vous oublié ce que j’ai écrit ici même le 20 novembre 2011 en portant un coup de chapeau à Annie David, notre sénatrice ? Je citai les lois Fallières du 13 juillet 1906 établissant le repos hebdomadaire en faveur des employés et ouvriers, restreignant le travail dominical à certaines professions et qui a prévu la possibilité de l'ouverture des commerces de bouche le dimanche matin.

Stupeur et déception ! Qu’apprends-je ? L’ouverture du dimanche matin d’une grande surface qui vend de tout, qui est tout sauf un commerce de détail alimentaire, n’est pas légale ! Et le maire l’ignorait ? et le maire le tolérait depuis si longtemps ?!

On espérait se réjouir et voilà qu’on se désole.

On voulait applaudir mais il y a un bémol.

Depuis des mois, la complaisance règne, à Crolles et dans bien des villes de France, vis-à-vis de la grande distribution. Que fait la police ?! Que fait le Préfet ?! Que fait l’association des maires de France ?!

La loi Fallières est bafouée, interprétée et tordue. Monsieur Macron n’est pas étranger à cette situation. Du temps où il était ministre de l’Economie, la loi Macron du 6 août 2015 a assoupli les règles du travail du dimanche, théoriquement sans abroger la restriction de l’ouverture du dimanche matin aux commerces de bouche, mais en pratique en ouvrant des brèches dans lesquelles se sont engouffrées les entreprises de la grande distribution, avec la complicité des maires et des autorités préfectorales.

C’est donc en fait tous les dimanches matin que le maire devrait faire irruption dans les grandes surfaces de la commune pour dénoncer l’ouverture au public puis la contester devant les tribunaux.

* *

Mais que dit la loi ?

Sur la loi Macron 2015, lire : http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-pour-croissance-activite.html

Le texte permet l’ouverture des commerces le dimanche, sans autorisation spéciale cinq fois par an, et jusqu’à 12 au total, sur autorisation du maire. Le travail dominical donnera lieu à une compensation salariale définie par un accord de branche, d’entreprise, d’établissement ou de territoire. Des zones touristiques internationales seront créées dans lesquelles le travail le dimanche et en soirée sera possible toute l’année. Le Sénat a, en outre, accordé le droit d’ouvrir tous les dimanches aux commerces de biens culturels.

Ce que dit le Ministère des Finances, le 14 décembre 2018 : « Commerçants, êtes-vous autorisés à ouvrir le dimanche ? » sur https://www.economie.gouv.fr/entreprises/ouverture-commerce-dimanche : « Tous les commerces alimentaires sont autorisés à ouvrir le dimanche jusqu’à 13h. »

Mais le Code du travail a ouvert une brèche. Article L3132-13 (loi Macron) : Dans les commerces de détail alimentaire, le repos hebdomadaire peut être donné le dimanche à partir de treize heures. (…) Dans les commerces de détail alimentaire dont la surface de vente est supérieure au seuil mentionné au premier alinéa de l'article 3 de la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972 instituant des mesures en faveur de certaines catégories de commerçants et artisans âgés, les salariés privés du repos dominical bénéficient d'une rémunération majorée d'au moins 30 % par rapport à la rémunération normalement due pour une durée équivalente.

Ce qui est traduit de manière extensive par le gouvernement - https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/temps-de-travail/article/le-travail-du-dimanche : « Dérogations dans les commerces de détail alimentaire : Dans les établissements dont l’activité exclusive ou principale est la vente de denrées alimentaires au détail, le repos hebdomadaire peut être donné le dimanche à partir de 13 heures. (…) En outre, lorsque ces établissements ont une surface de vente supérieure à 400 m2, les salariés privés du repos dominical bénéficient d’une rémunération majorée d’au moins 30 % par rapport à la rémunération normalement due pour une durée équivalente. »

La règlementation étant complexe avec des zones d’ombre, l’ouverture du dimanche a bien sûr donné lieu à des contentieux et donc à une jurisprudence impossible à connaître par le citoyen et même les élus.

Et voilà comment l’ouverture du dimanche matin a été généralisée : un texte de loi fourre-tout avec des imprécisions soigneusement glissées, une interprétation extensive respectant l’esprit du législateur (dont l’intention était bien d’étendre le travail du dimanche comme l’ont vu d’emblée ceux qui se sont opposés au projet de loi) en s’appuyant sur l’imprécision du texte, des syndicats divisés dont certains ont signé des accords au nom du sacro-saint pouvoir d’achat, des règlements d’urbanisme permissifs conduisant à la profusion d’enseignes commerciales sur un même territoire, des citoyens consuméristes, la passivité des maires qui ont toléré la situation et n’ont pas porté l’affaire devant les tribunaux.

Nos grandes surfaces ne sont pas des « commerces alimentaires », mais des commerces dont une large part des ventes est alimentaire. La loi donne des arguments aux municipalités décidées à lutter contre l’ouverture du dimanche … mais ces municipalités sont rares … et la municipalité de Crolles a choisi de rester passive sur l’ouverture du dimanche matin de ses grandes surfaces.

A Crolles, il y a aussi au moins deux moyennes grandes surfaces ouvertes le dimanche matin qui n'ont rien d'alimentaire, rien de prioritaire pour l'activité sociale ou culturelle. Dans quel cadre juridique ? Mystère. Il y a des trous dans la raquette de l'interdiction du travail du dimanche. Depuis que les Gilets Jaunes animent les ronds-points, le gouvernement ne cesse de répéter que les maires, au plus près du terrain, doivent être au cœur de la vie démocratique. Alors, j'entame les propositions : fermeture complète de la moyenne et grande distribution le dimanche.

Francis Odier, 19 décembre 2018

24 octobre 2018

Les PAV - un truc de Ouf

Le remplacement de la collecte des déchets en porte à porte par des Points d’Apports (dits) Volontaires (PAV) est une véritable saga en plusieurs épisodes. Première offensive en 2015. Suite à la bronca des populations et au succès inédit d’une pétition, le Grésivaudan bat en retraite … mais ce n’est qu’un repli stratégique. En 2017, le Grésivaudan repart à la charge par les montagnes où les communes ont droit à leur PAV début 2018. Puis, la bataille se déplace en plaine où les communes sont sollicitées les unes après les autres. Le discours se fait autoritaire et place élus et habitants devant un faux dilemme : choisir entre les PAV et une augmentation de la fiscalité (la taxe d’enlèvement des ordures ménagères). On fait peur : attention, les coûts explosent !

Pendant ce temps, autour de Pontcharra, 17 communes restent tranquillement à l’écart de ce tohu-bohu. Elles relèvent du Syndicat Intercommunal du Bréda et de la Combe de Savoie dont les coûts de fonctionnement sont presque moitié moindre que ceux des 27 autres communes où les déchets sont directement gérés par la communauté de communes.

L’histoire n’est pas achevée, loin de là. Car un autre projet dantesque se profile : reconstruire Athanor, l’incinérateur et le centre de tri La Tronche, des investissements chiffrés pour l’instant à 160 M€ , le Grésivaudan devra mettre au pot … en espérant que les PAV auront permis de dégager des économies.

Voici l'histoire ...

*   *

Je ne suis peut-être pas un écocitoyen exemplaire mais je me soigne ! Et, comme beaucoup, j’aimerais que la quantité de déchets diminue et ma TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) ... aussi !

C’est bien un problème personnel, économique et collectif. Sur le plan personnel, j’ai déjà éliminé les déchets verts ou putrescibles. J’ai investi, je broie et je composte. Ensuite je trie. Ou du moins j’essaie ! Le verre, ça va. Avec les gros cartons et le papier, je préfère les porter directement à la déchetterie, les bacs locaux (précurseur des PAV) étant souvent pleins. Il paraît que c’est une question de paramétrage des capteurs mais que ça va bientôt être réglé (réunion publique du 2 octobre à Bernin). Comme je ne procède pas à la pesée systématique de mes déchets, je ne peux que faire une estimation. Ce que je sais c’est que je sors très rarement mes bacs et j’attends que la quantité soit suffisante. Avec la chaleur, un peu plus souvent.

Pour les emballages c’est plus compliqué.

Sur le site de ma commune, Bernin : rien ! https://www.bernin.fr/index.php?idtf=376#par1432

Sur le site de la commune voisine, il y a des infos qui me semblent dater : http://www.ville-crolles.fr/vues/pages/services-et-demarches/particuliers/crolles-pratique-tri-dechets.php

On y apprend par exemple ceci :

« Les PAV, points d’apport volontaire : La collecte des déchets ménagers en Points d’Apport Volontaire, sous la forme de conteneurs semi-enterrés, ne sera développée que dans les communes de montagne et les zones d’habitat collectif (sous réserve d’une cohérence de tournée des véhicules pour éviter les ruptures de charge). La décision a été prise par les élus communautaires lors du conseil du 29 février dernier suite à la présentation de nouveaux éléments chiffrés. A suivre ». (journal G l’info n° 27 – juin 2016).

Lors de la réunion du 2 octobre dernier à Bernin, plusieurs intervenants se sont plaints de cette mauvaise information de la part de la communauté de communes du Grésivaudan.

Et sur leur site ? Voilà : https://www.le-gresivaudan.fr/55-gestion-des-dechets.htm

Rien !!!

Mais depuis 2015, on nous l’assure, avec les PAV, plus de soucis ! C’est ce que m’avait répondu un adjoint de Bernin, suite à de nombreux dysfonctionnements dans l’organisation des tournées.

En fait la décision avait été prise par le Grésivaudan dès 2013. Et ceci avait été précédé par une étude (coût ?) effectuée par un bureau du même nom.

Première offensive en 2015 : réunions publiques à Crolles, un article dans « Crolles à vivre » titre Points d’apport volontaires (PAV) : ce sera pour 2016.

A Bernin le maire convoque le conseil municipal le 20 mai 2015 avec ce point à l’ordre du jour : « Approbation du changement du mode de collecte des ordures ménagères et de la mise en place de points d’apport volontaire par la communauté de communes du Pays du Grésivaudan.

On lit bien « approbation » !

Les avis des conseillers étant partagés, le maire invite Christophe Borg, vice-président délégué à la gestion des déchets ménagers à la communauté de communes du Grésivaudan. Cette interruption de séance dure environ une heure. Les explications de M. Borg ont dû être décisives car on peut lire dans le compte-rendu :

Le conseil municipal, après en avoir délibéré, et à l’unanimité des membres présents et représentés :

En l’état actuel du dossier, affirme son opposition à la mise en place de la collecte des déchets ménagers (ordures ménagères résiduelles et tri sélectif) en points d’apport volontaire sur son territoire communal, pour les principaux motifs suivants :

  • Absence de réelle étude économique
  • Absence de communication en direction de la population
  • Absence de politique incitative à la réduction des déchets
  • Absence de possibilité d’envisager un système mixte de collecte

Lors de la réunion publique du 2 octobre 2018, j’ai demandé au maire ce qui avait changé depuis cette date, en concédant qu’il y avait eu un effort de communication pour sensibiliser la population à la réduction des déchets. Réponse : pas de réponse !

En 2015, une pétition part de Crolles et circule partout dans le Grésivaudan, elle recueille 1851 signatures, dont 654 pour la seule commune de Crolles.

Vous pouvez voir les informations concernant cette pétition sur ce site : https://www.petitions24.net/contre_la_suppression_de_collecte_dordures_crolles__gresivaudan

Lors des réunions publiques, les habitants font part de leurs réticences et les objections sont nombreuses : choix des emplacements, hygiène, coût des nouveaux équipement et de l’entretien, problèmes des personnes à mobilité réduite, risques de dégradation, etc,L’association Bernin 2020 a organisé une réunion publique sur ce thème : http://bernin2020.blogspot.com/ 

Le Crollois a publié entre 2015 et 2018 au moins 8 articles concernant ce sujet directement ou indirectement. Pas d’opposition aux critiques formulées.

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