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15 avril 2021

Parlons du PAiT

« Queyto quin ? » auraient dit mes ancêtres en patois local (en occitan :  qu’es aquò ). Il paraît qu’il faut protéger les langues régionales !

Ça ne vous dit rien ? Il y a encore peu de temps, rien du tout à moi non plus !

Cela signifie : Projet Alimentaire interTerritorial.

Attention à la prononciation ! On pourrait se méprendre !

C’est une grande découverte.

En fait il s’agit d’une manufacture à financement opaque servant à faire croire que l’on fait quelque chose dans le domaine de la production agricole locale et de la distribution de proximité !

« Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur » disait Cocteau.

Voilà une présentation du projet.

Vous apprécierez l’obscure clarté de cette langue ! On coche toutes les cases de l’usine à projet avec des mots empruntés au sabir techno-métro-politain comme :  territoire, interterritorial, re-territorialisation, gouvernance, pression foncière,  transversalité, vision partagée, société civile (au sens de Hegel, de Gramsci, de la communauté européenne, de l’armée, de l’église ?), co-construction, feuille de route, résilience, etc.

En fait il s’agit de « nourrir notre identité alpine ».

Chic ! Je suis d’accord avec Brecht : « D’abord la bouffe, ensuite la morale ». Pour les germanistes : « Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral »

Mais non, le texte est plutôt indigeste. Avec parfois quelques bons morceaux : 

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Fichtre ! Quelle maîtrise de la langue de bois !

« Gouvernance multilatérale directe » ! On pourrait ajouter à injection directe et double arbre à came en tête !

Mais le chef d’œuvre c’est « implique directement les élus, les socioprofessionnels, les citoyens et les habitants ».

Il faut que je revoie mes notions lexicales ! Qu’est-ce qu’un citoyen ? Y auraient-il des élus ou des socioprofessionnels (je connaissait l’adjectif mais pas le nom) qui ne sont pas citoyens ?

Si on en croit la définition du Larousse, un citoyen c’est  une personne jouissant, dans l'État dont il relève, des droits civils et politiques, et notamment du droit de vote (par opposition aux étrangers).

Mystère ! Mais on verra ensuite que certains ont une autre idée du « citoyen » !

Pour certains esprits chagrins, ce sont des individus grincheux et vindicatifs constamment en train de revendiquer, voire plutôt louches (un drôle de citoyen!) ou au contraire des personnes qui font tout ce qu’on leur dit de faire (un citoyen exemplaire).

C’est aussi du cinéma : « Enquête sur un citoyen au dessus de tous soupçons » (Elio Petri)

Un ami optimiste me dit avec humour que si les « machins » (au sens de de Gaulle!) n’existaient pas il faudrait les inventer, ça permet de boire un coup après la grand-messe ! Et ça crée des emplois !

Eh bien oui ! Pour piloter ce « machin » la Metro recrute ! La preuve .

Dans ce document le profil est un régal !

Formation / Diplôme et qualifications nécessaires : Formation en agriculture ou sciences politiques, sociologie...
Expérience souhaitée : Bonne connaissance des milieux de l’alimentation et de l’implication citoyenne

L'implication citoyenne il y a des milieux pour ça !

Et au hasard on confond agriculture et sciences politiques ! Pour le rédacteur c'est la même tambouille ! C’est normal pour s’occuper de l’alimentation !

Donc revoilà nos « citoyens » ! Ou plutôt « l’implication citoyenne » qui se situerait dans un « milieu ». J’avoue humblement que, bien qu’impliqué, je ne fais pas partie de ce « milieu ».

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Voilà la Métro partie sur les sentiers du « Food-trails ». En faisant des recherches sur le « PAiT » je suis tombé sur cette délibération de la Metro de décembre 2020. Je vous la laisse découvrir mais en voilà quand même un extrait :

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Sous la conduite de la ville de Milan ?

Stendhal va être content ! De la Grande Chartreuse à la Chartreuse de Parme !

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Tout ceci pourrait être assez drôle si la situation des agriculteurs n’était pas souvent aussi difficile. L’argent public pourrait être utilisé pour réellement accompagner les exploitants vers une forme d’agriculture sans pesticides. Un peu de glyphosate par ci, d’engrais chimique par là c’est tellement facile ! Et tous ces dispositifs ne nous protègent pas trop ! Voir l’article du Crollois sur les coteaux de Crolles :

La chambre d’agriculture semble débordée. Pourquoi nos « territoires » ne s’inspireraient-ils pas de l’expérience de la petite communauté de communes Arche-Agglo qui a recruté un ingénieur agronome pour aider les agriculteurs à se passer de pesticides.

https://www.archeagglo.fr/vivre-ici/environnement/agriculture/

Jean-François COMTE

Citoyen de la société civile impacté par les errements téléologiques de la gouvernance  inter-territoriale mais en cours de co-construction d’une résilience qui nourrit notre identité alpine vernaculaire.

10 avril 2021

Agriculture "biologique" sur les coteaux avec l'AFA : vous prendrez bien un petit verre de phytocides ?

L'AFA des Coteaux de Crolles, un nouveau lieu de l'agriculture biologique... En tous cas, c'est bien ce qui avait été promis aux Crollois...

Mais bon, pas trop quand même : vous trouverez bien sûr le compte-rendu du dernier conseil syndical de l'AFA sur le site web de la mairie, mais pas cette petite pépite, discrètement affichée sur les panneaux de la mairie.

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Pour les p'tits curieux, allez chercher dans google (ou ailleurs) quels sont les traitements chimiques disponibles contre le chardon dans les prairies... C'est pas sympa du tout et les composés chimiques utilisés ne sont pas sélectifs (par exemple, celui !) et vous découvrirez que l'usage du glyphosate, mentionné dans l'arrêté, est explicitement déconseillé.

Il existe aussi des traitements biologiques, mais c'est plus long, évidemment.

Anne tit'goutte ? Justine tit'goutte ? Mélusine tit'goutte ? Corinne tit'goutte ?

E.Wormser, le 10 avril 2021

 

 

03 avril 2021

Révision du PLU de Crolles : c'est (déjà) mal parti

Sonnez hautbois, résonnez musettes ! La révision du PLU de Crolles, c'est parti... Mais sans le Conseil municipal !

L'article L.153-11 du Code de l'urbanisme est pourtant d'une clarté biblique : il confie au Conseil municipal, et à lui seul, le soin de prescrire la révision du plan local d'urbanisme et de préciser les objectifs poursuivis et les modalités de concertation.

Oui mais pas à Crolles, parce qu'ici, le Conseil municipal, c'est -apparemment- que tchi.

Bon, alors, pourquoi cette saillie ?

Parce que lors du Conseil municipal du 26 mars, les élus ont appris que la délibération de prescription de la révision leur sera présentée le 4 juin prochain... (à écouter à partir de 27'40" de la vidéo)

Et parce qu'un avis de marché a pourtant été publié cette semaine au BOAMP pour cette révision du PLU : la commune précise qu'elle "souhaite réviser son plan local d'urbanisme pour conduire une vision prospective du développement de son territoire, et mieux accompagner son évolution.L'objet de l'étude est de concevoir un cadrage des conditions et des modes de renouvellement et de développement de l'urbanisation dans une perspective de préservation des enjeux naturels et paysagers."

En gros, elle -la commune représentée par son conseil ou bien le maire et ses adjoints ?- cherche un bureau d'études pour l'accompagner... Et là où ça se corse, c'est quand on lit le cahier des charges de cet appel d'offres : le voici accessible par ce lien.

Sa lecture est rapide et il ne manque pas d'intérêt, une fois qu'on en écarte toutes les parties qui recopient bien inutilement les dispositions du Code de l'urbanisme (pages 10 à 16... soit un tiers du volume du document !)

On y découvre en effet que les objectifs de cette révision sont en grande partie déjà fixés :

  • en page 3, de manière globale
  • avec une précision en page 11 sur le souhait de diminuer le périmètre de protection de l'abbaye des Ayes, la dernière tentative en ce sens ayant échoué
  • et deux autres en page 15 en exprimant le souhait d'améliorer le coeur de ville -un serpent de mer !- et maitriser la mutation du secteur du quartier "durable" - apparemment non maitrisée à ce jour !

Quant aux modalité de la concertation, elles sont déjà précisées en page 18.

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Que tchi, vous dis-je !

E.Wormser, le 3 avril 2021