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15 avril 2021

Parlons du PAiT

« Queyto quin ? » auraient dit mes ancêtres en patois local (en occitan :  qu’es aquò ). Il paraît qu’il faut protéger les langues régionales !

Ça ne vous dit rien ? Il y a encore peu de temps, rien du tout à moi non plus !

Cela signifie : Projet Alimentaire interTerritorial.

Attention à la prononciation ! On pourrait se méprendre !

C’est une grande découverte.

En fait il s’agit d’une manufacture à financement opaque servant à faire croire que l’on fait quelque chose dans le domaine de la production agricole locale et de la distribution de proximité !

« Puisque ces mystères me dépassent, feignons d’en être l’organisateur » disait Cocteau.

Voilà une présentation du projet.

Vous apprécierez l’obscure clarté de cette langue ! On coche toutes les cases de l’usine à projet avec des mots empruntés au sabir techno-métro-politain comme :  territoire, interterritorial, re-territorialisation, gouvernance, pression foncière,  transversalité, vision partagée, société civile (au sens de Hegel, de Gramsci, de la communauté européenne, de l’armée, de l’église ?), co-construction, feuille de route, résilience, etc.

En fait il s’agit de « nourrir notre identité alpine ».

Chic ! Je suis d’accord avec Brecht : « D’abord la bouffe, ensuite la morale ». Pour les germanistes : « Erst kommt das Fressen, dann kommt die Moral »

Mais non, le texte est plutôt indigeste. Avec parfois quelques bons morceaux : 

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Fichtre ! Quelle maîtrise de la langue de bois !

« Gouvernance multilatérale directe » ! On pourrait ajouter à injection directe et double arbre à came en tête !

Mais le chef d’œuvre c’est « implique directement les élus, les socioprofessionnels, les citoyens et les habitants ».

Il faut que je revoie mes notions lexicales ! Qu’est-ce qu’un citoyen ? Y auraient-il des élus ou des socioprofessionnels (je connaissait l’adjectif mais pas le nom) qui ne sont pas citoyens ?

Si on en croit la définition du Larousse, un citoyen c’est  une personne jouissant, dans l'État dont il relève, des droits civils et politiques, et notamment du droit de vote (par opposition aux étrangers).

Mystère ! Mais on verra ensuite que certains ont une autre idée du « citoyen » !

Pour certains esprits chagrins, ce sont des individus grincheux et vindicatifs constamment en train de revendiquer, voire plutôt louches (un drôle de citoyen!) ou au contraire des personnes qui font tout ce qu’on leur dit de faire (un citoyen exemplaire).

C’est aussi du cinéma : « Enquête sur un citoyen au dessus de tous soupçons » (Elio Petri)

Un ami optimiste me dit avec humour que si les « machins » (au sens de de Gaulle!) n’existaient pas il faudrait les inventer, ça permet de boire un coup après la grand-messe ! Et ça crée des emplois !

Eh bien oui ! Pour piloter ce « machin » la Metro recrute ! La preuve .

Dans ce document le profil est un régal !

Formation / Diplôme et qualifications nécessaires : Formation en agriculture ou sciences politiques, sociologie...
Expérience souhaitée : Bonne connaissance des milieux de l’alimentation et de l’implication citoyenne

L'implication citoyenne il y a des milieux pour ça !

Et au hasard on confond agriculture et sciences politiques ! Pour le rédacteur c'est la même tambouille ! C’est normal pour s’occuper de l’alimentation !

Donc revoilà nos « citoyens » ! Ou plutôt « l’implication citoyenne » qui se situerait dans un « milieu ». J’avoue humblement que, bien qu’impliqué, je ne fais pas partie de ce « milieu ».

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Voilà la Métro partie sur les sentiers du « Food-trails ». En faisant des recherches sur le « PAiT » je suis tombé sur cette délibération de la Metro de décembre 2020. Je vous la laisse découvrir mais en voilà quand même un extrait :

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Sous la conduite de la ville de Milan ?

Stendhal va être content ! De la Grande Chartreuse à la Chartreuse de Parme !

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Tout ceci pourrait être assez drôle si la situation des agriculteurs n’était pas souvent aussi difficile. L’argent public pourrait être utilisé pour réellement accompagner les exploitants vers une forme d’agriculture sans pesticides. Un peu de glyphosate par ci, d’engrais chimique par là c’est tellement facile ! Et tous ces dispositifs ne nous protègent pas trop ! Voir l’article du Crollois sur les coteaux de Crolles :

La chambre d’agriculture semble débordée. Pourquoi nos « territoires » ne s’inspireraient-ils pas de l’expérience de la petite communauté de communes Arche-Agglo qui a recruté un ingénieur agronome pour aider les agriculteurs à se passer de pesticides.

https://www.archeagglo.fr/vivre-ici/environnement/agriculture/

Jean-François COMTE

Citoyen de la société civile impacté par les errements téléologiques de la gouvernance  inter-territoriale mais en cours de co-construction d’une résilience qui nourrit notre identité alpine vernaculaire.

14 octobre 2020

A Bernin, on lave plus vert que vert

Le sketch de Coluche sur la publicité à la télé est resté célèbre, surtout sur la lessive qui lave plus blanc que blanc : 

Grâce à un article du Dauphiné Libéré paru le 05/10/2020 (ici) nous avons appris l’existence d’un accord entre la Société SOITEC (Bernin pas Singapour!) et la ligue de protection des oiseaux (LPO Isère). L’article évoque un partenariat mais n’en publie pas le contenu. La question a été posée à la LPO Isère : la réponse est parvenue avec une plaquette concernant les refuges d’entreprises (ici).

Évidemment SOITEC en profite pour communiquer abondamment sur cet évènement, aussi bien sur sa  page Facebook que sur son site (voir à ce sujet : ici)

Pour ne pas être en reste, nos élus locaux, de Bernin et du Grésivaudan étaient présents.

Est-ce que par hasard nous n’aurions pas ici un bel exemple de « greenwashing » ? Il paraît qu’en français on appelle ça « ecoblanchiment» ou « verdissage ». Peu importe, vous voyez la chose, vous trouverez le mot... qui convient !

 

Entendons nous bien : Il ne s’agit pas ici de dénigrer une activité économique locale, porteuse d’emplois, issue de la recherche publique, soutenue par l’État et les collectivités (voir ici). En plus, il paraît que les actionnaires sont contents !

Tout serait pour le mieux dans le meilleurs des mondes possibles si récemment une enquête publique concernant le projet d’extension des activités de cette entreprise n’avait dévoilé quelques contradictions.

Le site de la préfecture de l’Isère se fait l'écho de cette enquête.

Très peu de contributions à cette enquête, mais une de poids, celle de France Nature Environnement Isère (ici) qui soulève des questions essentielles sur les problèmes de l’approvisionnement en eau, de l'artificialisation des sols, de la gestion des eaux pluviales, de l’écoulement des eaux en cas d’incendie et des risques de pollution (cf le cas de l’incendie Hager à Crolles et le silence autour de la pollution des eaux), et bien sûr de la destruction d’une zone humide (quelle compensation )?

Le commissaire enquêteur (conclusion et avis motivé ici) émet un avis favorable avec des réserves qui vont dans le bon sens.

Et ce n’est pas fini ! Des discussions sont en cours pour étendre la zone d’activité de Bernin sur plusieurs hectares en aval et en amont de SOITEC. Évidemment sur des terres agricoles et en zone...plutôt humide ! Et les citoyens de la vallée n’auront peut-être pas leur mot à dire : intérêt supérieur de la nation !

 

Pour l’instant aucune information concrète concernant ces projets. Ni du côté de SOITEC qui risque d’avoir un gros problème d’approvisionnement en eau, ni du côté du Grésivaudan qui gère les zones d’activités. On verra comment le nouveau conseil communautaire gère cette affaire.

Et nos édiles se sentent des ailes de colibris ! Mais n’oublions pas : en 2007, nos élus de Bernin ont pris la décision de dévaster une zone agricole, surtout des vergers propices aux oiseaux, de près de 4 ha pour construire un gymnase alors qu’un seul suffisait. Depuis ce terrain est laissé à l’abandon et entraîne des frais d’entretien pour la commune. Les pigeons ramiers ont cherché refuge ailleurs !

 

L’équipe suivante a affiché une belle intention écologique avec une démarche sur la norme ISO 26000 pour un engagement concernant le  développement durable. Mais pour la transparence c’était autre chose. Il a fallu faire intervenir la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) pour obtenir une copie de l’évaluation dans laquelle on apprenait qu’un point fort du projet était la collaboration avec Crolles pour la réalisation de tennis couverts !

Finalement Crolles s’est retiré du projet et c’est la commune de Bernin qui en a assuré le financement et la réalisation en 2015.

 

A propos de la 5G notre président a évoqué la lampe à huile et la civilisation Amish, on pourrait compléter par le cri de ralliement du jeune héro du livre « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis, publié en 1960 et traduit en français par Vercors et sa femme à la demande de Théodore Monod : « Back to the trees ! » Au moins les oiseaux seraient heureux !

Pas question de trancher dans ce débat mais au moins que l’on ne nous fasse pas prendre des vessies pour des lanternes ! Notre planète mérite un peu mieux !

La conclusion à Cabu, avec un dessin de 1986 et publié par le Canard du 7 octobre 2020.

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le 14 octobre 2020, Jean-François COMTE

 

26 octobre 2017

RTE au Rafour : "Le temps de la concertation est passé" ? Et ben non !

C'est en titrant "Le temps de la concertation est passé" que le Dauphiné Libéré du 22 octobre a rapporté certains échanges entre zélés zélus lors du dernier conseil municipal.

Que ce soit sur le local technique prévu pour le "noeud de raccordement optique", rue Léo Lagrange, ou sur les travaux que RTE afin d'enfouir la ligne électrique alimentant le site de STMicroélectronics, il faut s'y faire :

"A un moment donné, la concertation a ses limites"

"il n'y aura de nouvelle réunion puisque le projet est acté"

Quand bien même le titre du Dauphiné aurait quelque peu dépassé les propos exacts du conseil, la situation ne surprendra personne au fond : les crollois savent désormais le peu d’appétence de la majorité municipale pour une concertation utile...

Mais parfois, des procédures indispensables redonnent la parole au public...

Il reste donc deux étapes de participation du public avant que le projet RTE ne soit définitivement acté :

  • la seconde, dont certains ne comprennent toujours pas qu'elle est au nombre des outils de participation du public au sens de la Convention d'Aarhus, c'est l'éventuel contentieux qui pourrait être engagé si le projet est  ... "acté"... provisoirement.

Ne reste donc au public qu'à... participer !

Emmanuel Wormser

19 mars 2017

Pas de miracle pour Ecopla - Crolles

La venue du Président de la République, samedi 18 mars à Crolles, a été l'occasion pour la commune de montrer le meilleur d'elle-même, et notamment la démocratie de convivialité. L'accueil a été chaleureux, et c'est bien normal s'agissant d'un haut personnage de l'Etat qui a contribué, avec le soutien au programme Nano 2017, à déverser des centaines de millions d'euros sur l'activité industrielle de ST et l'emploi local.

En revanche, le Président n'a pas eu le temps d'aller discuter "finances" avec le Groupe Cuki et avec les anciens salariés d'Ecopla. Pas de miracle donc, la nouvelle est tombée le lendemain de la visite hollandaise en Isère.

En vous souhaitant un agréable printemps,

Francis Odier

http://www.placegrenet.fr/2017/03/19/ecopla-la-collaborat...

15 février 2017

Une aire d'accueil mal accueillie à Saint-Ismier

La commune de Saint-Ismier a engagé le déplacement d’une aire d’accueil de gens du voyage sédentarisés. Le besoin de déplacement fait consensus car l’aire actuelle est située à proximité de la déchetterie, dans un lieu indigne exposé à diverses nuisances, notamment sonores.

Il y a débat sur le choix du terrain choisi pour la nouvelle aire et sur la manière dont le projet est géré. Le montage financier (opération foncière, indemnités versées à l’exploitant agricole …) fait polémique, un permis de construire a été accordé prématurément, l’enquête publique n’est déclenchée que tardivement suite à l’intervention de l’opposition. L’entremêlement des responsabilités entre la commune et la communauté de communes ne facilite pas la lisibilité et la bonne conduite démocratique du dossier. Et la SAFER  contribue sans rechigner à l’opération pourtant bien éloignée de ses missions premières : dynamiser l'agriculture et les espaces forestiers, favoriser l'installation des jeunes ; protéger l’environnement, les paysages et les ressources naturelles ; accompagner le développement de l’économie locale.

La justice administrative est saisie. Les opposants distribuent un tract. Placegrenet.fr publie un article très complet. Vous pouvez participer à l’enquête publique jusqu’au 24 février.

En résumé – sans craindre l’euphémisme : un dossier qui n’est pas glorieux ! Sous couvert d’une juste cause (reloger les gens du voyage qui dorment actuellement sous les bennes de la déchetterie), on les installe à distance des secteurs urbanisés de la commune, aux dépens des terrains agricoles ou naturels, en cherchant à éviter le débat et à contourner les obligations légales d’enquête publique.

St Ismier - selon tract Picard.pngSource : Geneviève Picard

Dans ce dossier, la discussion ne porte pas sur la contradiction consistant à sédentariser des gens du voyage, mais c’est une question qu’il faudrait reprendre.

En 2009, déjà, je contestai le principe même de l’aire d’accueil et la loi Besson de juillet 2000 : « on n’accueille pas quelqu’un en l’écartant dans un lieu dont personne ne veut (…) au moment où on prend conscience de l’impératif d’économiser le foncier, affecter un terrain à l’usage exclusif du grand passage (temporaire et peu fréquent) serait un gaspillage désolant, vestige d’une époque révolue où on consommait les sols sans compter. La concertation doit donc s’engager sur le partage des usages : sur un même terrain public, il doit être possible de combiner ou d’alterner plusieurs usages : passage, agriculture, loisir …. ». Il s’agissait du projet d’aire de grand passage de Crolles, ce qui n’est pas le cas de Saint-Ismier. Mais l’étrangeté de la situation demeure : accueillir des familles sédentaires, cela s’appelle les loger. Est-il bien raisonnable de faire référence aux « gens du voyage » pour aborder un problème de logement ?

Pour l’accueil véritable et temporaire, sur des terrains partagés, des gens du voyage et autres voyageurs en groupe, Crolles dispose de nombreux sites, à commencer par le parc Paturel, les jardins du Château (avec un terrain acquis à grand frais et qui serait parfait pour une dizaine de caravanes), un petit pré à 100 m de chez moi, des réserves foncières en abondance. A Lumbin, les gens du voyage ont aussi repéré de beaux emplacements où ils s’installent temporairement, le temps que les procédures d’expulsion se mettent en place. Et je verrais bien l’immense aéroport du Versoud mis à disposition pour des rassemblements festifs ou communautaires, ce qui ne gênerait que quelques pilotes dont les engins bruyants sont loin de l’intérêt général.

Plutôt que répondre aux demandes des gens du voyage avec des aménagements couteux mais qui restent insalubres et le plus souvent mal placés, la collectivité serait mieux inspirée de prendre le sujet dans un esprit d’hospitalité et de partage, et non de cloisonnement et de discrimination, fut-elle parfois positive.

En poursuivant dans l’utopie à porter demain, je me dis qu’un changement des règles sur l’accueil des gens du voyage, avec la fin de la relégation dans les terrains pourris dont personne ne veut, contribuerait utilement, par capillarité, à diffuser une culture d’hospitalité qui nous ferait du bien à tous.

Francis Odier, 15 février 2017

 

L’article de Place Gre’net :

http://www.placegrenet.fr/2017/01/27/couts-regles-durbanisme-a-saint-ismier-nouvelle-aire-gens-voyage-debat/120228

Mon article de 2009 – à propos de l’aire de grand passage de Crolles, avec de la documentation sur l'accueil des gens du voyage :

http://www.edgarie.fr/archive/2009/08/28/accueil-des-gens-du-voyage.html

Un peu de pub gratuite : abonnez-vous à Place Gre’Net, 55 euros / an, pour diversifier vos sources d’information.

10 février 2017

L'eau, ce bien si précieux...

L'eau, un patrimoine commun à protéger

L'eau, patrimoine commun de la Nation, un patrimoine qu'il faut protéger, défendre et traiter comme tel, est au centre d'une règlementation abondante qui vise non seulement à la préserver comme ressource mais également à prévenir les conflits de son usage...

 

Fotolia_34785944_XS.jpgCette logique est ancienne et fonde notamment un principe simple : celui qui est situé à l'aval de mon terrain doit pouvoir utiliser l'eau qui s'écoule chez moi et dont j'ai pu faire usage. C'est ainsi que dès le moyen-âge déjà, les industries polluantes devaient être situées à l'aval des bourgs : pour vous en convaincre, regardez sur les plans de ville où se trouvent -par rapport au centre ancien voire aux fortifications que les boulevards circulaires ont remplacées-, les rues "des tanneries" ou "des tanneurs", quand elles existent.

Parmi les polluants que l'activité humaine génère, il y a bien sûr les pollutions industrielles ; il y a aussi les eaux usées de nos domiciles.

 

Les eaux usées, un sujet lancinant dans notre région

Alors que l'eau est abondante et la sècheresse rare chez nous, la question des eaux usées a fortement agité notre région dans les périodes récentes.

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Faut-il rappeler que la construction d'Aquapole -où se dirigent les effluents de Crolles- a été à l'origine du départ de M. Carignon ? Plus récemment, la "STEP" de Livet-Gavet a été l'objet d'une guerre homérique entre les élus locaux et le président du SIERG...

Aquapole, aujourd'hui joyau technologique, sera d'ailleurs le but d'une visite organisée par l'association Trait d'Union au printemps prochain. Toutes les informations à suivre sur www.lecrollois.fr

 

La France, mauvaise élève du traitement des eaux usées

En 1991, reprenant à son compte une législation initiée... en France (!) dès 1964, l'Europe avait édicté une directive sur les eaux résiduaires urbaines, en affirmant qu'afin que l'environnement ne soit altéré par l'évacuation d'eaux urbaines résiduaires insuffisamment traitées, il est en général nécessaire de soumettre ces eaux à un traitement secondaire. Un certain nombre d'obligations de traitement des eaux, pour les communes classées par seuils de population, a été édicté, accompagné d'un calendrier de mise aux normes progressive des systèmes en place.

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Les pays du sud de l'Europe figurent aux premiers rangs des vilains petits canards : tour à tour, la Grèce, l'Italie, le Portugal ou l'Espagne ont été régulièrement condamnés pour manquement à leurs obligations. La France, très attachée à ses racines latines, a eu droit aussi à plusieurs fessées -j'en ai compté au moins quatre!- de la Cour de justice ; la dernière est toute récente et remonte au 23 novembre dernier.

Il faut donc corriger le tir, et vite !

 

Un dispositif construit pour accélerer les mises aux normes

L'Etat français prend donc -enfin !- les choses en main...depuis-aout-2013-il-occupait-le-poste-de-haut-commissaire-de-la-republique-delegue-du-gouvernement-en-polynesie-francaise-photo-dr-1462365465.jpg

Deux dispositifs sont mis en œuvre : 

  • les collectivités sont désormais comptables des manquements de la France à ses obligations européennes : autrement dit, quand la France sera condamnée à payer des amendes à l'Europe en raison de manquements dus à l'inaction de collectivités, l'Etat pourra réclamer une part des sommes dûes à ces mêmes collectivités. Sur notre territoire, ce sera -le cas échéant- la communauté de communes qui règlera l'addition puisqu'elle sera obligatoirement compétente en matière d'assainissement dès 2020 par effet de la loi ... et qu'elle le sera sans doute dès 2018 si la délibération prise en ce sens est mise en oeuvre sans retard.
  • les préfets, représentants de l'Etat dans le département, ouvrent... la chasse aux mauvais élèves.

 

A Crolles, une situation encourageante

Sur ce dossier, la commune de Crolles est active depuis longtemps :
  • un règlement pour l'assainissement non collectif a été voté il y a déjà plusieurs années ;
  • la commune poursuit l'extension du réseau de collecte des eaux usées et vient ainsi d'équiper la rue Jean Vilar ; elle pousse d'ailleurs les habitants de ce quartier pour qu'ils se raccordent dans un délai de deux ans, conformément à la loi, leur laissant le soin de trouver les solutions techniques ad'hoc pour remonter les pentes et contourner les maisons malencontreusement placées sur l'itinéraire d'accès au moderne tout-à-l'égout.

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La gestion des eaux usées s'avère être ainsi un puissant révélateur, parmi de nombreux autres, de l'opposition entre intérêt général et somme des intérêts particuliers : les particuliers riverains de la rue Jean Vilar ne sont pas réjouis de se voir imposer des normes bruxelloises, françaises ou d'ailleurs pour résoudre un problème que personne n'avait soulevé jusqu'alors.
 

Mais paf ! Notre secteur est pourtant concerné

C'est notre jumelle, de l'autre coté de l'Isère qui y a droit, avec cet arrêté préfectoral de mise en demeure concernant le système de collecte de la commune de Villard Bonnot, publié hier au registre des actes administratifs.

Le constat est clair :

CONSIDÉRANT le constat ayant fait l’objet d’un rapport de manquement administratif pour non respect des obligations réglementaires de la part de la commune de Villard-Bonnot;

CONSIDÉRANT que la mise en conformité du système d’assainissement, par suppression des rejets d’eaux usées brutes, nécessite la mise en place de déversoirs d’orage et d’un programme de travaux de mise en conformité de la collecte

qu'on peut traduire par : en cas d'orage notamment, vos installations ne permettent pas de garantir que les eaux usées de la commune ne partent pas dans l'Isère...

La demande n'est pas moins claire :

  • transmettre, au service police de l’eau, avant le 1er mars 2017, la délibération du Conseil Municipal engageant la commune à respecter le programme de travaux définis dans le schéma directeur d’assainissement de janvier 2016. Le calendrier prévisionnel de mise en oeuvre ne doit pas excéder 10 ans;
  • de supprimer tous les rejets d’eaux usées brutes par temps sec par la création de déversoirs d’orage au plus tard avant le 31 décembre 2018.

Et si on jouait, dans l'urgence, la solidarité inter-communale ?

 

le 10 février 2017

Emmanuel Wormser

 

02 janvier 2017

Entrée de ville-moche : Crolles souffle le froid puis le chaud !

Nul ne l'ignore plus : notre commune n'est pas à une contradiction près. Après avoir soumis à l'enquête publique la suppression d'un outil urbain de requalification de l'entrée de ville (voir ), voilà qu'elle lance la concertation sur un outil très attendu, le règlement local de publicité.

C'est là une très bonne nouvelle pour commencer l'année. Elle nous arrive 37 ans - une génération !- après la création de cette possibilité ouverte aux collectivités de règlementer localement la publicité et les enseignes de toutes sortes, même si, évidemment, depuis 1979, l'outil a connu quelques évolutions.

Crolles va enfin se doter de ce moyen d'améliorer -un peu, on l'espère et beaucoup, on le rêve !- la vision d'horreur qui saisit nos visiteurs lorsqu'en sortant de l'autoroute, ils sont confrontés au paysage de notre zone commerciale, digne d'un bord de route américain dans un road-movie de Tarentino...

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Image issue de la page dédiée du site web de la commune

Ce sera aussi l'occasion d'instituer des taxes et redevances qui constituent, en fait, le meilleur levier pour améliorer le paysage dans cette matière... et une ressource pas toujours négligeable pour le budget communal.

Bref, on nous invite à participer à la rédaction de ce règlement : il faut en être !

La page dédiée du site communal est accessible à cette adresse. Vous y trouverez l'annonce des rendez-vous suivants :

Réunion publique mardi 17 janvier à 19h30 en mairie, salle du Conseil municipal. Puis trois ateliers participatifs à venir :

  • un premier centré sur les attentes des participants,
  • un second sur les propositions de règles
  • et le troisième sur le projet de règlement.

Retenez la date, participez à cette démarche et  -pourquoi pas ?- prenez la plume pour partager, sur notre blog, vos impressions sur la concertation engagée.

Emmanuel Wormser

09 décembre 2016

Du goudron et des plumé(e)s

Devant l'usine ECOPLA fermée, parking désert, herbes folles sur les talus, pancartes défraichies, se termine un chantier de rénovation de la RD1060.

Navettes de semi chargées de matériau,  des engins qui vibrent, tassent, nivellent, des hommes qui ratissent le goudron fumant, beaucoup d'activités pour rénover la RD 1090 d'un magnifique revêtement noir, très fin et très roulant.

Ce contraste d'activité m'a interpellé et choqué et faisons ensemble un petit calcul financier.

D'un coté une dette de 1 à 2 millions d'euros soldée par la justice grâce au rachat par une entreprise italienne et donc fermeture de l'usine et exit les employés et direction "Paul Emploi ".

De l'autre coté,  rénovation de 10 m de bande roulement avec 2 bandes cyclables, sur, en gros, 5km (le chantier va se poursuivre au delà de St Marie d'Alloix) à raison de 500 à 1 000 euros le m² pour un cout, très approximatif, de 2,5 à 5 millions d'euros.

Sachant que l'état de la RD 1090 était très correct pour faire rouler nos belles automobiles.

Certes, les esprits chagrins me feront remarquer que ce sont pas les mêmes administrations, les mêmes budgets et les X milliers de tonnes d'enrobés achetées par contrat à l'année, il faut bien  les caser quelque part ....

On aurait pu, à la place de ce beau chantier, construire 2 tennis couverts, chauffés, éclairés, repeints , "astiqués" , parfumés,  dans 5 à 8  communes de la CCPG.

Ou mieux, payer les 50 employés jusqu'à leur retraite ; on est dans la même enveloppe.

Et si les "retraités " se morfondaient  d'ennui, ils pourraient reboucher les trous de la RD 1060 ....

On vit une époque formidable .....

JP Chollet 

08 novembre 2016

Modification n°2 du PLU de Crolles : mais pourquoi tant de précipitation ?

La deuxième modification du plan local d’urbanisme de notre bonne ville de Crolles est engagée.

 

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Difficile de ne pas le savoir : réunion publique, revue municipale, enquête annoncée sur les panneaux d’information de la commune… On peut même saluer la mise en ligne anticipée des documents qui seront présentés à l’enquête !

Tout est fait pour que nous soyons informés des intentions de la municipalité.

Pour autant, l’analyse du dossier laisse un gout bizarre sur le bout de la langue –qui ne donne pas envie d’avaler- et inspire une défiance d’autant plus forte qu’on veut nous faire croire au caractère inéluctable de ce processus.

Trois questions méritent d’être soulevées : à défaut de pouvoir formuler des réponses qu’il ne me revient pas de fournir, je vous propose une découverte du dossier d’enquête et de la communication qui l’entoure autour de ces trois axes :

Espérons qu’elles recevront une réponse circonstanciée de nos zélés zélus lorsqu’ils approuveront comme un seul homme, ou presque, la délibération qui finalisera la phase administrative de la procédure.

E. Wormser

Modification n°2 du PLU de Crolles : pourquoi la municipalité prévoit-elle de vendre les bijoux de famille ?

Dans l’article de la revue municipale dédié à cette procédure (cf. p.7), Monsieur le Maire nous indique doctement que

« La loi NOTRe indique que l'intercommunalité doit disposer de tous les moyens nécessaires pour assumer sa compétence en matière de développement économique. Le transfert des Zones d'Activités Économiques ne peut donc se limiter à une mise à disposition de terrains. Concernant ceux dont la commune est propriétaire, une négociation est en cours avec le Grésivaudan pour valoriser la vente de ces parcelles. Le prix sera fixé en prenant compte des aménagements déjà réalisés en matière d'accès ou de raccordement aux réseaux secs et humides ».

 

%C3%A0-vendre.jpgC’est totalement faux ! Voir là sur ce point

Mais alors, pourquoi la commune veut-elle vendre à la communauté ces parcelles et ces équipements qu’elle pourrait simplement mettre à disposition de la collectivité en maitrisant ainsi leur devenir ?

Quel besoin de liquidités pourrait justifier qu’une commune vende ainsi son patrimoine alors qu’elle a toujours brandi l’excellente santé de ses finances ?

Quel est l’intérêt de la communauté de communes, et des communes qui la composent -dont certaines sont moins argentées que la nôtre- de voir ainsi des fonds communs immobilisés dans l’acquisition de terrains qui pourraient être gérés dans le cadre d’une simple mise à disposition ?

En clair, à qui profite cette cession et les transferts de fonds qui vont avec ?

Rappelons évidemment que dès lors qu’elle en sera propriétaire, la communauté de communes pourra revendre ces terrains au plus offrant, du moins ceux qui relèvent du patrimoine privé de la collectivité... et que les élus de Crolles et les crollois n’auront alors pas d’autres voix à faire valoir que celles, minoritaires, de leurs représentants au conseil syndical de la communauté de communes…

E. Wormser