Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30 juillet 2022

Des paroles aux actes

Les médecins et les psychologues le savent : vivre en cohérence avec ses idées est bon pour la santé. Alors, même si ce blog n'a pas vocation à recueillir nos potins et histoires personnelles, je témoigne ici d'une réalisation qui concrétise une proposition du crollois.fr. Les circonstances l'ont rendu possible, la canicule est venue comme événement déclencheur, petit coup de pousse salutaire pour sortir de la procrastination. 

Oui, le chemin est long des paroles aux actes, 8 ans, le temps d'atteindre l'âge de raison et de comprendre, enfin, que l'adaptation au réchauffement climatique n'est pas une coquetterie mais une transformation lente qui doit embrasser toutes nos activités. Aux esprits chagrins, nostalgiques bougons ou désespérés de l'inaction des gouvernants, je veux dire combien il est enthousiasmant de se lancer dans un projet longtemps muri, que l'on sait nécessaire et conforme à sa vision politique.

C'est pourquoi, je délaissai le clavier et pris le pinceau.

Toit blanc.jpg

Un rappel mémoriel s'impose. En 2014, pour les élections municipales, nous avons mené campagne en propulsant 80 idées pour Crolles. Une idée par jour, ou presque. Voyez l'idée n° 36, idée grecque. "Là-bas, dans ce pays qui inventa la philosophie et l’agora, les maisons sont blanches et renvoient les rayons du soleil généreux mais excessif dans sa présence. L’innovation peut se nicher dans un pot de chaux."

L'albédo est un levier précieux pour tempérer le soleil fougueux dans une atmosphère gorgée de CO2. Les anciens travaillaient à la chaux. Les chimistes proposent des peintures avec une haute performance réfléchissante vendues en alternative à la climatisation. Dès que j'en eu connaissance en janvier 2020, je publiai une idée blanche. Publicité gratuite pour ARKEMA venant de mettre sur le marché une  résine spécialement conçue pour repousser vigoureusement la chaleur solaire. La technologie et le marketing venaient à ma rescousse, peindre en blanc les toitures ne sera plus la reprise d'une pratique méditerranéenne ancienne, mais le nec plus ultra de l'architecture dopée par la french tech et un champion national de la croissance verte. 

Quelques années sont nécessaires entre la mise au point d'un matériau et la diffusion commerciale de produits l'utilisant. Nous voici en 2022 et je découvre ENERCOOL et sa peinture réflective. L'industriel annonce "jusqu'à -6°C en intérieur l'été". L'affirmation a la valeur d'une promesse, mais il faudrait être fou pour ne rien essayer quand on vit sous un toit sombre qui chauffe jusqu'à 60 ° l'été.

La théorie et l'expérience, des pays du Sud aux territoires enneigés, convergent : le blanc est bon pour le froid. La recette Enercool est secrète, peu importe le mystère. C'est le moment de passer à l'acte.  La rigueur scientifique et le souci d'exactitude de ce blog m'interdisent de vous donner l'effet physique de la peinture. J'en reste à la subjectivité. Je suis un climaticien amateur heureux.

Je ne connais pas le bilan Carbone de la protection par peinture d'un bâtiment. Mais si trois sacs de chaux ou quatre pots de peinture évitent la fabrication, le transport, l'installation et l'usage pendant quinze ans d'un climatiseur bruyant, je pense que le climat et notre bien être seront gagnants.  

Finalement, la technologie peut aussi contribuer à la sobriété.

A vos pinceaux !

Francis Odier, 30 juillet 2022 

Nb : billet garanti sans lien d'intérêt avec les industriels cités.  Ignorance totale de l'utilisation éventuelle - ou non - de la résine Arkema dans la peinture Enercool. Il existe sûrement des produits concurrents, mais peu me chaut.  

 

09 avril 2022

Pourquoi je ne signerai pas la pétition pour la gratuité de l'autoroute ...

CaptureTD.JPG

L'incendie du pont de Brignoud, qui a fait les honneurs de la presse nationale cette semaine, est un acte très condamnable s'il est effectivement volontaire : c'est notre bien commun qui a été endommagé.  Mais cet incident a de nombreux mérites et peut nous conduire à penser autrement.

Ce n'est manifestement pas la voie qu'ont choisie les promoteurs d'une pétition que la mairie de Crolles, toujours au top de la défense de la circulation automobile, promeut sur la page d'accueil de son site web.

 

La pétition confirme en effet une double-évidence dont certains occultent volontairement la seconde branche :

  • les automobilistes quittent l'autoroute là où elle devient payante,
  • mais ils refusent de subir les bouchons créés sur les routes historiques qui longent la vallée de part et d'autre de l'Isère puisque celles-ci n'ont pas la capacité d'accueillir, entre Brignoud et Grenoble ou Crolles et Grenoble, le flux automobile qui se concentrait auparavant sur l'autoroute.

Autrement dit, si l'autoroute était payante entre Crolles et Grenoble (jusqu'au carrefour de la Carronerie par exemple), les automobilistes qui ne s'arrêtent pas à Crolles ou Brignoud :

  • n'emprunteraient pas les routes historiques en raison des bouchons insupportables qu'ils y rencontreraient
  • et resteraient sur l'autoroute jusqu'à leur destination, le Touvet, Goncelin, Pontcharra ou Barraux, la barrière de péage étant déjà loin derrière eux...

Ils emprunteraient d'autant plus l'autoroute que son coût pourrait être moins élevé puisque le nombre d'usagers payants augmenterait considérablement entre Crolles/Brignoud et Grenoble.

D'autres prendraient sans doute le train ou le bus qu'on pourrait leur proposer à très haut cadencement...et à des prix ridicules.

 

A ce raisonnement d'une simplicité éclatante, nos zélés zélus répondent par une solution démagogique qu'il faut bien rattacher au monde d'avant :

  • utilisons les deniers publics pour allonger la voie autoroutière sans péage qui n'est gratuite qu'en apparence,
  • favorisons la voiture individuelle en diminuant son cout objectif,
  • n'augmentons pas la densité de transports en communs,
  • n'en profitons pas pour penser autrement nos déplacements.

Le pompon de la pomponnette est indéniablement atteint dans le vieux village de Crolles : alors que des tests laborieux sont engagés depuis deux ans pour créer un alternat de circulation permettant aux piétons et aux cycles de ne pas subir la double circulation des poids lourds, les feux sont subitement passés à l'orange !

Le message est clair : "quand les voitures ont du mal à passer, les circulations douces peuvent crever".

 

Alors non, décidément non, je ne signerai pas cette pétition d'un autre âge : mes enfants me le reprocheraient bien trop longtemps !

E.Wormser, le 9 avril 2022

10 avril 2021

Agriculture "biologique" sur les coteaux avec l'AFA : vous prendrez bien un petit verre de phytocides ?

L'AFA des Coteaux de Crolles, un nouveau lieu de l'agriculture biologique... En tous cas, c'est bien ce qui avait été promis aux Crollois...

Mais bon, pas trop quand même : vous trouverez bien sûr le compte-rendu du dernier conseil syndical de l'AFA sur le site web de la mairie, mais pas cette petite pépite, discrètement affichée sur les panneaux de la mairie.

AFA Glyphosate.png

Pour les p'tits curieux, allez chercher dans google (ou ailleurs) quels sont les traitements chimiques disponibles contre le chardon dans les prairies... C'est pas sympa du tout et les composés chimiques utilisés ne sont pas sélectifs (par exemple, celui !) et vous découvrirez que l'usage du glyphosate, mentionné dans l'arrêté, est explicitement déconseillé.

Il existe aussi des traitements biologiques, mais c'est plus long, évidemment.

Anne tit'goutte ? Justine tit'goutte ? Mélusine tit'goutte ? Corinne tit'goutte ?

E.Wormser, le 10 avril 2021

 

 

28 novembre 2020

Sols pollués par des métaux lourds lors d'un incendie : culte du secret et incompétences respectives

20110912162510-pollutioneau.jpg

Notre blog a déjà relaté l'incendie accidentel de Hager, le 10 juillet 2019, pour déplorer le défaut de communication de l'administration à son sujet. Deux recours au tribunal plus tard, nous en savons plus sur les pollutions du sol générées et sur l'absence de réaction de l'administration communale... La pollution est importante et personne ne veut que ça se sache !

 

I Devoir saisir le tribunal pour être informé de plein droit

La législation de l'environnement impose, en résumé, que doit être communiquée à toute personne qui le demande toute information relative à des déversements et autres rejets susceptibles d'avoir des incidences sur l'environnement...

Bien sûr, il y a des informations qu'on préfèrerait cacher sous le tapis, mais en cette matière particulière et en application d'une directive européenne (2003/4/CE), aucun refus de communiquer ces informations ne peut être opposé, sauf pour des motifs de sécurité publique.

Nos administrations n'en ont cure : nos édiles sont peu sensibles à l'application de ces dispositions législatives et conventionnelles, alors que le droit d'accès aux documents administratifs a reçu l'onction de nos plus hautes juridictions ; le Conseil constitutionnel et le Conseil d'Etat qualifient ensemble ce droit pour tous de garantie fondamentale constitutionnellement protégée, en regard de l'article 34 de la Constitution, de l'article 15 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, et de l'article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales ; rien de moins !!!

Petit rappel des faits pour illustrer ce mépris des administrés :

  • le 25 août 2019, j'ai demandé au maire de Crolles de me communiquer des études de sols commandées par la commune pour mesurer les pollutions consécutives à l'incendie de l'usine Hager.
  • le 25 septembre, pas de réponse : le silence vaut refus !
  • le 7 octobre 2019, j'ai renouvelé la demande
  • le 7 novembre, pas de réponse : le silence vaut refus !
  • j'ai donc saisi la CADA, le 8 novembre 2019
  • le 8 janvier 2020, la commune confirmait tacitement son refus (R343-4 CRPA)
  • le 9 janvier 2020, je saisissais le tribunal administratif et la commune en était informée : pas de réaction
  • le 28 avril 2020, la CADA confirmait -sans surprise- la communicabilité de ces informations et en informait la commune ; le tribunal l'en informait également
  • le 9 juin 2020, par un courrier reçu le 22 juin -décidément, la Poste n'est plus ce qu'elle était ?-, la commune communiquait enfin ces documents... sachant qu'elle avait un mois pour le faire à compter de la première demande formulée 10 mois plus tôt  !

Intrigué par les informations reçues, j'interrogeais la commune le même jour et, après une relance le 11 juillet 2020 -décidément...- le courrier qu'elle m'a adressé en retour entraînait de nouvelles recherches, auprès de la DREAL cette fois.

Et là, rebelote !

  • le 24 juillet 2020, demande adressée à la DREAL d'avoir copie des échanges annoncés par le maire dans son courrier du 16 juillet 2020.
  • le 25 août 2020, pas de réponse : le silence vaut refus !
  • j'ai donc saisi la CADA le 25 août 2020
  • le 26 août 2020, la CADA informait les services de l'Etat qu'elle était saisie d'une demande d'avis (R343-1 CRPA) : pas de réaction
  • le 19 octobre 2020, la CADA confirmait sans surprise la communicabilité de ces informations et en informait l'administration par un avis daté du 8 précédent : pas de réaction
  • le 26 octobre 2020, je saisissais le tribunal administratif
  • le 10 novembre 2020, le tribunal informait l'administration de ce recours
  • le 23 novembre enfin, la DREAL répondait enfin à ma demande sachant qu'elle avait un mois pour le faire à compter de la première demande formulée 4 mois plus tot  !

Sa réponse, apparemment creuse, est très riche d'enseignements !

Bilan de ces premières courses : le droit d'accès aux informations environnementales est largement confirmé... mais il faut passer par un tribunal pour en bénéficier...

Quelle perte de temps pour tout le monde !

 

II Une pollution grave du sol et une incompétence difficile à admettre

Les analyses de sol reçues montrent une pollution grave du sol liée à l'écoulement des eaux d'extinction de l'incendie dans le milieu naturel.

En voici un résumé sur les éléments les plus préoccupants :

Capture.JPG

Les concentrations en éléments aussi "sympathiques" que le mercure, l'arsenic, le cadmium, le plomb explosent littéralement à l'aval de l'incendie.

Interrogée sur les suites qu'elle comptait donner à ce constat, la commune indique :

  • qu'aucune nouvelle analyse n'a été réalisée, la DREAL et l'ARS ne l'ayant pas suggéré;
  • qu'aucune mesure de dépollution du sol n'a été mise en œuvre pour réduire les taux élevés de polluants dans les boues;
  • qu'aucune disposition n'a été prise depuis en matière de rétention des eaux d'incendie pour qu'une telle pollution des milieux naturels ne puisse pas se reproduire et que cette question n'est pas à l'ordre du jour;
  • et surtout, que tout ça ne serait pas du ressort de la commune dès lors que le suivi des mesures de gestion des risques serait de la compétence de la DREAL.

Bien sûr, en retour, la DREAL indique que l'unité en cause dans l'incendie (le stockage) ne relevant pas des installations classées, elle n'a pas compétence à agir sur cet incendie.

Et rien n'est plus vrai : en matière de sécurité, le Préfet, par la DREAL, est compétent pour les sites qui relèvent de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement, et uniquement elles...

Pour les autres, c'est bien le maire qui doit agir, d'une part au titre de ses propres pouvoirs de police de la sécurité et de la salubrité publiques et, d'autre part, dans le cadre des prescriptions qu'il peut imposer aux industriels en application des dispositions de l'article R.112-2 du Code de l'urbanisme, lorqu'est instruite tout simplement une demande de permis de construire.

Mais le maire de Crolles, si intéressé à l'implantation d'entreprises sur le territoire communal, ne veut dresser aucun  obstacle à leurs projets alors qu'il relève bien de sa compétence, au sens juridique du terme, de le faire.

Ainsi, alors que l'incompétence juridique de la DREAL est ici incontestable, les limites des compétences...techniques de nos zélés zélus semblent atteintes.

Parfois, mettre le singe sur l'épaule du  patron, ça ne suffit pas !

 

 

III Un Bilan ?

Les secrets de famille finissent toujours par sortir et c'est souvent douloureux.

Il est scandaleux que les administrations affichent sans vergogne un tel mépris souvent infantilisant pour les administrés, en les privant d'accès à des informations qu'il est indispensable de communiquer.

Par les temps qui courent, il y a surement d'autres besoins à satisfaire avec les deniers publics en communiquant sans barguiner au public les infos qu'il a le droit d'obtenir sans le forcer à mobiliser la CADA puis les juridictions pour que soit confirmé ce droit bien connu en matière environnementale.

L'incendie du bâtiment de stockage a eu des conséquences graves pour l'environnement : il n'est plus permis de le cacher.

Il appartient à la commune de prendre des mesures préventives pour que ce type d'évènement n'ait plus, à terme, les mêmes conséquences : il est donc urgent qu'à Crolles -et ailleurs- les compétences techniques rejoignent les compétences juridiques.

 

Emmanuel Wormser, le 28 novembre 2020

 

 

 

21 novembre 2020

Zéro artificialisation nette : et si on tentait le coup, près de chez nous ?

 

002008845_620x393_c.jpg

Le "zéro artificialisation nette", c'est l'objectif ambitieux affiché par le gouvernement pour, d'une part, mettre fin à la gangrène qui ronge nos sols agricoles et nos espaces naturels et, d'autre part, pousser les opérateurs fonciers à valoriser les friches industrielles abandonnées et à densifier celles qui sont actives.

 

 

 

 

Alors, en recevant la pétition que je vous signale simplement, je me suis immédiatement dit : et pourquoi pas chez nous ?

Car tel est bien l'enjeu !

Avec le collectif de citoyen-ne-s les P’tits tissages, nous venons d’initier une action pour demander l’arrêt du dossier de création d’une Zone d’Activités Economiques sur les terrains agricoles de Grignon. Après la délibération prise en 2019, la vente de ces parcelles communales à la communauté de Communes le Grésivaudan est à l’ODJ du CM de ce jeudi 26 novembre !

Quelle urgence à bétonner encore nos sols communs ?

Il existe de nombreuses friches industrielles à rénover, des zones comme la gâche où il reste de la place…

Il apparait nécessaire, indispensable même, de maintenir des ceintures maraichères, d’arrêter d’artificialiser les sols…, comme le montre le travail de la convention citoyenne pour le Climat, et leur rapport adopté en juin 2020.

Pour signer, cliquez là : preservons-grignon-en-agricole.unepetition.fr...

Faites passer !

 

E.Wormser, le 21 novembre 2020

14 octobre 2020

A Bernin, on lave plus vert que vert

Le sketch de Coluche sur la publicité à la télé est resté célèbre, surtout sur la lessive qui lave plus blanc que blanc : 

Grâce à un article du Dauphiné Libéré paru le 05/10/2020 (ici) nous avons appris l’existence d’un accord entre la Société SOITEC (Bernin pas Singapour!) et la ligue de protection des oiseaux (LPO Isère). L’article évoque un partenariat mais n’en publie pas le contenu. La question a été posée à la LPO Isère : la réponse est parvenue avec une plaquette concernant les refuges d’entreprises (ici).

Évidemment SOITEC en profite pour communiquer abondamment sur cet évènement, aussi bien sur sa  page Facebook que sur son site (voir à ce sujet : ici)

Pour ne pas être en reste, nos élus locaux, de Bernin et du Grésivaudan étaient présents.

Est-ce que par hasard nous n’aurions pas ici un bel exemple de « greenwashing » ? Il paraît qu’en français on appelle ça « ecoblanchiment» ou « verdissage ». Peu importe, vous voyez la chose, vous trouverez le mot... qui convient !

 

Entendons nous bien : Il ne s’agit pas ici de dénigrer une activité économique locale, porteuse d’emplois, issue de la recherche publique, soutenue par l’État et les collectivités (voir ici). En plus, il paraît que les actionnaires sont contents !

Tout serait pour le mieux dans le meilleurs des mondes possibles si récemment une enquête publique concernant le projet d’extension des activités de cette entreprise n’avait dévoilé quelques contradictions.

Le site de la préfecture de l’Isère se fait l'écho de cette enquête.

Très peu de contributions à cette enquête, mais une de poids, celle de France Nature Environnement Isère (ici) qui soulève des questions essentielles sur les problèmes de l’approvisionnement en eau, de l'artificialisation des sols, de la gestion des eaux pluviales, de l’écoulement des eaux en cas d’incendie et des risques de pollution (cf le cas de l’incendie Hager à Crolles et le silence autour de la pollution des eaux), et bien sûr de la destruction d’une zone humide (quelle compensation )?

Le commissaire enquêteur (conclusion et avis motivé ici) émet un avis favorable avec des réserves qui vont dans le bon sens.

Et ce n’est pas fini ! Des discussions sont en cours pour étendre la zone d’activité de Bernin sur plusieurs hectares en aval et en amont de SOITEC. Évidemment sur des terres agricoles et en zone...plutôt humide ! Et les citoyens de la vallée n’auront peut-être pas leur mot à dire : intérêt supérieur de la nation !

 

Pour l’instant aucune information concrète concernant ces projets. Ni du côté de SOITEC qui risque d’avoir un gros problème d’approvisionnement en eau, ni du côté du Grésivaudan qui gère les zones d’activités. On verra comment le nouveau conseil communautaire gère cette affaire.

Et nos édiles se sentent des ailes de colibris ! Mais n’oublions pas : en 2007, nos élus de Bernin ont pris la décision de dévaster une zone agricole, surtout des vergers propices aux oiseaux, de près de 4 ha pour construire un gymnase alors qu’un seul suffisait. Depuis ce terrain est laissé à l’abandon et entraîne des frais d’entretien pour la commune. Les pigeons ramiers ont cherché refuge ailleurs !

 

L’équipe suivante a affiché une belle intention écologique avec une démarche sur la norme ISO 26000 pour un engagement concernant le  développement durable. Mais pour la transparence c’était autre chose. Il a fallu faire intervenir la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) pour obtenir une copie de l’évaluation dans laquelle on apprenait qu’un point fort du projet était la collaboration avec Crolles pour la réalisation de tennis couverts !

Finalement Crolles s’est retiré du projet et c’est la commune de Bernin qui en a assuré le financement et la réalisation en 2015.

 

A propos de la 5G notre président a évoqué la lampe à huile et la civilisation Amish, on pourrait compléter par le cri de ralliement du jeune héro du livre « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy Lewis, publié en 1960 et traduit en français par Vercors et sa femme à la demande de Théodore Monod : « Back to the trees ! » Au moins les oiseaux seraient heureux !

Pas question de trancher dans ce débat mais au moins que l’on ne nous fasse pas prendre des vessies pour des lanternes ! Notre planète mérite un peu mieux !

La conclusion à Cabu, avec un dessin de 1986 et publié par le Canard du 7 octobre 2020.

ffreder.jpg

 

le 14 octobre 2020, Jean-François COMTE

 

11 août 2020

Quartier de la zone humide : publicité mensongère ou mensonge publicitaire ("lying pub") ?

Dans le quartier de la zone humide, l'arrêté préfectoral d'alerte-sècheresse a -ou aurait dû- faire taire les pompes d'exhaure qui se sont avérées nécessaires pour réaliser des fondations d'immeubles sans avoir les pieds dans l'eau...

Au même moment en effet, les pré-ventes des logements à construire ont commencé, et force est de constater que la publicité de ce projet est ... mensongère  : c'est ainsi que la SAFILAF commercialise son magnifique projet de Green Vallée (on appréciera comme on le pourra ce gallicisme que le défaut d'ouverture des classes pendant la période Covid peut seul expliquer) à Crolles :

"C'est dans l’innovant « Ecoquartier du Parc » à Crolles, que Green Vallée a élu domicile. Ville dotée d’un tissu commerçant dense composé de multiples enseignes et d’infrastructures culturelles variées. Sportive, la ville dénombre de nombreuses associations et installations dédiées (gymnases, centre nautique, skatepark…)."

On sait en effet que le Quartier de la zone humide est tout sauf un écoquartier et la commune a d'ailleurs échoué à obtenir ce précieux label, comme nous l'avions déjà relevé dans notre blog.

Mais peut-on reprocher à un opérateur économique d'user à tort du terme "écoquartier" alors que la commune de Crolles s'obstine et s'acharne sur ce terme, sans craindre la "désinformation" de ses administrés ? La page du site Web de la commune dédiée à l'aménagement du quartier de la Zone humide n'a en effet pas évolué d'une virgule !

Décidément, tout change mais rien ne change : d'innovation, nous ne devons pas en espérer.

 

E.Wormser, le 11 août 2020

Addendum : la "fake nouvelle" nous poursuit jusque chez le boulanger !

20200813_213208.jpg

27 janvier 2020

Une idée blanche

C'est la période des vœux. Un industriel bien connu de la région grenobloise m'envoie son rapport annuel et de performance durable, ainsi que son riche catalogue d'innovations. Incontournable chimie ! Elle permet maintenant de concrétiser facilement l'idée grecque publiée par nos soins en janvier 2014 durant la campagne électorale. 

J'adresse volontiers, à nouveau, la proposition aux futurs élus locaux : pour protéger vos administrés de la chaleur, autorisez le blanc, non seulement le vote blanc, mais aussi la peinture blanche, y compris sur les toits. Je ne sais pas où a été conçue cette résine extrêmement résistante qui peut blanchir nos habitations et nos bureaux, ni où elle sera fabriquée, ni même quels sont les dangers qu'elle véhicule pour l'environnement, mais je sais que le réchauffement climatique nous impose de nous adapter et de sortir de nos habitudes. Si la chimie peut y aider … pourquoi pas.

Francis Odier, 27 janvier 2020

Arkemasur peinture blanche.png

21:08 Publié dans Environnement | Lien permanent | Commentaires (0) |

28 juillet 2019

Dormez tranquilles, braves gens

Incendie HAGER du 10 juillet 2019

Visible de partout dans la vallée, un monstrueux nuage noir s’élevait au-dessus des locaux de l’entreprise Hager. Les images sont impressionnantes. J’en emprunte une au Dauphiné.

photo-le-dl-v-l-1562784037.jpg

Très vite, les habitants s’émurent. Très vite, la préfecture se voulut rassurante et publia un communiqué : « Afin de s’assurer qu’aucune pollution nocive pour la population ou l’environnement n’est causée par cet incendie, les spécialistes du risque chimique du SDIS ont procédé à plusieurs reprises, au cours de la nuit, à des mesures atmosphériques à différents points géographiques à Crolles mais aussi sur une périphérie plus large. Aucune de ces mesures n’a relevé de toxicité dans l’atmosphère".

Fallait-il en rester là, alors que tout le monde s’interroge sur la toxicité du lithium, ce métal rare que l’on sait précieux pour les batteries qui, justement, ce soir-là, explosèrent selon les témoignages de salariés ? Fallait-il se contenter d’un communiqué sur la qualité de l’air, alors que des tonnes d’eau avaient été déversées, polluées, et s’écoulaient on ne sait où ? Ont-elles été confinées dans un bassin de rétention ou directement déversées dans les réseaux publics, voire dans le milieu naturel ? 

On se souvient du nuage de Tchernobyl qui s’arrêta miraculeusement aux frontières de la France … permettez aux citoyens que nous sommes d’être saisis par le doute face à un discours lénifiant et non documenté.

La confiance se construit sur la connaissance partagée du réel. Alors, pour en savoir plus sur les pollutions dégagées par l’incendie, Trait d’Union a interrogé le maire. Voici sa réponse .

Le maire exprime son souci de communiquer dans ces situations et annonce un retour d’expérience. Très bien. Il explique pourquoi il n’a pas déclenché une alerte en masse comme le système dont dispose la commune le permet. Dont acte. La gestion de la sécurité en temps réel est une affaire éminemment délicate et je me garde bien d’exprimer un avis là-dessus. Alerter en masse sans avoir d’indices sur la dangerosité de la situation n’avait rien d’impératif et aurait pu être contre-productif (attention à ne pas crier au loup quand il n’y a pas de loup).

En revanche, je reste sur ma faim concernant la qualité de l’information sur les pollutions. Lisons bien le courrier du maire : la station ATMO de Crolles (station unique, rue Léo Lagrange, non significative pour les riverains Hager) ne fait pas de mesures de métaux, donc on ne sait rien sur les éventuelles émissions de lithium. Le courrier ne dit rien sur les polluants atmosphériques censés avoir été recherchés par le SDIS : il nous est dit que les valeurs étaient inférieures aux seuils de détection, mais on ne connait ni les paramètres mesurés, ni les caractéristiques des appareils de mesure, ni les conditions de mesure (où ? quand ? combien de fois ?).

Bref, on en reste à « tout va bien, faites-nous confiance, la situation est sous contrôle », alors qu’on ne sait pas grand-chose de ce nuage noir effrayant.

Sans être alarmiste (je n’ai aucune raison objective d’être inquiet sur les conséquences sanitaires de cet incendie), on ne peut se satisfaire de cette ignorance. Surtout, on voit bien que la préfecture a préféré la communication (orientée dans le but de rassurer) plutôt que l’information. Il n’y aurait rien eu de choquant à dire « désolé, nous n’avons pas été en capacité de mesurer la toxicité des rejets dans l’air provoqués par l’incendie. Nous étudierons à l’occasion du retour d’expérience comment progresser dans ce domaine de l’évaluation des pollutions induites et de leur prévention ».

L’ironie de l’histoire, cruelle, mais qu’on ne peut ignorer, est qu’Hager est spécialiste en alarmes incendie. Il faudra s’en souvenir quand, dans d’autres dossiers, on nous demandera de croire sur parole les experts patentés assénant que la vérité est chez eux.

L’incendie et l’accident industriel sont à placer en tête de liste des risques auxquels nous sommes exposés ici. Sur les quinze dernières années, j’ai en mémoire plusieurs incendies à Crolles (et je ne prétends pas l’exhaustivité) : les coteaux (2003 et 2019), un bâtiment agricole dans la plaine, Grand Frais (31 décembre 2012), une crèche de Noël, une vitrerie (novembre 2018), des poubelles et quelques voitures …

A vrai dire, ce qui m’inquiète vraiment, ce n’est pas l’incendie Hager dont j’espère que l’entreprise se remettra rapidement, c’est l’incapacité de nos pouvoirs publics, à commencer dans le cas présent par la préfecture, à nous considérer comme des adultes citoyens capables de partager la connaissance disponible sur une situation et d’envisager une discussion démocratique, loyale et sereine sur les mesures correctives et préventives utiles pour la collectivité.

Francis Odier, 28 juillet 2019

 

Nb

L'incendie HAGER a été abordé récemment au conseil municipal de Bernin :  http://bernin2020.blogspot.com/

L'actualité du jour nous ramène une nouvelle fois à ces objets polluants es qui partent en fumée  : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/auxerre...

On se souvient que le premier projet pour la digue du Fragnès prévoyait de construire la digue en pneus, les meilleurs experts de la commune certifiant que jamais ces pneus ne pourraient brûler. La sagesse venant avec le temps, et le jugement du tribunal administratif suite à un recours de Trait d'Union aidant, les principes de construction ont évolué et nous avons échappé aux pneus.

 

Revue de presse sur l'incendie Hager :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-al...

Un panache de fumée visible à des kilomètres à la ronde et au loin des sons d’explosion. Un violent d’incendie s’est déclaré ce mercredi vers 19h dans les locaux d’Hager Security situés dans la zone industrielle de Crolles.

Le feu serait parti d’un des entrepôts de stockage de cette entreprise alsacienne qui fabrique du matériel électrique, notamment des détecteurs de fumée. Il n’y a pas de blessé.

Selon une employée présente au moment des faits, "des piles au lithium auraient explosé".

Un important périmètre de sécurité a été mis en place par la gendarmerie.

Une vingtaine de véhicules de pompiers venus de toute les casernes du Grésivaudan et de l’agglomération grenobloise sont sur place. L’urgence étant d’éviter la propagation à la partie administrative du bâtiment.

À 23h, l’incendie qui mobilise près de 90 pompiers n’est toujours pas maîtrisé. Les soldats du feu ont rencontré des problèmes d’approvisionnement en eau. Ils ont du se fournir auprès de ST-Microlectronics à une centaine de mètres

 

Le fil d’info du Dauphiné Libéré - https://www.ledauphine.com/isere-sud/2019/07/10/crolles-v...

Crolles : l'incendie d'Hager Security a été éteint vers 1 heure du matin

10 H 34 : Pas de pollution de l’atmosphère selon la préfecture. "Afin de s’assurer qu’aucune pollution nocive pour la population ou l’environnement n’est causée par cet incendie, les spécialistes du risque chimique du SDIS ont procédé à plusieurs reprises, au cours de la nuit, à des mesures atmosphériques à différents points géographiques à Crolles mais aussi sur une périphérie plus large. Aucune de ces mesures n’a relevé de toxicité dans l’atmosphère", indique la préfecture dans un communiqué ce jeudi matin.

JEUDI 9 H 20 : Le violent incendie qui a détruit plus de 1000 mètres carrés de la société Hager Security dans la nuit de mercredi à jeudi a été éteint ce jeudi vers 1 heure du matin. L'entreprise spécialisée dans les systèmes de sécurité et domotique et les détecteurs de fumée emploient environ 300 à 350 personnes à Crolles.

Ce jeudi matin les sapeurs-pompiers sont toujours sur place pour veiller à ce qu'aucune reprise de feu ne se produise. Pour l'heure les salariés ne peuvent pas entrer dans l'entreprise. Une partie d'entre eux est rassemblée devant l'entrée.

MERCREDI 23h20 : Au plus fort du sinistre, 90 sapeurs-pompiers ont été mobilisés et ont utilisé au total 7 lances à eau. Ils ont été confrontés à des problèmes d'alimentation en eau. L'incendie a nettement baissé en intensité mais n'est toujours pas maîtrisé et le bâtiment sinistré s'étend sur 1000 m2 au total. 

21h50 : de nouvelles explosions de piles se sont produites et les moyens d'intervention montent en puissance au fil des heures. Les sapeurs pompiers sont engagés pour une bonne partie de la nuit et du chômage technique est évidemment à redouter.  

20 h 37 : La fumée noire de l'incendie est visible à des dizaines de kilomètres à la ronde.

Le feu semble avoir pris naissance dans un hangar de stockage de produits finis de 250 m2.

À 20 h 30, les sapeurs-pompiers n'avaient pas encore maîtrisé les flammes. 

Les pompiers ont fait évacuer l'ensemble du personnel et plusieurs explosions vraisemblablement de piles au lithium se sont produites. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer.


19 h 45 : Un incendie dont on ignore encore l'origine s'est déclaré, peu après 19 heures ce mercredi, dans l'enceinte de l'entreprise Hager Security située au 140, rue du Pré de l'Horme à Crolles et spécialisée dans les systèmes de sécurité d'alarme et la domotique.
Les sapeurs-pompiers ont fait évacuer l'ensemble du personnel et une explosion aurait été entendue.

 

14:10 Publié dans Environnement | Lien permanent | Commentaires (0) |

13 mai 2019

Le magazine de Crolles de mai 2019 : éloge du rond-point de Devos

Les ronds-points ont fait en France l'actualité de l'hiver et du printemps. Celui de l'entrée de Crolles montre la profondeur du mouvement initié et les avancées -bien peu politiques mais fondamentalement sociales- des idées qui s'y sont échangées.

Comme en clin d'oeil, la tribune de l'opposition, en page 14 du dernier numéro du magazine de Crolles, les mentionne en conclusion :

"Il est urgent que nos élus regardent ailleurs ce que les villes comparables inventent. Mais en sont-ils encore capables après plus de 20 ans à tourner en rond autour de nos ronds-points ?"

 

ouroboros--tintin.jpgcollier-trois-rangs-de-perles-akoya-vintage-283.jpgC'est toute la lecture de ce numéro de la revue municipale qui m'a fait penser à Raymond Devos et son rond-point !

Les perles qu'il égrène forment un collier "trois rangs" étonnant : on y retrouve en fait tous les ingrédients d'un raisonnement circulaire quasi-tautologique, digne du serpent qui se mord la queue !

Comment alors ne pas renvoyer au "plaisir des sens" ?

Lire la suite