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12 avril 2022

Le pont de Brignoud - notre petit cygne noir

Un cygne noir est un événement imprévu, réputé hautement improbable, avec des conséquences graves et dont on découvre a posteriori qu’il n’est pas le fait du hasard.

Un pont brûle et toute une vallée s’échauffe. Nos grands industriels sont privés d’électricité pendant plusieurs heures. Le trafic est détourné, des experts sont mandatés pour apprécier les dégâts, les automobilistes grondent, une pétition est lancée pour réclamer la gratuité du péage entre Le Touvet et Crolles, des élus appuient cette revendication qui se veut de bon sens populaire … et tout ça pourquoi ?

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L’addiction à la mobilité

A notre modeste échelle du Grésivaudan, le pont de Brignoud est comme le canal de Suez qui fut bloqué et effraya le commerce mondial par l’inattention fautive d’un commandant de bord assoupi ou rêvant d’autres rives : le révélateur de notre dépendance délétère à la circulation automobile. Nous sommes dans la société de la bagnole. Faut que ça roule, de gré ou de force. Comme dans toute bonne pensée unique, nous sommes persuadés de ne pas avoir le choix. Et comme dans toute bonne addiction, nous n’avons pas la force de nous libérer de l’emprise de la drogue dont nous connaissons pourtant la nocivité.

La circulation foisonnante est la conséquence du foisonnement urbain. La ville est partout. Les centres d’intérêt sont partout. Les déplacements sont dans tous les sens. La demande de mobilité est immense et proche de l’infini.

Les mauvais choix se paient cash

Nous sommes dans une impasse où un feu de câbles déstabilise toute une vallée. Heureusement, l’histoire n’est pas finie et il reste des options, même si ce ne sont pas celles qui ont été choisies pour l’instant par la population mandatant ses élus pour planifier l’urbanisme, aménager le territoire et définir la fiscalité.

La première option est trop simple pour être énoncée sans retour de bâton (« et toi, combien de kilomètres au compteur ? ») : il faudrait rouler moins, cela s’appelle la décroissance de la mobilité. Les confinements et le télétravail nous ont permis d’expérimenter cette approche. Elle a ses limites, l’immobilisme imposé par diktat présidentiel avec l’assentiment des godillots, et ses vertus : les commerces et les loisirs de proximité, la réduction des trajets domicile – travail, l’apaisement urbain. Déjà, on pourrait commencer par valoriser la sédentarité, au-lieu de promouvoir le mouvement sans fin. Aussi, je le dis comme ça, en passant, sans insister, juste pour agir à la racine du problème, on pourrait travailler moins, 4 jours par semaine, tout est dans tout, qui sème la croissance récolte les bouchons.

La seconde option est tout aussi simpliste et n’a rien de neuve. Il n’aurait pas été idiot de prioriser autrement les investissements publics : réduire les fonds pour la voirie routière, accélérer les travaux pour les transports en commun et les réseaux cyclables desservant les gares. Faut-il nous excuser, au crollois.fr, de nous être gaussés de ces collectivités locales incapables d’aménager un itinéraire cyclable pour la traversée Crolles – Brignoud ? Faut-il passer sous silence que le renforcement des cadences ferroviaires sur la ligne Grenoble – Chambéry est demandé, proposé, depuis des années, déjà plusieurs décennies, par moult citoyens et associations ayant réfléchi posément à la géographie du Grésivaudan ?

Au-delà d’un stade qui n’est pas loin d’être atteint dans la région grenobloise, la concentration des richesses, des usines, des emplois, des sites d’intérêts majeurs dans un même bassin géographique, produit le même phénomène qu’une bombe atomique : quand les masses radioactives atteignent une densité critique, la réaction en chaîne s’emballe et c’est l’explosion.

Les plus anciens se souviennent de l’ambition brottesque de voir « Crolles pôle rayonnant sur le Grésivaudan ». Le résultat est là, nous avons Crolles bouchonnant dans la vallée.

Le cercle fermé des initiés

Le pont a brûlé car un inconnu malfaisant y a mis le feu. Il a mis le feu car il savait que le pont pouvait brûler. Tout le monde est surpris, sauf ceux qui savaient que des lignes électriques couraient sous le pont. Retenons la leçon : puisque l’information sensible ne reste jamais secrète longtemps, autant qu’elle soit publique. La confidentialité, toujours ratée à un moment ou un autre, profite surtout aux délinquants.

En misant sur la transparence, les citoyens, élus ou non, qui s’intéressent à la vie commune pourront se renseigner, être éclairé sur la situation d’une infrastructure et les risques, formuler des avis pertinents, alerter si besoin. En un mot, contribuer à l’intérêt général. C’est le principe des Commissions Locales d’Information relatives aux centrales nucléaires, des Commissions de Suivi de Site pour les établissements dits Seveso, potentiellement dangereux pour l’environnement (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) et, plus généralement, du droit d’accès à l’information environnementale : convention internationale d’Aarhus, article L 124-1 du Code de l’environnement, article 7 de la Charte de l'environnement qui a valeur constitutionnelle, directive 2003/4/CE concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement …

Hélas, mais nous développerons ce point un autre jour, nos autorités publiques actuelles, de la commune au sommet de l’Etat, sont trop souvent frileuses, réticentes et, pour tout dire, carrément opposées à la bonne application de ces dispositions légales. En pratique, il n’est pas rare de devoir batailler plusieurs mois en mobilisant les outils juridiques à notre disposition (CADA – Commission d’Accès aux Documents Administratifs, Tribunal Administratif …) pour obtenir des documents auxquels nous avons droit. Les exemples sont légion à Crolles et ailleurs. Revenons à notre pont qui est, ou devrait être, une affaire publique.

Chacun chez soi et le pont est mal gardé

Qui est le gardien, le berger du pont ? A vrai dire, je ne sais pas. Ce devrait être la collectivité, nous, toi, moi, nos élus et nos experts. Car ce pont est un bien commun, on le ressent dans nos tripes de conducteurs quand le pont se rend indisponible.

Un horrible doute me traverse l’esprit : comment être sûr que tous les intervenants sur le pont se coordonnent correctement, coopèrent ? Depuis l’éclatement d’EDF en plusieurs entités, nous avons au moins deux électriciens qui ont posé des câbles sous le pont : ENEDIS et RTE. Chacun d’eux a-t-il pris en compte ce qui a été fait par son confrère, ancien collègue et peut-être, malheureusement, nouveau rival comme à la cour d’école ?

Vite une enquête accident ! Je suis candidat pour y participer.

Francis Odier - 11 avril 2022

Nb : en 2009, déjà, le diagnostic était posé sur la mobilité - crolles-doc-urbanisme-plu-rapport-presentation-PLU (extrait).pdf

09 avril 2022

Pourquoi je ne signerai pas la pétition pour la gratuité de l'autoroute ...

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L'incendie du pont de Brignoud, qui a fait les honneurs de la presse nationale cette semaine, est un acte très condamnable s'il est effectivement volontaire : c'est notre bien commun qui a été endommagé.  Mais cet incident a de nombreux mérites et peut nous conduire à penser autrement.

Ce n'est manifestement pas la voie qu'ont choisie les promoteurs d'une pétition que la mairie de Crolles, toujours au top de la défense de la circulation automobile, promeut sur la page d'accueil de son site web.

 

La pétition confirme en effet une double-évidence dont certains occultent volontairement la seconde branche :

  • les automobilistes quittent l'autoroute là où elle devient payante,
  • mais ils refusent de subir les bouchons créés sur les routes historiques qui longent la vallée de part et d'autre de l'Isère puisque celles-ci n'ont pas la capacité d'accueillir, entre Brignoud et Grenoble ou Crolles et Grenoble, le flux automobile qui se concentrait auparavant sur l'autoroute.

Autrement dit, si l'autoroute était payante entre Crolles et Grenoble (jusqu'au carrefour de la Carronerie par exemple), les automobilistes qui ne s'arrêtent pas à Crolles ou Brignoud :

  • n'emprunteraient pas les routes historiques en raison des bouchons insupportables qu'ils y rencontreraient
  • et resteraient sur l'autoroute jusqu'à leur destination, le Touvet, Goncelin, Pontcharra ou Barraux, la barrière de péage étant déjà loin derrière eux...

Ils emprunteraient d'autant plus l'autoroute que son coût pourrait être moins élevé puisque le nombre d'usagers payants augmenterait considérablement entre Crolles/Brignoud et Grenoble.

D'autres prendraient sans doute le train ou le bus qu'on pourrait leur proposer à très haut cadencement...et à des prix ridicules.

 

A ce raisonnement d'une simplicité éclatante, nos zélés zélus répondent par une solution démagogique qu'il faut bien rattacher au monde d'avant :

  • utilisons les deniers publics pour allonger la voie autoroutière sans péage qui n'est gratuite qu'en apparence,
  • favorisons la voiture individuelle en diminuant son cout objectif,
  • n'augmentons pas la densité de transports en communs,
  • n'en profitons pas pour penser autrement nos déplacements.

Le pompon de la pomponnette est indéniablement atteint dans le vieux village de Crolles : alors que des tests laborieux sont engagés depuis deux ans pour créer un alternat de circulation permettant aux piétons et aux cycles de ne pas subir la double circulation des poids lourds, les feux sont subitement passés à l'orange !

Le message est clair : "quand les voitures ont du mal à passer, les circulations douces peuvent crever".

 

Alors non, décidément non, je ne signerai pas cette pétition d'un autre âge : mes enfants me le reprocheraient bien trop longtemps !

E.Wormser, le 9 avril 2022

28 octobre 2019

Tout vient à point à qui sait attendre

Ce que fait une assemblée, une autre assemblée peut le défaire. Nous en avons eu la preuve récemment au Grésivaudan. En juillet 2019, le conseil communautaire a pris une décision historique : demander son adhésion au SMTC – Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’agglomération grenobloise. L’adhésion sera effective au 1er janvier 2020.

Cette décision n’a pas été prise à la légère, mais longuement réfléchie. Fallait-il créer une Autorité Organisatrice des Transports à l’échelle du Grésivaudan ? Le débat était posé avant même la création de la communauté de communes en 2009. A l’époque, les élus du Grésivaudan avaient cru bon, à la seule fin de lever un impôt supplémentaire (la taxe transport), de créer leur propre structure et leur réseau de transport. Ensuite, marketing oblige, nous avons eu droit à une marque locale, TouGo. Ici, comme ailleurs, la comm’ politque a couté cher aux contribuables, avec des résultats si médiocres qu’un retour à la raison a fini par s’imposer. Il était temps de mettre un terme à cette verrue dans l’organisation de nos transports publics.

En 2019, le débat est (presque) clôt. Des élus départementaux l’expriment ainsi (le DL, 9 octobre 2019) : "la nécessité de créer une seule autorité organisatrice des mobilités n'est plus à démontrer puisqu'en matière de déplacements, les limites administratives pénalisent souvent les usagers : selon que l'on habite dans le Voironnais, la Bièvre, le Pays viennois ou dans la métropole de Grenoble, les tarifs sont différents, et les modes de transports mal coordonnés [...] ».

Pourquoi a-t-il fallu tant et tant de temps pour que la politique daigne accorder de l’importance à la géographie ?

Sans doute est-ce, en partie, une question de psychologie, d’égo et de batailles de pré-carrés.

Espérons que cette histoire aidera à décider mieux et plus vite. Il paraît qu’il y a une urgence écologique.

Pour mémoire, voici quelques extraits de nos publications crolloises sur l’organisation de nos transports publics locaux.

En 2011, je relatai une aventure administrative montrant, sur une expérience concrète que tout usager pouvait vivre, que la séparation des réseaux et de la billettique entre le Grésivaudan et l’agglo grenobloise conduisait à des situations kafkaïenne ou ubuesques (au choix) ayant une force dissuasive puissante. J’écrivais alors :

http://www.edgarie.fr/archive/2011/01/07/la-presque-gratuite-des-bus-une-aventure-administrative.html

En Ile de France, il y a une Autorité Organisatrice des Transports, le STIF. Petit jeu ! Ici, dans la région de Grenoble, nous avons toute une collection d’AOT : le Conseil Général, le Grésivaudan, le Pays Voironnais, la Métro …

Plutôt que créer une nième instance administrative, un syndicat mixte chargé de coordonner les AOT, mieux vaudrait dissoudre l’AOT du Grésivaudan et transférer son réseau (avec les ressources financières associées) au Conseil Général.

En 2014, à l’occasion des élections municipales, lecrollois.fr a publié 80 idées pour Crolles. L’idée n°73 portait sur le choc de simplification. Bien sûr, nous y parlions de transport :

Simplifions l’organisation des transports en commun, en commençant par dissoudre l’Autorité Organisatrice du Grésivaudan. Les bénéfices seront rapides sur la signalétique, la tarification, la billettique, l’information voyageurs, la conception des horaires, l’exploitation du réseau.

http://www.lecrollois.fr/archive/2014/03/17/idee-n-73-le-choc-de-complification-2998054.html

En 2015, Emmanuel Wormser revient sur le sujet :

http://www.lecrollois.fr/archive/2015/11/22/quand-les-usagers-veulent-se-deplacer-le-gresivaudan-s-occup-3060695.html

Promouvoir les déplacements sans voiture, ce n'est pas seulement mettre en place des lignes de bus : c'est proposer une offre de service complète permettant effectivement que les transports en commun soient attractifs.

Et une question qui devient de plus en plus cruciale au fil de nos articles (voir et par exemple) : l'AOTU du Grésivaudan est-elle vraiment un outil au service des usagers ou une médaille de plus accrochée au revers de la veste de nos élus ?

En aout 2018, nos grandes oreilles nous apprennent qu’on s’approche du but.

http://www.lecrollois.fr/archive/2018/08/28/tougo-la-communication-selective-3113655.html

En attendant (soyons patients) une autorité organisatrice unique pour les transports urbains de la région de Grenoble, je me réjouis de voir que la plaquette TouGo présente l’offre de transport sur le territoire du Grésivaudan, en intégrant les lignes Express gérées par TransIsère (le département par délégation de la région) et les lignes de l’agglo gérées par la Métro (notamment la ligne C1).

Tout vient à point à qui sait attendre.

Francis Odier, 10 octobre 2019

28 août 2018

TouGo la communication sélective

Soucieux de notre bien être mental, le Grésivaudan pratique la communication positive et sélective : annoncer les bonnes nouvelles … et oublier les autres. C’est ainsi que la présentation des nouveaux horaires à partir du 27 aout accumule de merveilleux + :

On cherchera en vain un communiqué de presse énonçant les -, les suppressions ou les réductions de ligne. Il faut donc se renseigner ailleurs, lire la presse et je vous recommande Place GreNet - https://www.placegrenet.fr/2018/08/08/colere-dans-le-gres...

Les lignes Citadines ont été supprimées. La décision est logique et justifiée : ces lignes avaient une fréquentation ridiculement basse. On se demande seulement pourquoi le Grésivaudan n’a pas l’idée (pas le courage ?) de donner quelques statistiques sur ces lignes, d’expliquer que leur création est un échec, mais qu’on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs et qui n’ose rien n’a rien. On pourrait aussi citer Nelson Mandela : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». Et se souvenir de nos citations latines : si errare humanum est, on ne doit pas oublier que perseverare diabolicum.

En attendant (soyons patients) une autorité organisatrice unique pour les transports urbains de la région de Grenoble, je me réjouis de voir que la plaquette TouGo présente l’offre de transport sur le territoire du Grésivaudan, en intégrant les lignes Express gérées par TransIsère (le département par délégation de la région) et les lignes de l’agglo gérées par la Métro (notamment la ligne C1).

Ce qui freine le développement des transports en commun dans le Grésivaudan, c’est surtout l’urbanisme : notre habitat est tellement diffus qu’il est fort difficile de mettre en place des lignes régulières offrant des temps de parcours raisonnables au regard du trajet en voiture individuelle. Et pour ne rien arranger, la traversée de l'Isère en vélo est tellement dangereuse qu'elle dissuade les plus téméraires de la rive droite de se rendre en bicyclette aux gares SNCF rive gauche.

L'évolution de nos modes de transport passera aussi par le réaménagement de notre territoire et la réorientation de nos investissements.

Vive le vélo !

Francis Odier, 28 août 2018

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19 juillet 2018

Les petits ruisseaux

Les petits ruisseaux enchantent le paysage. Ils ne font jamais seuls les grandes rivières, mais suscitent la curiosité et ouvrent des perspectives vers des flots lointains que chacun peut imaginer à son goût.

En voici un. Ce n'est pas vraiment un ruisseau, mais plutôt une oasis au milieu d'un encombrement automobile. C'est nouveau, appréciable. On espère que c'est un début. Jean-Paul l'a souvent rêvé, Gigi l'a fait.

Que demande le peuple ? De l'air, de l'eau, un banc...  Le bonheur est devant le Belledonne, hâtez-vous lentement.

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Damned ! Le photographe a manqué le banc !! et pourtant, il vous attend.

Francis Odier, 19 juillet 2018

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04 janvier 2018

Enquete publique A480

C'est à Grenoble, mais ça concerne aussi le Grésivaudan : faut-il élargir l'A480 et la passer à 2 x 3 voies ? Une enquête publique est ouverte jusqu'au 12 janvier, chacun est invité à donner son avis par courriel à l'adresse suivante : enquetepubliquea480rondeau@orange.fr . Voici ce que je viens d'écrire au commissaire enquêteur.

Monsieur le Président de la commission d’enquête,

Résident à Crolles, je vois au péage AREA de Crolles une affiche m’invitant à participer à l’enquête publique sur l’A480. J’en déduis que je suis concerné bien qu’habitant assez loin du secteur où sont prévus les travaux.

Nous avons à Crolles un des principaux employeurs de la région de Grenoble : STMicroelectronic. Je vous invite à venir sur le site et à rencontrer des salariés.  Vous verrez en même temps  un Plan de Déplacements d’Entreprise de qualité, un site correctement desservi par plusieurs lignes de Bus, notamment l’Express 1 Lumbin - Voiron, et des parkings remplis de voitures à perte de vue.

Que croyez-vous qu’il adviendra en cas d’élargissement de l’A480 ? L’accès au site deviendra provisoirement plus facile en voiture depuis les secteurs aval de Grenoble (St Egrève – Moirans – Voiron …), élargissant la zone de résidence perçue comme possible par des salariés. Des salariés (combien ? nul ne le sait, mais sûrement un certain nombre …) qui font l’effort de voyager en transport en commun au prix d’une correspondance pour rejoindre un arrêt de bus se diront qu’ils auraient tort de continuer ainsi et ils reprendront leur voiture.

Quel sera l’effet ? Dans un premier temps, une augmentation du trafic routier avec ses externalités négatives que vous connaissez bien et sur lesquelles il est inutile que je m’appesantisse. Lors des alertes à la pollution, les autorités bienveillantes nous inviteront à réduire notre vitesse pendant quelques jours, ce qu’elles refusent de faire dès maintenant et de manière pérenne sur l’A480 alors que le projet d’aménagement en serait l’occasion, d’autant plus que le catastrophique hiver 2016 – 2017, qui a fortement médiatisé la problématique de la pollution de l’air, a préparé l’opinion à de telles mesures. Quelques années plus tard, les embouteillages revenus et accentués un peu partout, on constatera que les salariés éloignés du site souffrent de cet éloignement, sont fatigués, plus souvent absents, et que leur fin de carrière devient de plus en plus difficile, conduisant à des sorties d’emploi prématurées et couteuses pour la collectivité.

Le dossier d’enquête publique sur l’élargissement s’appuie sur des modélisations obscures pour nous faire croire que l’élargissement d’une autoroute sur 7 km n’aurait aucun effet sur le trafic routier. Qui peut être dupe alors que l’effet inverse a été constaté partout ? Je recommande plutôt aux bureaux d’étude de développer les approches qualitatives : études de cas, scénarios de déplacement … qui auraient le mérite d’être concrètes, lisibles par le public et qui pourraient être réalisées de manière participative.

Ne pensez-vous pas que l’argent public serait plus utile pour renforcer la desserte en transport en commun et en mode doux des zones d’activité plutôt que pour fluidifier un tronçon autoroutier ?

Les décalages, hélas trop fréquents, entre les discours politiques et les actes sont désastreux pour la démocratie. Ils sapent la confiance dans nos institutions, dans nos assemblées d’élus. Avec ce dossier A480, nous y sommes. La métropole grenobloise se veut innovante, socialement responsable, combative contre la pollution de l’air qui empoisonne la population, investie dans le développement durable … là voilà avec un projet routier du siècle passé, jouant avec les simulations et les statistiques, contournant les enjeux environnementaux, s’illusionnant par le vain espoir de bénéfices à court terme.

Heureusement, le législateur a prévu des dispositifs de consultation. L’avis de l’Autorité Environnementale est sans ambiguïté sur les lacunes, les impasses et les faiblesses du projet vis-à-vis de l’intérêt général. Dans un tel dossier d’envergure, l’avis de la commission d’enquête est déterminant. Votre responsabilité est là, considérable. Il s’agit de décisions qui marqueront la région pour quelques décennies.

Avec optimisme, et en vous assurant de toute ma considération,

Francis Odier, 4 janvier 2018

 

Tout le dossier est consultable sur la page du site de la Préfecture de l'Isère : http://www.isere.gouv.fr/Publications/Mises-a-disposition... 

Demain, tout sera beau ... vraiment ?!

A480 demain.png

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17 décembre 2017

Pont de la Buissière - un projet du siècle passé

Depuis bientôt une vingtaine d'années, nous attendons un pont entre Crolles et Brignoud pour traverser en sécurité l'Isère à pied ou à vélo, rejoindre sans frayeur la gare SNCF, autoriser sans crainte les ados à aller au lycée en autonomie en trottinette ou en bicyclette. Hélas, vaille que vaille, le vieux pont est solide, résiste. Donc pas de nouveau pont.

A quelques kilomètres en amont, le pont entre la Buissière et le Cheylas fut déclaré au printemps 2013 Hors Service, victime de l'affaissement d'une pile, proche de l'effondrement. De l'avis général, le pont est utile. Il fut donc décidé de le reconstruire et tout le monde se réjouit de l'annonce de cette reconstruction.

Une enquête publique est ouverte jusqu'au 20 décembre. Et c'est la stupéfaction, on tombe de sa chaise, il y a une erreur d'aménagement, un bug de gestionnaire mal renseigné sur son époque : le pont est conçu à l'ancienne, comme au temps de l'automobile triomphante, rien n'est prévu pour les vélos et les piétons.

Dessin publié par GRENE - Grésivaudan Nord Environnement - https://www.grene38.fr/

Un pont pour tous - dessin GRENE.jpg

Alors, samedi 16 décembre 2017, à l'initiative d'un collectif d'associations, une foule immense et motivée s’est rassemblée pour revendiquer un pont digne du 21ème siècle et de ses enjeux écologiques,

un pont encourageant les déplacements à vélo,

un pont cohérent avec les discours du moment,

un pont pour tous,

un pont autorisé aussi aux voitures et aux camions,

un pont qui ne répète pas les erreurs du passé,

un pont qui traduirait en acte la politique d’aménagement dont nous avons besoin,

un pont tout simple pour que vélos et piétons traversent en sécurité l’Isère,

un pont dont nous serions fiers,

un pont qui serait un exemple pour d’autres ponts.  

Manifestation Buissière.jpg

Sous le pont de la Buissière coule l’Isère

Et nos espoirs

Faut-il qu’il m’en souvienne

La joie chasse le désespoir.

Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont le pays demeure.

 

Et c’est la gauche et c’est la droite 

Ici et l’autre côté, les deux rives ne font qu’une vallée 

Le pont les unit mieux que l’assemblée.

 

Francis Odier, 17 décembre 2017

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25 juillet 2017

Randonnée vélo avec l'AF3V entre Montmélian / Crolles

J'ai accompagné avec un crollois les participants regroupés par l'AF3V - Association Française des Véloroutes et Voies Vertes  - entre St Hélène du Lac et Crolles.

Cette association propose de randonner en vélo d'Annecy à Valence en passant par Albertville et Grenoble.

Le but était de valider un itinéraire et  de signaler les difficultés et aménagements avec les élus rencontrés aux étapes.  C'était aussi une façon de faire valoir aux élus le potentiel touristique de cette activité génératrice d'activité économique (camping / hôtel/ visite / achat).

Partis de Crolles le 15 juillet matin, nous les avons retrouvé au camping de l'Escale prés de St Hélène du Lac au sud de Montmélian et en route vers Crolles avec une vingtaine de cyclo bien équipés pour migrer vers Valence.

Après avoir suivi l'Isère en cahotant un peu  sur une digue, nous sommes arrivés à Pontcharra au logeant l'ancien terrain de Jamet  (tente, caravane, vêtement de sport  ....) les anciens se souviennent .....

Recharge en  "consommable de vie " au magasin puis La Gâche et juste après  l'ancienne cave viticole, première à droite : le Chemin de l'Empereur et cap jusqu'à La Terrasse (Eglise romane en bord de RD1090).

C'est tout droit, tout plat, tout beau, tout calme entre Belledonne et Chartreuse en fond d'écran !!!!

Certaines petites  portions de route ont été refaites pour la circonstance mais attention pas de point d'eau et de ravitaillement. Les cyclos savent anticiper pour mettre "un peu de bois dans la chaudière".

La section entre La Terrasse et Lumbin n'est pas très linière et la route mal entretenue (gravillons, bande gazonnée (Voie Verte ...).

Une pose alimentaire est faite au lac de Montfort, cadre  très agréable puis cap sur  Crolles  via le secteur de la piscine (portion refaite) (un esprit chagrineur a fait remarquer sur ce blog que le goudron était trop noir, faiblesse passagère de sa part .... ), Casino, site de ST/ Soitec puis la voie sur berge parfaite dans sa portion secteur Métropole mais très perfectible sur le secteur Grésivaudan.

On peut regretter de ne pas traverser Crolles par les pistes cyclables bien entretenues (réseau dense) et donc aussi  de "vitaliser" le centre de Crolles, projet en suspens.

Des élus (Vice Président Transport de la communauté de communes et Adjoint au Transport / Energie de Crolles nous ont rejoint à vélo !!! au Touvet pour échanger avec les animateurs de l'AF3V et ADTC.

M. Brunello, adjoint à Crolles, peine à faire admettre à ses collègues la pertinence de mettre à disposition  deux pompes à pied en libre service sur Crolles. Et pourtant de nombreuses  villes proposent ce matériel très apprécié des cyclistes.

Eh oui les idées et les pneus doivent régulièrement être gonflés.

En résumé très belle réussite de cette journée qui  s'est prolongée jusqu'à Valence  et ce depuis Annecy.

Bravo aux organisateurs ( -trice) qui ont su créer une  ambiance  conviviale nourrie d'échanges avec les élus.

Une autre portion plus ambitieuse  sera (serait ...)  réalisée après les travaux du Symbi à l'horizon 2021 (source M. le Maire de Crolles)   sur la berge de l'Isère. Patience ...

 

voir les épisodes précédents sur le blog, onglet  " déplacement " : en date du 21 Juin 2017 et 08 Nov. 2014

Consulter aussi le site de l'AF3V et le site d'Albert Cessieux http://www.vieavelo.com/article-vvv-vallee-de-l-isere-en-drome-113059856.html.

 

JP Chollet

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22 juillet 2017

Le chainon qui manquait

En novembre 2014, Jean-Paul Chollet attirait l’attention du public et des élus sur le chaînon manquant pour un itinéraire bis de la Via Rhôna (voie verte, cyclable), du Léman à la Méditerranée, passant par le Grésivaudan. Il n’y a pas de quoi en être fier, le chaînon manquant était chez nous.

Mais rien n’est immuable. Alors des gens se sont activés, le sujet a été mis à l’ordre du jour d’une récente réunion du comité de concertation sur les espaces agricoles et naturels de Crolles, et, derechef, un itinéraire a été choisi et goudronné entre la piscine et la ferme d’Antan.

Voie verte 1.jpg

On peut discuter à l’infini le choix du tracé et du revêtement. Je retiens surtout qu’un blocage s’est débloqué, qu’un manquant ne manque plus, que vélos et cyclistes sont bienvenus dans la belle plaine de Crolles et de tout le Grésivaudan … et rien n’interdit aux randonneurs de quitter l’itinéraire balisé pour venir visiter Crolles et traverser le parc du Château par le chemin du Trait d’Union.

Pour le moment, la voie Verte (noire sur la photo) est accessible aux voitures, mais on peut espérer que des panneaux complèteront prochainement le dispositif en réservant l’usage aux piétons, poussettes, rollers, vélos, engins agricoles et, soyons fous, aux chevaux à condition qu’ils soient accompagnés.

Francis Odier, 21 juillet 2017

 

http://www.lecrollois.fr/archive/2014/10/29/itineraire-bi...

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21 juin 2017

Randonnée militante sur la véloroute des Préalpes - 13 au 17 juillet 2017

On nous signale et nous communiquons avec plaisir !

AF3V : association française du véloroute et voies vertes -  

Randonnée sur la véloroute des Préalpes - 13 au 17 juillet 2017

Du 13 au 17 juillet 2017
 
Une randonnée touristique et militante à vélo…

Randonnée touristique et militante de l’AF3V pour la promotion de la véloroute des Préalpes

Du 13 au 17 juillet 2017 (250 km)

Roue Libre, relais local AF3V en Savoie, organise, avec le soutien de la Délégation régionale de l’AF3V une randonnée pour demander l’aménagement dans sa totalité de la Véloroute des Préalpes / Sillon Alpin ou V62 - V63 (itinéraire principal Annecy - confluence de l’Isère et du Rhône) qui traverse 4 départements et rejoint ViaRhôna.

Aujourd’hui la Véloroute est ouverte entre Annecy et Grésy-sur-Isère (Savoie), Saint-Nazaire-les-Eymes et Saint-Gervais (Isère), Saint-Nazaire-en-Royans jusqu’à la confluence du Rhône (Drôme).

L’objectif est de faire la promotion d’une véloroute en cours d’aménagement.

Les cyclo-randonneurs interpelleront les élus, soutenus par les clubs cyclo et les cyclistes urbains des villes traversées et pourront également découvrir les territoires par des visites culturelles ou rencontres d’artisans, d’agriculteurs.

  • Départ : 13 Juillet à Annecy
  • Arrivée : 17 Juillet à Valence

Randonnée de 250 km en 5 étapes de 40 à 65 km par jour.

  • Villes-étapes :
    • Albertville
    • Montmélian
    • Grenoble
    • Saint-Nazaire-en-Royans

Hébergement proposé en camping avec possibilité pour ceux qui le veulent d’un hébergement plus confortable à leur convenance.

La randonnée passe à Crolles le samedi 15 juillet et ceux qui le souhaitent peuvent venir à sa rencontre et rouler en direction de Grenoble (le parcours sera précisé).

Ce sera une randonnée conviviale, facile. Familles, enfants et ados bienvenus !

Contact pour tout renseignement : Catherine Bonne
Relais local AF3V pour la Savoie / Roue Libre
savoie@af3V.org
06.77.11.52 67

Inscription sur le formulaire : http://framaforms.org/inscription-randonnee-af3v-juillet-...