Le Crollois

Laissez moi vous compter cette aventure qui, je l'espère, vous fera sourire... Parce qu'évidemment il faut savoir rire pour, parfois, éviter de pleurer. 

 

Voici donc un premier mail adressé au Président Gimbert le 5 octobre dernier, à ce jour sans réponse et n'ayant pas même fait l'objet d'un accusé-réception... Il a été rédigé avant que je réalise le déplacement annoncé.

 

Monsieur le Président, cher Francis,

Je viens de vivre une expérience surréaliste que je souhaite partager avec toi et tes services : j'ai un rendez-vous à Allevard en fin d'après-midi ce jour.

Afin de m'y rendre en TC [transports en commun], j'ai donc naturellement tourné mon regard vers le site de la communauté de communes.... qui m'a renvoyé vers Itinisère... lequel précise que les lignes du Grésivaudan ne sont pas parfaitement renseignées.
Après quelques recherches infructueuses donc, j'ai décidé d’appeler la boutique MobiG dans l'espoir d'y trouver une expertise, en matière de déplacement, que je suis bien incapable d'acquérir : bien m'en a pris, car j'ai été très bien accueilli par un personnel disponible et patient ... qui a seulement pu me proposer un trajet correspondant à mes attentes en 2h30 avec deux changements (Raffour puis Goncelin).
Les changements sont évidemment sans importance, la durée du trajet est, elle, insupportable.

Poursuivant mes recherches sans les fiches de trajet et les propositions automatiques d'itinéraire inutiles les unes comme les autres, j'ai enfin trouvé un trajet acceptable, consistant à prendre l'Express1  jusqu'à Pré de l'eau puis repartir en 6200 vers Allevard.
Durée du trajet : une heure, avec un seul changement donc parfaitement acceptable même si absolument pas envisagé par Itinisère ou quelqu'autre système d'élaboration d'itinéraire puisque proposant un croisement de bus contre intuitif mais pourtant satisfaisant.

Et là, le pompon !
Les agents de MobiG m'apprennent que ce trajet, entièrement réalisé dans le Grésivaudan sur des lignes Transisère au seul motif -que j'admets aisément, c'est l'effet de l'intermodalité et de l'inter-AOTU- que la Com'Com' [Communauté de communes Le Grésivaudan] ne peut pas proposer un trajet acceptable, me sera facturé au prix d'un ticket Transisère, 4 à 6 fois plus cher que sur des lignes "G" pures.

Cette petite histoire montre que l'AOTU du Grésivaudan me semble encore en situation bien précaire alors que sa jeunesse passée n'est plus une excuse :

• pas de calculateur d'itinéraire utilisable par le grand public
• pas de calculateur d'itinéraire utilisable par le personnel amené à renseigner le public
• pas de formation des agents pour réfléchir "différemment" le transport, en proposant des itinéraires avec rebroussement
• pas de coordination tarifaire avec Transisère pour des trajets pourtant réalisés au sein de la Com'Com'.
  

Quelles mesures -qui ne nécessitent ici aucune modification des lignes existantes- compte prendre Le Grésivaudan pour résoudre ces douloureux points noirs qui rendent parfaitement repoussante toute démarche de responsabilisation en matière de déplacement ?

A te lire

 

Mais l'histoire ne s'arrête pas là : j'ai dû compléter cet envoi par un autre mail, après avoir réalisé mon déplacement ...

Le pompon du pompon : c'est le chauffeur de Transisère qui m'a appris, avec un sourire jusqu'aux oreilles, que mon achat de titres "zone B" Transisère conseillé par les agents de MobiG était inutile puisqu'un ticket à 50 centimes suffisait si je ne sortais pas du Grésivaudan.

Heureusement, j'ai de l'humour et je suis un nanti, parce que je me retrouve avec une carte Oura! créditée de 5 titres "Zone B" parfaitement inutiles !!!

 

La morale de l'histoire ?

Promouvoir les déplacements sans voiture, ce n'est pas seulement mettre en place des lignes de bus : c'est proposer une offre de service complète permettant effectivement que les transports en commun soient attractifs.

Et une question qui devient de plus en plus cruciale au fil de nos articles (voir là et là par exemple) : l'AOTU du Grésivaudan est-elle vraiment un outil au service des usagers ou une médaille de plus accrochée au revers de la veste de nos élus ?

 

Emmanuel Wormser