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24 novembre 2011

Poubelle, la vie à Crolles

Les scénaristes de "Plus belle la Vie" ne viennent pas à Crolles, mais je vous propose de parler "Poubelle"  durant cette semaine de campagne nationale de réduction des déchets.

poubelle.jpg
Il a fallu qu’un préfet de la Seine, Eugène Poubelle (1932-1907) donne son nom à ce conteneur qui regroupe tous nos rebuts de la vie quotidienne et familiale.
Donc pour être pédagogue, nous produisons 1.4 kilos par jour et par personne dont le coût est de 20 centimes pour le faire "disparaitre" de notre habitat, soit un coût pour une famille de 4 personnes de 400 euros. 13 millions d’euros pour le Pays du Grésivaudan (source : InterliGnes Grésivaudan
N°8).
A Crolles, jusqu’au dernier exercice fiscal, c’était gratuit, coût assuré par le budget de la commune, de plus de 1 million d’euros qui pourrait être affecté en partie ailleurs.
Dans notre système économique et écologique bien abimé, il importe de faire, par bon sens et citoyenneté, des économies très rapidement. Arrêtons de prendre des actions douces et peu visible qui ménagent l’électeur le temps d’un mandat.

Des solutions
Prendre simplement exemple sur le comportement des nos…aïeux, c’est presque trop banal et facile et sans trop d’investissement ! Alors pourquoi s’en priver, revenons à un peu de citoyenneté active.

Depuis très longtemps le SICIOMG*, présidé par le maire de Crolles, Jean-Claude Paturel, avait voté des actions très responsables :

  • Collecte des objets valorisables dès 1998
  • Vente à prix très réduit le bac pour le compost
  • Edition d’un journal biannuel pour rappeler les horaires, les consignes, les circuits, les conseils...visant à améliorer la collecte
  • Déchetterie fonctionnelle et organisée

contenu.jpg

Sur les 237 kg/par habitant collectés pour l’incinération (source SICOMG), 80 kilos !!! peuvent et DOIVENT ETRE compostés, soit par composteur individuel ou collectif. Pourquoi payer des collectes des déchets qui peuvent être valorisés pour le jardin. Les étapes convaincre étant expliquées et connues depuis longtemps, il faut contraindre par le porte-monnaie car la citoyenneté ne suffit pas ; tout en étant attentif aux situations de précarité.
- faire payer le vrai coût comme la loi l’imposera dès 2014, au citoyen par exemple au poids, les matières non valorisables.
Si chaque foyer (maison, immeuble)
composte (ce n’est pas quand même surhumain) trie correctement, réduit/sélectionne à la source (achat des articles) la nature des emballages (achat en vrac, achat local, refus des suremballages...) juge la pertinence de l’achat parfois (souvent) de mauvaise qualité et durée de vie très limitée, on comprendra pourquoi 2 collectes par camion sont nécessaires chaque semaine.
Avec le reflex de trier, vous vous engagez dans un cercle vertueux, responsable et citoyen qui élargira votre comportement et réflexion sur d’autres thèmes (transport, sport, relation avec les voisins, vie associative...)
Ami lecteur, alors, chiche, essayons de le faire ou de le faire mieux encore pendant quelques semaines, vous serez surpris. Votre poubelle se remplira difficilement !!!
Alors, chiche, on trie et recycle les déchets du marché des commerces non sédentaires, action en cours depuis mai 2008.
Alors, chiche, on essaye à l’échelle d’un gros quartier, la collecte par pesée des bacs tout déchet pour estimer la faisabilité, système déjà mise en place dans des communes importantes proche de notre région.
Il est urgent de changer de braquet.

Jean Paul Chollet
*SICIOMG : Syndicat Intercommunal de Collecte de d’un Incinération des Ordures Ménagères, service maintenant géré par la Communauté de communes du Grésivaudan.

22 novembre 2011

Les sanatoriums abandonnés

Petites Roches.jpgUn après-midi de cet automne 2011, je suis monté à St Hilaire du Touvet, du coté des sanatoriums. J'y ai trouvé un spectacle inimaginable. Les bâtiments des Petites Roches et du CMUD (Centre Medico Universitaire Daniel Douady) sont ouverts aux quatre vents et laissés à la folie des pilleurs. C'est impensable.
Je n'ai pas pu m'empêcher de retourner dans la chambre qui m'avait accueilli et guéri...j'en suis sorti dans un total effondrement, moral et physique. Je pensais à tous les malades de la tuberculose qui ont séjourné là-haut, aux Résistants qui ont trouvé refuge, malgré tout, entre ces murs...je repensais à La petite Chartreuse de Pierre Péju qui hante toujours ces lieux...
Comme il n'y a plus rien à prendre...les pilleurs ôtent consciencieusement les tuiles des toits, une par une...Conséquence, dès qu'il va pleuvoir, ces bâtiments vont pourrir sur pied.
Comment en est-on arrivé là ? C'est affligeant, désolant, scandaleux, triste, ulcérant, révoltant...je n'ai plus de mot pour exprimer mon désarroi devant un tel gâchis...

J'ai la Honte.jpgClaude Muller

20 novembre 2011

Ouvertures commerciales dominicales : coup de chapeau à Annie David

A Crolles, le marché est fragilisé par l'ouverture dominicale de très grands commerces alimentaires.
marche6.jpgOn s'en souvient, alors qu'elle disposait de moyens pour s'y opposer -notamment le schéma directeur de la région urbaine grenobloise- la commune de Crolles a largement œuvré pour permettre l'implantation sur son territoire de l'enseigne Grand Frais. A l'époque, des oppositions fortes s'étaient fait l'écho des inquiétudes des crollois sur ce projet mais le maire, modifiant plusieurs fois le permis de construire accordé, avait finalement approuvé l'ouverture du commerce avant que le juge administratif n'ait le temps d'apprécier, au fond, la légalité de ces autorisations.

Les effets de cette ouverture pour les commerces et producteurs de tout le Grésivaudan justifient aujourd'hui parfaitement les appréhensions exprimées alors.

marche4.jpgAu printemps dernier, la grande surface annonçait qu'elle serait désormais ouverte le dimanche. Rejetant sur d'autres la responsabilité de cette situation, le député-maire de Crolles avait alors écrit aux commerçants crollois pour leur exprimer combien il déplorait d'apprendre l'ouverture dominicale de l'enseigne ; le maire avait pourtant émis un avis favorable à cette implantation lors de la commission départementale d'équipement commercial qui avait validé ce projet puis accordé successivement plusieurs permis auxquels il pouvait s'opposer ; le député n'a rien fait, à ma connaissance, pour s'opposer à l'appareil législatif permettant cette ouverture dominicale qu'il ne pouvait méconnaître par son activité à l'Assemblée lorsque les questions d'ouverture des commerces ont été, encore récemment, abordées.

Armand_Falli%C3%A8res.jpgBien sûr, l'enseigne Satoriz qui ouvrira bientôt pourra profiter de cette disposition législative.

Surtout, la majorité parlementaire actuelle n'est pas pour grand chose dans cette situation : c'est la loi Fallières -ministre de gauche en photo ci-contre- du 13 juillet 1906 établissant le repos hebdomadaire en faveur des employés et ouvriers, restreignant le travail dominical à certaines professions, qui a prévu la possibilité de l'ouverture des commerces de bouche le dimanche matin.

Inutile de s'appesantir sur l'image désordonnée qui ressort localement de cette étonnante situation.

Passons au coup de chapeau !

david_annie.jpgAnnie David, sénatrice de l'Isère, a récemment présenté une proposition de loi visant à garantir le droit au repos dominical. Lors de ses travaux et sur proposition du sénateur Ronan Kerdraon (lire le texte : chargé), la commission des affaires sociales « a adopté un amendement qui tend à restreindre la possibilité d'ouverture dominicale aux seuls commerces de détail alimentaire d’une surface inférieure à 500 mètres carrés. De cette manière, les épiceries, les supérettes de centre-ville pourraient ouvrir le dimanche matin, mais pas les grandes surfaces. » (voir le rapport d'Annie David, et en particulier le point sur les commerces alimentaires).ergdffgdfg.jpg

 

 

Voici une initiative qu'il convient de saluer et qui pourrait permettre de sauver, ou du moins de sauvegarder un temps encore, la vitalité de notre marché... à condition bien sûr qu'elle soit défendue farouchement par certains députés lors de son passage à l'Assemblée, et si elle est votée, qu'elle soit appliquée avec rigueur à Crolles malgré le soutien historique de la gauche locale au développement des grandes surfaces.

 

Emmanuel Wormser

 

17 novembre 2011

Refaire société

« Refaire société »

C’était à la MC2 du 11 au 13 novembre 2011 et le crollois.fr était invité par la Métro et la ville de Grenoble … comme d’ailleurs tous ceux qui s’intéressent au vivre ensemble et à la République des Idées -  www.repid.com

MC2, ville de Crolles, Crolles, Grésivaudan, politique  Au vu de la notoriété académique et intellectuelle de certains intervenants choisis parmi l’élite de la méritocratie républicaine (le Collège de France, l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, nos meilleures universités de sciences humaines et sociales), on pouvait s’attendre pour ce forum relayé par France Culture à des interventions de haute volée. J’ai écouté le discours d’ouverture de Pierre Rosanvallon, assisté à trois tables rondes … et qu’elle ne fut pas ma surprise ! Non seulement, c’était passionnant, mais en plus c’était intelligible, limpide, concret.

Rosanvallon, dont je recommande l’ouvrage La Légitimité Démocratique, est tout sauf une star ou un gourou. Il parle clairement, sans effets de manche, sans jargon, sans abus d’autorité professorale. La conviction qu’il nous fait partager : la nécessité de tendre vers une « société des égaux » si l’on veut refaire société, c'est-à-dire retrouver de la cohésion sociale dans un monde rongé par les inégalités qui ont explosé depuis les années 1980.

Les esprits grognons trouveront que le public (12 000 entrées en 3 jours) de ce forum était trop ceci, trop cela … et qu’il manquait telle ou telle catégorie de population. Plaintes vaines et stériles ! Mieux vaut se féliciter que le forum était réellement accessible à tous, gratuit, compréhensible et aussi lumineux que ce beau soleil d’automne dont il nous a privé momentanément.

Certes, le titre « refaire société » était quelque peu nostalgique, une sorte de lapsus conservateur. Bien sûr, il ne s’agit pas de refaire le passé, ni même d’inventer le futur, mais simplement de s’agiter les neurones politiques.

Francis Odier

En complément, le compte-rendu de trois tables rondes :  Refaire société - CR de 3 tables rondes.pdf 

- Sommes nous dans la société du mépris ?

- Faire société, est-ce être tous pareils ?

- Sommes nous devenus religieux ?

 

16 novembre 2011

L'arbre à mémoire

murier.jpg


Il était une fois deux muriers qui trônaient paisiblement depuis des lustres dans le quartier du Brocey. Un dimanche matin de l'automne dernier, en se rendant au marché les habitants de ce vieux quartier de Crolles sont tombés comme « sidérés » devant cette image terrible. Les deux muriers étaient là, par terre, posé devant eux, couchés, immobiles, mort.


Qu'avaient-ils fait pour mériter un sort pareil ? Très en colère, je les ai pris en photo, pour la postérité, et j'ai pondu un billet, pour l'humeur. "Crolles, ton patrimoine fout le camp".

arbre1.jpgSans doute piqué au vif, la commune s'est alors posée en grande protectrice de la gente arboricole. Et comme tous les fraichement convertis, elle en a fait des kilos...ou plutôt des milliers, imaginant sans doute que 1000 jeunes arbres équivaudraient, dans nos mémoires, à nos deux muriers plus que centenaires. arbre2.jpgDans ses vœux de l'année, le maire n'a pas su résister à une grande envolée lyrique

"Je suis particulièrement fier de ce millier d'arbres...qui verront grandir les générations futures."  Il l'a même fait taguer sur les murs.


Alors, j'ai été à leur rencontre, juste pour la photo. 1000 arbres, cela doit être impressionnant ! J'ai observé, fouillé, scruté, cherché et c'est lorsque que le doute s'est installé en moi que je me suis mis à compter et recompter. Je suis arrivé au chiffre de 256, mais comme je n'ai jamais été très fort en calcul, j'aimerais que vous m'aidiez. A votre avis, combien d'arbres ont été plantés dans le Parc Jean-Claude Paturel ? Le premier qui arrive à 1000 aura gagné...la médaille du plus beau courtisan. Les autres, ils pourront toujours méditer sur les rapports compliqués qu'entretiennent nos élus avec la vérité !

Claude Muller
immeubles2 Jacob.jpg

PS : sur cette photo, vous pouvez voir les drôles de "champignons" qui ont poussé à la place des deux mûriers du Brocey....mais chut...ne le dites à personne...c'est un secret...de polichinelle.

 

Nos bassins de vie

bassin3.jpgbassin1.jpgLorsqu'on a la chance de vivre comme nous au pied des montagnes, là où l'eau coule en abondance, les bassins de quartier sont de précieux bijoux. Dans toute la vallée du Grésivaudan, on peut en trouver de nombreux, tous de conception très diverses. J'en ai dénombré une bonne quinzaine dans les vieux quartier de Crolles. Pourtant ce "petit patrimoine" est trop souvent délaissé et abandonné...quand il n'est pas transformé en pot de fleur !

bassin5.jpg


Autrefois, ces bassins avaient un rôle essentiel dans la vie des villages. Ils servaient à la fois de réservoirs pour abreuver le bétail ou arroser les cultures et de grands bacs à lessive pour les lavandières.


Mais au-delà de ces usages indispensables à la vie quotidienne, ils étaient placé au cœur de la vie de la cité. Car c'est autour de ces bassins que les villageois se rassemblaient lorsque le garde champêtre sonnait le clairon pour leur annoncer les bonnes et mauvaises nouvelles. Mais c'est aussi autour de leurs eaux que tous se retrouvaient pour échanger les petites et grandes histoires de la vie de leurs communes.

bassin4.jpgAujourd'hui, ces bassins constituent toujours des espaces de convivialité, car ils ont su garder un rôle essentiel au sein de nos quartiers. L'échange. C'est autour d'eux que la vie s'organise. Chacun va boire à sa source l'eau fraîche indispensable à la vie, d'autres viennent puiser dans leurs bacs l'eau vivrière de leurs jardins potagers. Les enfants adorent jouer avec leurs flots limpides et tous viennent pour y trouver un peu de réconfort. Ils sont sûrs de rencontrer autour de ces fontaines des personnes toujours prêtes à dialoguer avec eux. C'est pourquoi ces fontaines sont toujours aussi indispensables à la vie de nos quartiers.
Les bassins demeurent des sources de vie si bien que lorsque l'un d’entre eux s'arrête de couler, c'est tout un quartier qui souffre. Et une ville qui se meurt.

bassin6.jpg

Claude Muller

L'agenda 12 de Crolles est-il durable ?

Non, vous avez bien lu 12, pas 21 !
Parce que 12 n'est ni un diviseur ni un multiple ni un inverse ni un opposé de 21.
Parce que 12 n'a en commun avec 21 que les chiffres qui le composent.
Parce que le document distribué cette semaine dans nos boites à lettres est passionnant par tout ce qu'il ne dit pas ... mais n'est certainement pas un "Agenda 21".
1972 : au sommet de Stockholm, les représentants des États du monde affirment l'indispensable protection de la nature pour les générations futures.
1992 
: après la déclaration Brundtland -et pas Brundhand comme indiqué dans le bloc-note imprimé à grands frais sur un papier bistre, comme l'étaient au début des années 90 les papiers recyclés des derniers baba-cools et des premiers bobos- le concept de développement durable acquiert ses lettres de noblesse lors de la Convention de Rio, rédigée par les représentants des sociétés du monde.
convention Rio.jpgLe glissement idéologique en 20 ans est majeur, il faut désormais poser le développement sur trois piliers. L'écologique, le social et l'économique. La démocratie représentative ne suffit plus. Le progrès ne sera durable que s'il est le fruit d'une conception participative, issue d'une démarche de gouvernance partagée, d'adhésion des acteurs et de co-construction avec l'ensemble des membres de la société civile. L'Agenda 21 est, et n'est qu'un outil d'application de ces principes nouveaux visant à fixer ensemble des objectifs de développement durable et un calendrier de mise en œuvre des actions.

2012 : c'est sans doute pour fêter le quarantième anniversaire du sommet de Rio qu'à quelques semaines du nouvel an le conseil municipal de Crolles approuve -avec une unanimité étonnante après certaines oppositions exprimées ouvertement - un opuscule pompeusement baptisé Agenda (21)12. Le compte-rendu du Conseil municipal dans le Dauphiné suffirait presque à illustrer le vide abyssal qu'il révèle.

Sur la méthode d'abord : à aucun moment, malgré des demandes répétées -répétitives même- de certains, il n'a été possible d'obtenir des comptes-rendus de la réunion précédente avant celle qui la suivait. Les participants n'ont donc jamais pu préparer leur réflexion, condamnés à s'exprimer dans un cadre prédéterminé dont il convenait de ne pas s'écarter. Spectateurs plus qu'acteurs, nombreux sont ceux qui, las d'un investissement personnel manifestement inutile, ont laissé le projet s'enfoncer dans l'auto-satisfecit qui est désormais son empreinte.

Sur les acteurs ensuite : alors que certains participants l'avaient proposé, les initiateurs du projet ont manifestement refusé que le monde de l'emploi d'une part et celui de l'économie d'autre part soient présents autour de la table ; le sommet de Rio avait été marqué par la présence, aux cotés des représentants élus des États et des entreprises relayées par leur lobbies, du monde des associations et celui des syndicats : à Crolles, une commune dont les habitants ne sont qu'une part des résidents puisque 4000 personnes viennent y travailler quotidiennement, pas de comité d'entreprise ni de syndicat autour de la table ; pas de représentants du monde économique non plus d'ailleurs !

Sur le résultat donc : quand on sait qu'un Agenda 21, dans son acception actuelle, est plus riche par la dynamique locale qu'il crée lors de son élaboration que par les actions qu'il décrit dans sa formalisation, le refus des élus crollois d'engager un projet réellement participatif -à la fois dans la définition de ses objectifs, de ses modalités, de ses moyens- a suffi à travestir un outil de progrès en catalogue de vœux pieux.

La lecture des 56 actions retenues est à cet égard édifiante. Elles ont trois points communs :

  • elles ne s'intéressent qu'aux piliers écologiques et sociaux : l'équilibre en trépied du développement durable est donc absent faute de prise en compte de l'enjeu économique.
  • la gouvernance partagée, garante de l'amélioration continue du projet, est également absente, les termes "informer" et "communiquer" limitant la participation citoyenne à une soumission bienveillante des administrés sans aucune possibilité d'interaction dynamique.
  • pratiquement aucune n'est née des réunions d'informations qui ont été organisées : le recueil produit est ainsi un catalogue d'actions vertueuses déjà engagées par ailleurs, certaines relevant même simplement de l'application de la loi !

Alors, 12 ou 21 ?
12 assurément !
Le nombre et les tendances diverses des élus créent, au sein de la communauté de communes Le Grésivaudan un brassage d'idées évidemment plus vif que celui qu'on observe dans notre conseil municipal : la démarche d'Agenda 21 pourrait donc aboutir à un résultat plus … probant.
Mais serons-nous seulement invités à participer à ce projet communautaire lancé il y a déjà deux ans par une délibération du conseil ?
Rien n'est moins sûr puisque ceux qui en ont la charge sont … les mêmes qu'à Crolles !

Emmanuel Wormser

12 novembre 2011

800 électeurs aux primaires socialistes à Crolles

Fallait-il voter aux primaires socialistes ? Pendant plusieurs semaines, cette question a animé les conversations, surtout chez les personnes se disant « de gauche » mais non encartées au PS, mais aussi dans une large part de la population qui s’intéresse à la politique.

primaires socialistes,crolles


Beaucoup se sont dits « on ne va pas laisser passer une occasion de s’exprimer ». Sans être l’alpha et l’oméga de la démocratie, le vote en est une composante essentielle. C’est ainsi que plus de 800 crollois ont participé à la désignation du candidat du parti socialiste, qui est aussi le probable prochain président de la République.


Primaires socialistes ou primaires citoyennes ? Dans un but de marketing, pour attirer le chaland, le parti socialiste à baptisé ses élections de primaires citoyennes. Mais j’ai suivi des cours d’auto défense intellectuelle et je m’efforce de rester toujours aussi proche que possible de la réalité. Alors, je préfère parler des primaires socialistes, ce qui veut dire tout simplement élections primaires organisées par le parti socialiste, sans préjuger d’autre qualificatif. Il n’est pas impossible, même si j’ai fait le pari inverse, que ces élections soient d'abord, voire surtout, une manœuvre destinée à légitimer le candidat de l’appareil sous couvert d’une opération « citoyenne ». N’oublions pas que quelques caciques du PS, craignant que le vote populaire conduise à un choix différent du leur, avaient proposé des primaires de « ratification », à la manière d’un plébiscite, dont le but aurait été d’acclamer le champion désigné par une poignée de responsables nationaux, ce qui aurait été à mille lieux d’une approche citoyenne.

A Crolles, le vote fut organisé sur deux sites, à la salle Boris Vian et au Projo vote. Un tract distribué quelques jours avant le premier tour indiquait où il convenait d’aller voter en fonction du bureau de vote habituel. Pour conserver, à juste titre, une certaine neutralité de la commune, il n’y eut pas de bureau de vote à la mairie.

La disposition des lieux de vote était similaire à la configuration habituelle, avec nos belles urnes transparentes, les isoloirs, une table pour disposer les bulletins de vote. Les habitués ont vite repéré les spécificités de ces élections primaires : deux registres à signer au lieu d’un seul, une boite pour recueillir la participation financière d’un euro, un cahier où chacun pouvait s’inscrire.

primaires socialistes,crollesJ’ai donc signé deux registres, sans savoir que le premier concernait l’adhésion à la charte de ces élections. Personne ne m’a demandé de payer, je ne sais pas si Irène a payé pour moi. Et pour le cahier de recueil des adresses mail, la conseillère municipale qui tenait le bureau de vote m’a amicalement invité à m’en détourner : « c’est pour ceux qui veulent des informations sur les élections, sur le parti (…) donc, pour toi …. ».  « Oui, bien sûr, cela ne me concerne guère ». C’est ce type de détail qui rappelle qu’il s’agissait d’une élection atypique, ni privée, ni institutionnelle. Je comprends que les conservateurs de tout poil aient eu du mal à comprendre et admettre l’opération.

Maintenant, voici les résultats :

1er tour

Crolles 1 – salle Boris Vian

Crolles 2 – le Projo

Isère

France

Montebourg

16.7 %

20.9 %

19.0 %

17.2 %

Aubry

36.8 %

38.1%

33.6 %

30.4 %

Baylet

0.7 %

0.2 %

0.4 %

0.6 %

Valls

7.7 %

5.7 %

5.4 %

5.6 %

Hollande

31.1%

29.8 %

36.0 %

39.2 %

Royal

7.0 %

5.3 %

5.7 %

6.9 %

 

 

 

 

 

2ème tour

Crolles 1 – salle Boris Vian

Crolles 2 – le Projo

Isère

France

Hollande

48.6 %

50.6 %

53.2 %

56.6%

Aubry

51.4 %

49.4 %

46.8 %

43.4 %

  

En voix :  

 

Crolles 1 – salle Boris Vian

Crolles 2 – le Projo

Crolles

Isère

France

Montebourg

50

106

156

10 444

455 601

Aubry

110

193

303

18 479

806 168

Baylet

2

1

3

207

17 055

Valls

23

29

52

2 985

149 103

Hollande

93

151

244

19 806

1 038 188

Royal

21

27

48

3 145

184 091

blancs

0

1

1

167

11 025

Total

299

508

807

55 233

2 661 231

 

 

 

 

 

 

Hollande

137

261

398

30 011

1 607 268

Aubry

145

255

400

26 375

1 233 899

blancs

1

6

7

289

18 990

Total

283

522

805

56 675

2 860 157

 

 Dans l’ensemble, les résultats crollois sont très proches des résultats de l’Isère, eux même proches des résultats nationaux. Nous voici rassurés : nous sommes une ville normale, qui vote comme la France ! Le camarade François qui se veut être un président normal peut venir en stage chez nous, il ne sera pas dépaysé.

 Cependant, Crolles se singularise par deux points.

 D’abord, la participation est chez nous assez considérable : presque 10 % de la population, deux fois plus que sur l’ensemble du pays. Voilà qui est réjouissant sur la vitalité locale.

 Ensuite, Martine Aubry obtient à Crolles des résultats significativement meilleurs qu’au niveau national. On voit là l’influence du député maire qui n’aura pas plaidé en vain pour sa championne (cf Lettre de François Brottes 2eme tour.pdf). Plus concrètement, quand on compare son score local et son score national, le bonus crollois de Martine Aubry est de 58 voix au premier tour (+ 19 %) et 51 voix au second tour (+ 13 %).

Ce bonus est parfait : significatif, il illustre pour partie l’influence réelle de notre édile sur ses administrés et pour partie la capacité du maire à sentir le vent dans sa commune ; modéré, il confirme que les électeurs ne sont pas des moutons et conservent leur libre arbitre.

Pour ma part, j’avais plaidé pour Arnaud Montebourg (cf notre manifeste pour les primaires) et je n’ai pas voté au second tour. Bonne surprise, au Projo où je vote, Montebourg fait 18 voix de mieux que ce qu’il pouvait espérer au niveau national.

 En accordant une large majorité à François sans pour autant humilier Martine, les électeurs ont exprimé qu’ils voulaient l’union des socialistes en se rapprochant du centre qui gagne sous la bannière hollandaise mais sans se couper de l’aile gauche représentée par le camp Montebourg qui fera le pont avec le cousin Mélanchon et patati et patata ….

Basta ! Il est temps d’arrêter l’interprétation oiseuss des résultats électoraux ! En êtes vous convaincus maintenant ? On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres et disserter à l’infini pour faire parler le scrutin.

Mais en démocratie, voici ce qui compte vraiment : la diversité des candidats, la clarté sur leurs projets, la transparence sur les préférences des leaders d’opinion (se méfier comme de la peste des notables, des journalistes, qui prétendent rester neutres alors qu’ils ont pris partie), la rigueur et le contrôle du processus électoral … et le résultat.

 Rien n’est plus anti-démocratique que la « lecture » du résultat. Souvenez-vous du référendum sur le traité constitutionnel où les bonnes âmes ont voulu nous expliquer que le vote « non » était un vote protestataire d’électeurs ignares et incultes. Et bien non ! Le non était un non à la question posée.

Ces primaires socialistes furent un vrai succès. A Crolles, il a seulement manqué quelques prises de positions publiques, par exemple des adjoints ou des élus minoritaires. Cela aurait été un signe de maturité démocratique : la capacité à assumer une position non unanime au sein de l’équipe municipale.

 Camarades, encore un effort ! La prochaine fois, les élections seront une vraie fête !

 Francis Odier

 A lire aussi sur les primaires : http://www.laviedesidees.fr/Le-paradoxe-des-primaires.html   Le paradoxe des primaires - La Vie des Idées.pdf