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19 janvier 2012

Crolles : Blocs contre merlons, 5 à 2

bloc falaise.jpgUn éboulement de roches s’est produit dimanche 15 janvier 2012 à l'heure du laitier, vers 7h du matin, depuis les hauteurs de Chartreuse. Les commerçants qui s'installaient sur le marché ont cru à un violent orage ! Les blocs sont partis de la falaise située sous le plateau de Saint Hilaire du Touvet, au niveau du relais de télévision. Ils ont dévalé les pentes jusque dans les champs, au-dessus du quartier de l'église de Crolles.
Le RTM  (Restauration des Terrains de Montagnes) a estimé qu'au total environ 400 m3 de  roches s'étaient éboulées. Une multitude de cailloux se sont éparpillés dans la forêt et  4 ou 5  gros blocs d'environ 15 m3, pesant près de 45 tonnes chacun, ont "atterri"  dans les champs de part et d'autres du sentier du coteau. Le merlon de la digue du Pied de Crolles a stoppé deux gros blocs. 

Bec Margain.jpg
Dans une exposition très documentée, le RTM  nous rappelle que "les chutes de blocs et les éboulements sont des phénomènes brutaux et imprévisibles. Ils représentent un danger permanent pour les personnes". En Isère, l’agglomération Grenobloise, ainsi que de nombreuses villes et villages situés sous les escarpements calcaires des massifs du Vercors et de Chartreuse, sont particulièrement soumis à ce risque.

Crolles doit même son nom à ces éboulements. L'historien Augustin Aymoz dit que le nom de Crolles viendrait du latin "corrotulare". Ce qui veut dire "pierre détachée de la montagne qui, après avoir roulé reste écroulée". Les anciens racontent que des rochers descendaient régulièrement de Chartreuse, particulièrement sous le Bec Margain. 
Lumbin.jpgEn 1954, l'effondrement de ce Bec est resté  dans les mémoires car les blocs avaient coupé la route n
ationale, entre le pied du village et Montfort. On se souvient tous de l'éboulement du 21 mars 2005, car il avait fait grand bruit. Ce jour-là, les blocs se sont heureusement dispersés dans la forêt. A Lumbin, le 2 janvier 2002,  8 blocs se sont détachés de la falaise. Le plus gros a fini sa folle embardée dans une maison, heureusement sans faire de victime.
Mais, tous ces évènements seront très vite oubliés. La réalité de ces menaces n'est jamais facile à admettre, car "une falaise, ça ne bouge pas" !

bloc crolles.jpg

Claude Muller

18 janvier 2012

Le sel et la gabelle de l'urbanisme à Crolles


construction4.jpgCrolles est riche : elle le clame assez fort lorsqu'elle investit "cash" dans une brasserie installée dans une ancienne gare ou dans un parc public somptueux dont nous saurons un jour s'il est somptuaire...
Crolles est convaincue et militante en matière de développement durable : elle le clame assez fort lorsqu'elle présente un agenda 12, mettant, paraît-il, les enjeux sociaux et environnementaux au coeur des processus décisionnels. La réforme en cours des taxes perçues lors de l'accord d'un permis de construire, un permis d'aménager ou une déclaration préalable de travaux est l'occasion de s'interroger sur la fiscalité locale de l'urbanisme : la commune de Crolles a-t-elle saisi cette opportunité pour donner à l'outil fiscal la finalité que le législateur a souhaité lui accorder ?

La lecture des délibérations prises en ce domaine lors du Conseil municipal de novembre amène tout administré à en douter, voire à s'interroger sur la logique contre-productive poursuivie par leurs auteurs !


Un réforme ambitieuse

construction1.jpgLa réforme en cours va permettre de remplacer par une taxe unique -la TA- et selon un calendrier assez complexe, les TLE, TDCAUE, TDENS, PNRAS, PAE, PRE. Ces acronymes barbares servaient de support aux taxes et participations perçues par les collectivités pour financer des investissements publics rendus, directement ou à la marge, nécessaires par les projets de construction et d'aménagement des administrés. S'il a simplifié le mécanisme en réduisant le nombre de sigles, le législateur a entendu faire de la TA un outil d'aménagement urbain et de politique du logement social en laissant aux collectivités trois manettes de réglage :

  • le niveau de la taxation, de 2 à 5% et, pour des secteurs nécessitant des investissements importants, jusqu'à 20% à condition de justifier le taux par un prévisionnel de dépenses ;
  • la sectorisation, sur le territoire communal, du niveau de taxes, pour permettre de prévoir des taux faibles dans les secteurs déjà équipés -afin de favoriser encore leur densification et l'utilisation des équipements présents- et des taux élevés dans les secteurs non encore équipés, à la fois pour décourager leur ouverture à l'urbanisation et pour y financer des investissements nouveaux qui seront élevés ;
  • la possibilité d'exonérer partiellement ou totalement certains types de construction, notamment petits commerces et logements sociaux.

poker1.jpg
Comment Crolles a-t-elle fait usage de ces "manettes" ?
A-t-elle fixé les montants "au doigt mouillé" ou bien a-t-elle profité de l'opportunité offerte aux communes d'utiliser la fiscalité comme outil d'aménagement urbain ?


Le poker
... C'est ce qui ressort de la lecture des deux délibérations de novembre, la première fixant le régime général de la taxe, la seconde portant spécifiquement sur la taxe perçue pour les places de stationnements extérieures. Les délibérations sont tellement taiseuses sur l'origine des choix retenus que j'ai demandé à la commune copie de la note de synthèse adressée au élus pour préparer ces décisions.

 

Quelle grille d'analyse retenir ?

Sur le taux de 5% retenu :

Pourquoi 5% et pas 2 ou 3 ou 4% ? L'argument est désarmant : parce que -je cite- ce niveau de taxe est "similaire à celui de la TLE" actuellement perçue. L'assiette de la TA est pourtant bien plus importante et les surfaces taxées seront plus nombreuses -notamment les caves et les garages fermés des maisons individuelles ; la ressource fiscale augmente donc ... alors que tout indique que la charge des investissements publics de développement urbain doit, elle, diminuer. Plutot que de choisir un taux sur la base de données de gestion, on reprend donc le taux historique, quand bien même la donne a changé.

Pourquoi 5% partout ? Pas d'explication officielle sur ce point qui aboutit pourtant à taxer autant les projets densifiant le tissu urbain existant sans rendre nécessaires de nouveaux investissements publics et ceux qui, au contraire, participent à l'étalement urbain dans des zones rendues récemment constructibles par le PLU, autour du parc Paturel notamment. L'article L331-14 permet pourtant de faire varier, entre différents secteurs et sans justification précise, les taux entre 1 et 5%.

Pourquoi 5% et pas 20% dans les secteurs où tout est à faire ? Pas d'explication officielle sur ce point, mais là on devine l'explication implicite : dès qu'on dépasse 5%, il faut -je cite- motiver la décision en décrivant "les investissements substantiels de voirie, de réseaux et d'équipements généraux sur un secteur géographique précis". Quelle horreur pour nos élus ! Il faudrait donc décrire des dépenses justifiant les recettes perçues ! Il faudrait adopter un taux en réflechissant vraiment à ce qu'on fera des sommes récoltées !

Sur les exonérations facultatives mises en oeuvres :

janvier12.jpg

Ce qui est possible : les exonérations susceptibles d'être mises en oeuvre figurent à l'article L331-9 du Code de l'urbanisme... Elles peuvent être partielles ou totales, notamment pour les logements sociaux n'en bénéficiant pas "de droit" et pour les commerces de petite dimension.

Ce qui a été retenu : s'il faut saluer ici l'exonération totale de taxe d'aménagement pour les logements très sociaux, force est aussitot de regretter la demi-mesure adoptée pour les logements financés par "PTZ+" -30% alors que 50% étaient possible- et, surtout, de déplorer l'absence d'effort en faveur des petits commerces au développement desquels la commune affirme pourtant aspirer.

Et sur le stationnement ?

Ce qui est possible : cette taxe, forfaitaire, est dûe pour les places de stationnement extérieures réalisées pour répondre aux obligations fixées par le PLU. Pour les logements et un peu comme la TVA, elle est donc "anti-sociale" car pour tout logement, social ou non, une place de stationnement au moins est exigée... mais cette variabilité a été créée par le parlement pour éviter le développement des "flaques de parking" en entrée de ville, qu'on connait d'ailleurs bien à Crolles puisqu'elles sont montrées du doigt dans le rapport de présentation du document local d'urbanisme.  La commune peut choisir la valeur de la place entre 2000 et 5000 euros par place, à laquelle on applique le taux du secteur -donc 5% à Crolles.

Ce qui a été retenu : la valeur maximale, tout simplement ! Et la motivation de cette décision -puisque cette fois on a une explication- laisse pantois : "Le principe de cette taxe est la réduction des espaces consommés là où il est très fréquent que les garages des habitations soient transformés en partie habitable et entrainant ainsi la multiplication des stationnements sur les espaces extérieurs. Cette taxe participera donc à la gestion économe des espaces." La somme perçue pour ce type d'opération s'élèvera donc à 250 euros... soit le prix du papier peint utilisé pour transformer le garage en chambre cosy pour le dernier né... Elle n'aura donc aucun effet dissuasif sur la transformation du garage en surface habitale, et ce qui est d'ailleurs heureux car un tel aménagement relève bien de la gestion économe de l'espace bati en laissant les voitures à l'extérieur des batiments, par exemple sur des places de stationnement qui peuvent ne pas être imperméabilisées ; elle sera en outre très rarement exigible pour les propriétés les plus concernées par ce type de réalisation, souvent dotées d'un nombre "surnuméraire" de places dans la cour ou le jardin par rapport aux exigences du PLU. Bien sûr, faute de sectorisation, rien n'est prévu pour contraindre les "flaques de parking" d'entrée de ville.


Que conclure ?

Voici deux décisions

  • qui ne sont pas fondées sur une analyse actualisée de besoins financiers et taxent au niveau le plus élevé les contribuables locaux,
  • ne répondant pas aux objectifs d'urbanisme qu'affiche la commune en matière d'économie foncière,
  • ne favorisant ni le logement intermédiaire (PTZ+) ni les petits commerces autant qu'elle en avait la possibilité,
  • taxant au contraire les créations de logement nouveau -social ou non- sous couvert, bien hypocrite, de la lutte pour la réduction des consommations d'espace !

 

Une confirmation hélas : les objectifs décrits dans le PADD, qui devaient irriguer toute la politique communale en matière d'urbanisme, relèvent bien du voeu pieux... Tout point commun de cette situation avec les suites données à l'agenda 12 n'est sans doute pas fortuite !

 

Emmanuel Wormser

PS : pour tout savoir -ou presque- sur cette réforme, un très bon support de formation, émis par le ministère, est accessible à cette adresse

 

16 janvier 2012

Une chaîne humaine pour sortir du nucléaire

Manifestation à Grenoble pour Sortir du nucléaire


Dans la région de Grenoble, nous avons notre part du nucléaire :
un centre de recherche et quelques sites de déchets (Jarrie, Vif, Saint-Quentin sur Isère).
Voir la carte des sites nucléaires


Aurons nous notre part d'engagés, d'indignés ... pour sortir du nucléaire ?
Rendez-vous :
Dimanche 22 janvier - 15 h - place Grenette


Chaine humaine.png

 

 


14 janvier 2012

Avis de grand show pour le futur

Avis de grand show pour le futur (très) immédiat de la planète

thermometre.jpgParler du réchauffement de la planète en plein hiver peut paraître un peu provocateur et contre productif, mais soyons fou. Je voudrais vous faire part d’articles  de spécialistes parus dans la presse depuis quelques mois sur ce thème.
Les mesures de réchauffement de la planète datent des années 1960 environ, avec des articles signés en autre par Claude Lorius et les équipes  du Laboratoire de glaciologie de Grenoble.
Devant la gravité des faits, en 1992, le traité de Rio est ratifié par 188 états afin de rendre stable les émissions de gaz à effet de serre (GES). Puis le protocole de Kyoto est signé en 1997. Il engage 39 états  développés à réduire leur émission de GES de 5% en 2012 par rapport au niveau de 1990.

Le but est de limiter une augmentation de 2°C de la planète en 2100.
C’était clair...
L’Union Européenne, résumé dans le paquet Energie/Climat, se fixait des objectifs complémentaires pour 2020 :

  • réduction  d’émission de 20% de GES,
  • produire 20% d’énergie renouvelables,
  • réduire 20% sur sa production énergétique.

Bravo, la feuille de route est écrite, au travail et à l’action et vite...
Courant 2011,  les experts de nombreux organismes internationaux (OMM1, GISS2, AIE3, NASA4, NOAA5, AGU6, Cired7, ADEME8,PNUE10, Météo France...) au cours d’articles de presse et d’interviews donnent des avis à faire froid dans le dos.
Je cite quelques phrases dont on  pourra me faire le reproche, sorties de leur contexte, elles ne veulent  plus rien dire.  Elles demeurent partielles et partiales etc….
M. Faith Birol, chef économiste de l’AIE (Agence internationale de l’Energie) "… nous atteindrons les +6°C (en été) à la fin du siècle …s’il doit y avoir un changement (de comportement), ce dernier doit intervenir  avant 2017 … nous avons cinq ans pour agir."
A Durban en fin d’année 2011, les experts estiment le réchauffement à 3.5 °C avec un max à 4.4°C à l‘horizon 2100. 
James Hansen du GISS (Goddard Institue for Space Studies) "…en 30 ans, nous avons gagné  0.5 à 0.6 °C, dépassant le pic atteint il y a 8 000 ans".
Stéphane Hallegate du Cired (Centre international de recherche sur l’Environnement et le Développement)  "...suite au compromis de Durban (fin 2011), il n’y a désormais plus aucune chance de se lancer rapidement dans une réduction des émissions des GES puisque le grand accord international n'entrera en vigueur qu’en 2020,…faire baisser les émissions mondiales de 5 % par an sans freiner la réduction de la pauvreté semble impossible…".
Le climatologue Michael Mann a publié en  1998/99 sa célèbre courbe en forme de crosse  de hockey, travaux très largement critiqués par les conservateurs américains.
Ce type de courbe montre une brutale accélération de la température à partir des années 1970-1980.

graph.jpg

Il importe aussi de situer ces variations sur une plus grande échelle de temps. Cette brutale variation de température n’est alors plus « lisible », question d’échelle …

graph3.jpg

graph4.jpgElle peut être  illustrée  dans le suivi du bilan en masse cumulée des glaciers français de St Sorlin, Gébroulaz, Argentière !!!!! (Travaux de C. Vincent du LGGE Grenoble).
"Pour les climatologues, franchir le  seuil des 2°C en 2100 accroit fortement les signes d’être confronté à un emballement climatique irréversible et dangereux…", dit Laurence Caramel, journaliste. 

"Ah, qu’en ces termes galants, ces choses-là sont mises". Molière.                     


graph8.jpgAlors que faire, la messe est dite ????

Etre optimiste !!! Est-ce possible ?
Etre pessimiste !!!  Il est peut-être pas trop tard...

Le GIEC ou IPC publiera en 2013 son 5éme rapport ; le précédent datant de février 2010, modifié en  Mai 2011, patience encore, quelques années à attendre.


Le journal d’information de la région Rhône-Alpes (gratuit N° 22, page 4) chiffre la production d’une famille à 15,5 tonnes de CO2, un des principaux GES, produit par l’homme.
La répartition est la suivante : 28% est attribué aux déplacements, 24% à l’activité industrielle et agricole, 17% pour les transports, 18% pour le logement, 9% pour le chauffage/éclairage au travail.
1 tonne de C02, c’est 14 000 km en ville avec une voiture, ou 1 AR  Paris-New York par avion, ou 250 Kg de viande de bœuf, ou 9,5 mois de chauffage au mazout.

Et si chacun faisait une petite action,  bénéfique pour la planète, pour la santé, pour le porte-monnaie, alors pourquoi  hésiter ?
Quelques exemples :
Déplacement : prendre les transports en commun (car, bus, TER), une fois par semaine ou plus. Les collectivités locales ont fait de gros efforts dans l’offre transport. (Bien que la communication sur les horaires/itinéraires soit mal assurée et  peu lisible).
Alimentation : consommer une seule  viande par semaine ou moins …
Logement : baisser de 1°C  ou plus …, la température dans les pièces d’habitation, c’est 7% en moins sur la facture énergétique, SANS ACUN INVESTISSEMENT …
D’autres idées simples et efficaces,  faites-nous part de vos initiatives.
JP Chollet    Janvier 2012

OMM1 : Organisation Météorologique Mondiale
GISS2: Goddard Institue for Space Studies
AIE3: Agence Internationale de l’Energie
NASA4: National Aeronautics  and   Space  Administratation
NOAA5: National Ocean and Atmosphere Administration
AGU6: American Geophysical Union
Cired7: Centre international de recherche sur l’Environnement et le Développement)
ADEME8 : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
LGGC9 : Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement
PNUE10 : Programme des Nations Unies pour l’Environnement.
 

Voir le site de J.M. Jancovici  remarquable en densité des informations réactualisées et en pédagogie, faisant, entre autre, les synthèses des rapports des organismes  internationaux, rapports très souvent payant et difficiles à consulter.
Voir aussi le petit livret complet de l’ADEME" Quel temps fera-t-il demain ?  Le changement climatique"

09 janvier 2012

Les nouveaux chiens de garde

Les nouveaux chiens de garde

journal de crolles,chiens de gardeGarder un regard critique sur les médias est un exercice salutaire, indispensable pour le citoyen soucieux de démocratie. Pour que d’autres mondes soient possibles, d’autres médias sont nécessaires, libérés des chiens de garde du pouvoir de l’argent qui sont cette poignée de journalistes célèbres et omniprésents dans les grands médias nationaux. C’est la thèse centrale de ce pamphlet, de ce film de combat, pour reprendre quelques unes des expressions utilisées par Yannick Kergoat. Ce co-réalisateur animait un débat après la projection au Club, à Grenoble, ce vendredi 6 janvier 2012.

Loin de la dénonciation triste, les nouveaux chiens de garde est une œuvre grave par les enjeux, mais de mise en scène souvent burlesque, avec un comique de répétition qui sied parfaitement à la juste caricature de nos personnalités parisiennes du moment.

journal de crolles,chiens de gardeVous connaissez les vedettes du film, ce sont les vedettes déchues ou actuelles de nos JT ou des émissions phares du dimanche soir (Ockrent, Pujadas, PPDA, Drucker, Elkabach …), les éditorialistes patentés de la presse nationale (Giesbert, Joffrin, Demorand …), les experts toutologues qui prévoient le temps qu’il a fait hier (Attali, Godet, Cohen …).

Le film illustre joliment la proximité familiale
qui s’établit entre tout ce beau monde : décideurs politiques, grands patrons, stars de la presse, conférenciers et lobbyistes déguisés en universitaires. Focalisé sur un objectif de dénonciation, il esquisse cependant une analyse plus profonde sur les conséquences de cette situation de non indépendance, de non objectivité, de non pluralisme. Il faut s’arrêter un instant sur le pluralisme. Avec les médias actuels, nous avons un pluralisme de façade : on peut discuter dans le cadre (dans la pensée dominante, politiquement correcte, de l’économie sociale de marché), mais celui qui sort du cadre est très vite exclu. Non seulement les chiens de garde protègent les pouvoirs en place, mais en plus ils anesthésient la pensée.

journal de crolles,chiens de gardeQue dire du débat qui suivit la projection ? Je retiens un sujet que nous connaissons bien ici, au Crollois : peut-on critiquer sans proposer de solution ? Or, le film ne propose pas de solution. Yannick Kergoat nous renvoie à l’association Acrimed et insiste : des solutions assez simples existent … encore faudrait-il que les politiques s’emparent du sujet !

Francis Odier

05 janvier 2012

Bonne Année 2012

Bonne Année 2012.jpg


Notre indépendance est notre force

 

Faisons vivre les débats pour que
vive la démocratie locale

 

Prenez la plume !

 

Ecrivez dans Le Crollois

03 janvier 2012

La gare de Crolles

La gare de crolles.jpgA partir de la fin du 19ème siècle, un tramway relie Chapareillan à Grenoble en passant par Crolles. C'est alors un moyen de communication moderne, pratique et rapide. Il facilite aussi grandement l'acheminement des produits agricoles de la vallée.
C'est une aubaine pour les très nombreux viticulteurs des coteaux du Grésivaudan. Ce moyen de transport leur permet d'aller vendre leur vin dans les auberges de Grenoble. Les paysans Crollois vivent alors en autarcie. Ils se nourrissent de leurs cultures. Ils pratiquent aussi couramment l'échange et le troc. Alors, la vente de leur vin représente souvent un apport d'argent nécessaire pour pouvoir acheter, aux artisans de la vallée, les outils indispensable à leurs exploitations.
Le tramway permet aussi aux gantières d'échanger leurs productions avec les boutiques de Grenoble. La centaine d'habiles couturières de Crolles part à la ville pour chercher les peaux et les commandes de gants puis reviennent travailler à domicile. Lorsque les travaux des champs sont terminés, elles coupent et cousent à façon. Ce long et minutieux travail finit, les gants peuvent repartir en tram vers la capitale de la ganterie. Cette activité saisonnière apporte un complément d'argent indispensable à bon nombre de familles Crolloises.
En 1945, 1 206 703 voyageurs empruntent le tramway de la rive droite du Grésivaudan. La gare de Crolles est alors l'un des points d'accès privilégiés à ce mode de transport et de communication. Mais à la fin de la guerre, les cars deviennent de plus en plus performants. Leur concurrence est fatale au tram. La ligne Grenoble-Chapareillan doit fermer en mars 1948.
Plus tard, le dépôt de la gare de Crolles sera réaménagé. Il servira de salle des fêtes à la commune pendant de longues années. Il a même été la première Maison des Jeunes et de la Culture de Crolles. Puis à la fin du siècle, il sera transformé en boulodrome couvert.
Quant à la gare du tram de Crolles, elle sera transformée en 1994 en bureau de poste. Puis, ses locaux étant devenus trop exiguë pour elle, la poste va déménager fin octobre 2008 dans un espace plus fonctionnel et laisser cet important bâtiment de notre patrimoine seul, vide et...triste.

Mais que va-t-il devenir ? L’idéal serait qu'il retrouve sa fonction initiale de gare. Je suis sûr que les nombreux usagers des transports en commun de la vallée auraient aimé disposer d'un tel point d'accueil depuis 4 ans qu'il ne sert plus. En tout cas, même maintenant ce ne serait pas un luxe. Mais la municipalité actuelle rêve depuis longtemps de construire une brasserie. Alors, elle a décidé de transformer ce bâtiment pour qu'il puisse accueillir ce projet cher à son cœur. Mais, est-ce bien raisonnable ? Aménager une auberge, est-ce  le rôle d'une commune ? Cela pourrait se concevoir en zone rurale, mais à Crolles, ce ne sont pas les restaurants et les débits de boissons qui manquent ? Et que vient faire l'argent public dans un tel projet ?  Et pas avec n'importe quelle somme. Les devis d'aménagement de cette brasserie se montent à 404.222,05 Euros HT, sans compter les dépassements qui ne manqueront pas, comme très souvent à Crolles !  C'est un palace qu'ils construisent ? Mais le conseil municipal a voté ces 11 marchés sans sourciller, comme un seul homme, le 16 décembre 2011. Nos élus n'en démordent pas. Ils s'entêtent et veulent à tout prix nous imposer leur projet...au point d'oublier le glorieux passé de la gare de Crolles.


Claude Muller