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19 mars 2012

Atmosphère, Atmosphère, vous avez dits atmosphère...

Quittons la salle de cinéma de notre jeunesse et respirons l’air du Grésivaudan, avec précaution… au travers des informations données lors de l'excellent Café Scientifique du 2 février dernier.
Organisé par des passionnés en partenariat avec le Club CNRS du Dauphiné, ils sont animés par Claude Muller et organisés au restaurant Le Bernin, tous les deux mois. Le programme est donné sur le site de
Travelling.

La dernière rencontre avait pour titre l’Air, bonjour la galère. Elle était sous-titrée la pollution de l’air dans nos vallées alpines . Les scientifiques invités étaient Marie-Blanche Personnaz, directrice de l’Air Rhône Alpes et Jean-Luc Jaffrezo, directeur de recherche CRNS au laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGGE).

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Je vous en donne ici un compte rendu non exhaustif, car il est difficile de raconter tous les échanges autour de ce café, tant ils ont été nombreux.

La qualité de l’air, classée de « bon à mauvais », est affectée par les pollutions chimiques de tous ordres. Les principales étant les CO2, CO, NO, NO2, le benzène et ses dérivés, les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et les pollutions de particules physiques dites les particules fines (PM : Particule Matter) de différents diamètres (10 µ, 2.5 µ). Plus le diamètre est petit, plus la pénétration dans les poumons sera dommageable.

En hiver, à Grenoble, la mauvaise qualité de l’air est due à 60% au chauffage des habitations !!! Les transports, dont le diesel, et les activités industrielles ont les autres causes de pollution.

station Crolles2.jpgEn France, la mauvaise qualité de l’air provoque 40 000 décès anticipés. On estime le coût des soins dans une fourchette de 200 à 800 millions d’euros.

L’exposition à ces particules fines (PM 10, PM 2.5) est très encadrée par les normes de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et repris par l’UE (Union européenne).

Pour les PM 10, la valeur à ne pas dépasser pendant 3 jours/an  est de 50 µg/M3. Une seule journée ne devant pas dépasser 125  µg/M3. La valeur moyenne annuelle maximum étant de 40 µg/M3.

Pour les PM 2.5 (les plus dangereuses…), pas de valeur à ce jour, mais seulement des recommandations du Grenelle, 20 ou 15 µg/M3, sacahnt que l’OMS propose 10 µg/M3.

station Crolles.jpgToutes les mesures des polluants sont acquises par un réseau très dense de stations de mesure. Voir le site de Air Rhone-Alpes, très complet. A Crolles, la station "Est- Grenoblois Grésivaudan" se situe dans la cour de l’école des Sources, proche de la salle Boris Vian.

La configuration géographique de Grenoble (vallées entourées de massifs montagneux élevés) est affectée par l’accumulation de la pollution atmosphérique. En hiver, en été, de puissants anticyclones bloquent les masses d’air. Depuis Chamrousse ou des Sept Laux, Grenoble  disparait dans la brume…

L’autre signature visuelle, vue de la vallée, est la couleur du ciel. Par grand beau temps , il est pastel, bleu délavé. Pour retrouver un ciel d’un bleu intense, il faut monter en altitude ou aller dans le Triéves/Dévoluy pour voir et écouter de belles nuits intenses.

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Le graphique ci-dessous montre un suivi des relevés des PM 10 pour la journée de Mardi 6 Mars à la station de Crolles.

On peut estimer que, dans ces conditions de fort vent du Nord, les valeurs de PM 10 sont au minimum_ vers 10µg/m3. Mais elles remontent très rapidement dès le Mercredi 7 mars à partir de 8H.

Si on fait une extraction des mesures de PM10 sur une période de grand froid (du 9 Fév. au 14 Fév), la qualité de l’air et tout autre …. Dans les zones urbanisées, on atteint des valeurs de 70 à 90 µg/M3.

A partir de 50, nous sommes dans un système d’information journalière, à partir de 80, c’est l’alerte journalière. Ces seuils d’information et alerte sont émis et gérées par un dispositif préfectoral induisant, en autre, de réduire votre vitesse. Il n’a d’effet que jusqu'à de 200 mètres de l’axe routier…

graph.jpg

Pour ne pas avoir pris des actions afin de réduire la pollution par rapport à 2005 !!!, la région Rhône- Alpes est condamnée par la cour de Justice Européenne à payer une amende de 40 millions d’euros !!!


Comment, en tant que citoyen, peut-on participer à la réduction de cette pollution ?

Faire respecter la législation, Soutenir et Alerter nos élus.
Privilégier les transports en commun
, sortir son vélo, penser à la marche à pied, réduire sa vitesse en voiture, grouper ses déplacements (travail, loisir), penser autre que diesel.
Pour le chauffage au bois (un habitant sur 9) bannir les foyers ouverts (pas de rendement, pollution totale et assurée) privilégier les petits foyers fermés labellisés Flamme Verte pour une combustion à haute température, utiliser du bois sec (minimum 2 ans, débité et fendu) ; un arbre entier abattu ne sèche que très lentement. Une norme de qualité du bois devrait être éditée au même titre qu’il existe des témoins d’usure sur les pneumatiques ; c’est un problème de salubrité publique. Nos voisins, suisses, allemands, autrichiens sont nettement plus rigoureux.
Une très bonne alternative est d’utiliser les poêlés à pellets (produit garantie, combustion très complète, rendement maximum supérieur à 90% et avoir fiscal).
Ne jamais brûler des produits de taille verte (feu de végétation) ; la fumée blanche/bleue qui s’élève dans la nature est une source de pollution colossale annulant tous les efforts faits ponctuellement ; c’est théoriquement interdit mais un peu toléré, localement admis ...
Pour les transports, Grenoble est candidat à la création d’une zone ZAPA (Zone d’Actions Prioritaires pour l’Air) mais pas avant 2013, donc après les élections. Le décret est sorti le 22 février, puis il faudra définir une première étape, puis établir une mise en œuvre.
D’où l’intérêt d'interroger les élus sur leurs programmes à venir.

Jean Paul Chollet

Commentaires

Le bois est un combustible neutre du point de vue CO2 et ne contribue pas à l'effet de serre. ça c'est un fait !
Par contre il faut éviter de se procurer du bois trop humide, car il dégage des facteurs polluants par rapport à celui qui est sec et dégage moins de chaleur. En effet, s’il contient 50% d’humidité, il libère 2 kWh/kg alors que celui qui n’en contient que 20% dégage 4 kWh/kg. Il est conseillé d’utiliser du bois contenant au maximum 20% d’humidité et conservé à l’abri de la pluie.

source:http://www.se-chauffer-au-bois.com/

Écrit par : sonia1967 | 15 juillet 2012

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