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22 mars 2014

Idée n°75 : Choisir

L’aporie sublime : choisir

Entre écrire et agir, il faut absolument ne pas choisir. André Malraux.

Pour une veille d’élection, cette idée s’impose : choisir. choix dur.jpg

Mais dépassons le vote, geste fugace et éphémère, dont il faut redire l’importance sans en faire l’alpha et l’omega de la vie démocratique.

Ce qui m’intéresse vraiment, c’est l’idée de choisir. Je dois partir du quotidien pour l’expliquer.

Vous connaissez mes marottes : bien souvent, les termes du choix sont mal posés. Les élus choisissent entre Pour et Contre, alors qu’ils devraient d’abord choisir de se donner les moyens d’avoir le choix.

Ainsi, je refuse obstinément de dire si je suis pour ou contre les tennis couverts, et je demande que l’on choisisse entre plusieurs options comparables pour la même somme d’argent.

Avec cette philosophie du choix, le vote Blanc n’est pas un non choix, mais bien au contraire l’affirmation que les choix possibles doivent être beaucoup plus ouverts.

Après ces échauffements dans la réflexion, attaquons nous à un problème redoutable : ne pas choisir, est-ce choisir ? Dans ce cas, tout serait choix, et nul ne pourrait déchoir en renonçant au choix. Le mot choix lui-même deviendrait inutile et nous pourrions choisir de l’effacer du langage.

Nous sommes en pleine aporie, du pur bonheur intellectuel.

Retour au terrain. Voici une situation récente, réelle. Un matin, au sortir d’un rêve agité, l’héritier se réveilla transformé dans son lit en notable installé. Il dit : « J’ai décidé de conduire une liste … » et « J’ai pour volonté … ». L’héritier avait choisi d’accepter l’héritage, de maintenir, poursuivre et peut-être amplifier la culture monarchique, bonapartiste, dominante dans la vallée et notre douce France. Les 28 autres candidats ont choisi de choisir le choix de l’héritier.  

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Mais ont-ils vraiment choisi ? Il faudrait pour cela qu’ils eussent pensé. Cette hypothèse audacieuse est-elle crédible ? A-t-on des preuves ou, à défaut, au moins des signes d’une telle pensée ?  Je n’en suis pas sûr, je n’en connais pas.

Choisir, c’est lutter contre les réflexes. C’est le combat de l’acquis contre l’inné.

Je vais écrire à tous les militants du renouvellement démocratique. Attention, vous négligez une étape. Les institutions n’y peuvent rien, les pauvres. Commençons par apprendre à choisir.

logo j aime crolles - petit.jpgLes propositions concrètes sont simples : énoncer les raisons du choix, énoncer et argumenter publiquement les choix possibles, formaliser et diversifier les techniques de choix, rendre visible les processus de choix, maintenir la réversibilité des choix le plus longtemps possible, apprendre à penser par soi-même, enseigner la philosophie dès l’école primaire en la fusionnant avec l’instruction civique, rendre obligatoire la formation des élus dès le début du mandat.

Parmi les techniques de choix qui mériteraient d’être développées dans la commune, je propose en particulier les choix par classement de préférence et les choix par évaluation multi-critères.

Francis Odier, 22 mars 2014

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