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10 juillet 2018

Aérodrome du Versoud candidat pour Aire de Grand Passage

Une concertation est ouverte pour le nouveau schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage pour la période 2018 – 2014. Le projet de schéma départemental est disponible sur le site web de la préfecture. C’est le moment de donner son avis et de faire des propositions. En préambule, rappelons le mot bien connu d’Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. », ce qui devrait nous inciter à l’innovation et à l’écoute des idées iconoclastes.

Le projet propose d’abandonner l’aire d’accueil de Saint-Ismier dont on sait qu’elle est très mal placée, à côté de la déchetterie. C’est une bonne nouvelle ! Bravo !

Pour le Grésivaudan, le projet prescrit la « Création d’un volume de places de 150 à 200 pour l’accueil du grand passage sur le territoire de l’intercommunalité ».

Les lecteurs de ce blog savent qu’il existe de belles possibilités d’accueil au parc Paturel à Crolles. D’autres sites sont disponibles dans le Grésivaudan. Voici l’aérodrome du Versoud – environ 30 ha, sans compter les bâtiments. Le site est bien placé, dans un environnement de verdure, au calme, proche de l’Isère, facilement accessible en voiture et en vélo. Le seul inconvénient pour un séjour estival est le manque d’arbres, mais il serait facile et peu couteux de pallier cette lacune.

crolles,le versoud

A l’écart de la ville du Versoud, le futur aérodrome-multi-usages pourrait recevoir des festivals musicaux et autres rassemblements qui demandent de l’espace, l’accès aux commodités (eau, énergie …) et qui ne craignent pas trop le piétinement.

Outre l'Aéroclub du Dauphiné, l’aérodrome héberge différents clubs de loisirs (ULM, Vol à Voile …) qui pourraient aisément suspendre leurs activités quelques semaines ou mois par an au bénéfice de l’accueil de gens du voyage ou autres groupes ou festivités. Il y a aussi une base d'hélicoptères de la Sécurité Civile et un peloton de gendarmerie de haute montagne qui n’utilisent qu’une partie de la surface et qui cohabiteront volontiers, j’en suis sûr, avec les gens du voyage. La proximité d’un peloton de gendarmerie sera rassurante pour les gens du voyage qui craindraient les habitants du Grésivaudan, ne connaissant pas leurs us et coutumes.

crolles,le versoudL’aéro club propose des baptêmes de l’air pour « voir d'un autre point de vue la beauté de notre environnement montagneux, le cheminement des vallées, l'organisation de la vie, les torrents et cascades... un moment de plaisir pur. » Ceux qui se préoccupent d’environnement, de sobriété dans la consommation et de respect des espaces communs ne seront pas choqués que je propose de confier la responsabilité des baptêmes de l’air aux moniteurs de parapente qui sont nombreux dans la vallée. Et depuis le merveilleux film Intouchables, nous savons que le vol en biplace est accessible à tous.

En fait, l’aérodrome est une survivance du passé, avant le perfectionnement de l’hélicoptère et l’invention du parapente et du drone. Faut-il conserver intact tout notre passé alors que le foncier aménageable se fait rare et que nos ressources doivent désormais être partagées ? Je ne le pense pas. On pourrait conserver en l’état la piste de l’aérodrome et l’utiliser quelques jours par an comme on ouvre le Moulin des Ayes ou le palais de l’Elysée lors des Journées du Patrimoine.

crolles,le versoudUne salle d’exposition serait aménagée en hommage aux pionniers locaux de l’aviation afin que les groupes accueillis au terrain du Versoud sachent à qui ils sont redevables du stationnement de leurs caravanes et de leurs chapiteaux ... et rien n'interdirait d'organiser une fois par an un meeting aérien aussi spectaculaire que bruyant.

La réalisation de cette aire d’accueil de grand passage au Versoud peut être très rapide et peu couteuse, alors que le besoin est exprimé et que la collectivité ne parvient pas à le satisfaire depuis des années, bientôt 20 ans ! Il s’agit de la loi du 5 juillet 2000 …

L’environnement serait gagnant. La culture populaire bénéficierait aussi d’un nouveau site ouvert, modulable. L’opération serait exemplaire, montrant qu’il n’y a pas de manque de foncier en Grésivaudan mais seulement des concurrences d’usage que la collectivité doit réguler.

Francis Odier, 10 juillet 2018

 

Sur le même sujet :

Héritage encombrant et mémoire sélective - juin 2018

Le rapport compliqué de représentants du peuple avec la vérité - mai 2018

 

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24 décembre 2017

Noël Atlantique

Nos affaires crolloises aident à comprendre le fonctionnement des autres collectivités territoriales. Mais l’inverse aussi est vrai : ce qui se passe ailleurs est instructif sur des phénomènes que l’on observe dans notre belle commune. Sortons de la vallée et filons dans l’Ouest Atlantique.

Encore quelques semaines et la réalité qui s’impose maintenant depuis plusieurs années sera exprimée sous forme de décision officielle : il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes. L’affaire s’est jouée en deux temps : d’abord à l’automne 2012 avec l’échec de l’opération César qui visait à faire évacuer la zone pour permettre le démarrage des travaux, ensuite en octobre 2014 où la mort de Rémi Fraisse à Sivens a montré qu’il serait impossible d’évacuer la ZAD sans violence et sans victime.

                                                 Mars 2016, manifestation pour le Vallon des Vans

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L’abandon du projet NDDL étant inéluctable, on entre déjà dans le temps du retour d’expérience : comment en est-on arrivé là ? C’est la question que Le Monde (22 décembre 2017) pose aux médiateurs qui viennent de rendre leur rapport : « Comment expliquer un tel fiasco dans la conduite du dossier NDDL ? ».

Voici la réponse : « On a le sentiment que l’Etat et les collectivités avaient une forme de certitude sur la pertinence et l’efficacité de leur dossier et qu’ils n’étaient pas prêts à le réévaluer, à entendre des propos contradictoires.

Il y a eu une sorte d’enfermement, un défaut d’écoute de tous côtés sur l’ensemble du processus, à toutes ses étapes. (…) Il y a aussi une question de durée du dossier. Quand des maîtres d’ouvrage portent un projet durant de trop nombreuses années et que vous leur dites ‘il faudrait peut-être regarder les autres options raisonnablement envisageables’, ils refusent en disant qu’ils sont les meilleurs connaisseurs du projet ».

Voilà qui s’applique bien à Crolles, sans changer un seul mot, au projet de déviation qui resurgit périodiquement depuis une trentaine d’années et à notre fameuse digue du Fragnès. Sauf qu’ici, en l’absence de ZAD, le projet se poursuit comme au siècle passé.

Merci aux médiateurs pour leur sagesse. Je leur emprunte la conclusion, comme une lettre au père Noël : « Il faut maintenant tourner la page, refermer le dossier, sortir par le haut. Nous avons l’opportunité de construire le ciel du futur et l’agriculture du futur ».

 

Francis Odier, 22 décembre 2017

Photo : http://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2016/03/Manifestation-aux-Vans-11-sur-18.jpg

04 février 2017

RLP - Pas facile

La commune de Crolles engage une concertation en vue de l’élaboration de son Règlement Local de Publicité. L’initiative est excellente, lecrollois.fr l’a déjà saluée dans un article du 2 janvier, il s’agit de se doter d’un outil pour contrôler (un peu) le paysage urbain.

Une réunion publique était organisée le 17 janvier. Elle m’a permis d’entrer dans un sujet pointu auquel je ne m’étais jusqu’alors jamais intéressé. Nous avons poursuivi la discussion avec Trait d’Union. Je commence à sortir du brouillard. L’affaire est plus compliquée qu’on pourrait le penser. Voici une première réflexion sur les verrous intellectuels qu’il faut surmonter pour se lancer vraiment dans les propositions sur le futur RLP de Crolles.

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Pour commencer, il faut préciser de quoi il s’agit, sans euphémisme. L’intérêt d’un règlement est de limiter la publicité. Il s’agit donc de réduire, et parfois d’interdire, la publicité. Bien sûr, la commune pourra discourir sur l’idée que l’on veut mieux tenir compte du contexte local, préserver la qualité visuelle, améliorer l’équité entre les commerces … mais, en pratique, personne n’est dupe, un règlement de publicité n’a de sens que s’il interdit, freine, limite, contraint …

C’est ainsi le premier obstacle à surmonter : accepter de fixer des règles moins permissives que l’existant ou le possible. Or, ce n’est pas si facile dans un pays pétri de liberté, de libéralisme et d’individualisme.

Ensuite, il faut se demander qui fait de la publicité et qui va « bénéficier », si j’ose dire, du nouveau règlement. Ce sont surtout les commerçants. Immédiatement, surgit la deuxième objection : il faut bien vendre ! Depuis des siècles, la société et les villes, au moins en Europe, se sont construites sur le commerce et sur des formes de mercantilisme. Les princes, et nos élus d’aujourd’hui, s’appuient (entre autres) sur les commerçants. Et voilà qu’on voudrait les brider alors que des mouvements politiques puissants revendiquent en permanence la libération des énergies, des forces vives ! Ce deuxième obstacle est redoutable et je sais que bien des citoyens ne le franchiront pas : pour faire le règlement local de publicité, il faut accepter de mécontenter quelques commerçants, se convaincre et argumenter que la limitation de la publicité sera sans effet significatif sur les ventes. Or, nous avons une peur bleue d’entraver l’activité économique.

A ceux qui sont toujours là, qui ont vaillamment franchi les deux premières haies, j’ai le regret d’annoncer que le plus difficile est encore devant nous. Le troisième obstacle sera parfois un véritable mur infranchissable. Un mur comme il en existe dans nos têtes et que nous ne voulons pas voir. Revenons à l’essentiel, à la finalité. Il s’agit de la qualité visuelle de nos rues, il s’agit de la beauté. Edicter un règlement de publicité, c’est aussi trier et choisir entre le beau et le laid, ou entre l’agréable et le vulgaire. Je vous rassure, l’affaire ne sera sans doute pas présentée ainsi. Mais pourtant, en est-on si loin ? Qu’on le veuille ou non, nos règles véhiculeront des jugements de valeur, des avis esthétiques.

Pour aborder cet ultime obstacle, il faudra nous délester de décennies de relativisme et d’aquoibonisme qui entravent nos capacités de jugement. Non, toutes les couleurs ne se valent pas ! Oui, une petite enseigne en bois d’un mètre de côté est plus belle qu’un panneau flashi de deux mètres de long ! Voilà les avis subjectifs et arbitraires qu’il faudra partager durant cette concertation …

Résumons. Ecrire le règlement local de publicité exige que l’on renonce, au moins ponctuellement, au libéralisme, au mercantilisme et au relativisme esthétique ! Ce n’est pas gagné d’avance.

Pour entrer dans une dynamique positive, il vaut mieux retourner la conclusion : participer à l’écriture du règlement local de publicité sera un excellent exercice intellectuel et politique pour cultiver son esprit de contemplation et construire du bien commun. Perspective enthousiasmante.

Mettons la beauté au cœur de nos villes.

Francis Odier, 4 février 2017

 

En complément, à propos de la réglementation locale de publicité:

La documentation publique est accessible ici : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Prescriptions-re...

et ici http://www.developpement-durable.gouv.fr/Guide-pratique-s...

Emmanuel Wormser nous conseille aussi une très belle instruction technique : http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2014/03/cir_381...

Enfin, signalons que la règlementation trouve en partie son origine dans la région grenobloise, où est née l'association "Paysages de France" dont la première action médiatisée a été de faire démonter la "raquette de Comboire" dont les plus anciens se souviennent certainement, et qui a été motrice dans l'élaboration d'une règlementation décentralisée : http://www.liberation.fr/societe/2001/01/10/panneau-inter...

30 novembre 2016

Coopération décentralisée en Colombie

Réflexions de François Gendrin, nouvel élu municipal de Crolles, à propos du projet de Coopération décentralisée en Colombie

La ville de Crolles se lance dans une coopération décentralisée avec la ville de Zapatoca, en Colombie. Les élus minoritaires avaient une autre proposition : un jumelage avec une ville européenne, ce qui aurait permis aux Crollois de vastes échanges et de faire connaissance avec une culture proche de la nôtre.

La délibération votée au conseil municipal du 28 octobre 2016 a été pour moi une vraie découverte.

En résumé grossier, il nous a été proposé d’accorder 42 000 euros de subvention en trois ans à deux associations (dont l’une est présidée par un conseiller municipal de la majorité, ancien adjoint à la culture) pour un travail de relation avec une commune inconnue de Colombie sans que cette action ne soit bénéfique en aucun cas aux habitants de Crolles, auxquels personne ne demande quoique ce soit.

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En tant qu’ancien dirigeant d’une entreprise publique, mais de droit privé, j’aurais proposé à mon conseil, lorsque j’étais en exercice, une telle mission aussi éloignée de l’objet social de l’entreprise que j’aurais été débarqué sur le champ ; d’autre part, à supposer que j’ai réussi à monter un tel projet, je serais certainement encore en prison aujourd’hui…

Alors vous comprenez ma stupéfaction à la lecture de ces projets de convention et je pensais aussitôt que nous risquions d’être attaqués en justice pour « abus de biens sociaux » ou plutôt en droit public pour « détournement de fonds publics » délit passible de 10 ans de prison et de 1000 000 euros d’amende !!

Or il semble que ce ne soit pas le cas ; rappelons un peu d’histoire juridique trouvée sur internet :

« La base légale des actions de coopération de coopération décentralisée avec les pays du Sud « avait été fragilisée par deux jugements récents (TA Poitiers du 18 novembre 2004 et TA de « Cergy-Pontoise du 25 novembre 2004) venus donner une interprétation restrictive à la « notion d'intérêt local ; ces décisions tendaient à remettre en cause la régularité de « nombreuses actions conduites par les collectivités locales.

« Une proposition de loi (dite « loi Thiollière ») a été votée le 2 février 2007 avec l'aval du « gouvernement, afin de sécuriser l'action de coopération décentralisée des collectivités « territoriales en autorisant explicitement ces dernières à mener des actions d'aide au « développement sans être limitées par leur domaine de compétences.

Il résulte du premier paragraphe que les juges de Poitiers et de Cergy-Pontoise avaient une opinion semblable à la mienne, exigeant que toute action de la municipalité respecte la notion d’intérêt local, c’est à dire pour nous l’intérêt des habitants de Crolles.

Le second paragraphe nous apprend que les élus de la République, mis en cause par ces décisions, ont alors voté une nouvelle loi de régularisation permettant aux collectivités territoriales de décider d’utiliser les fonds publics en s’affranchissant de l’intérêt local avec comme effet secondaire désastreux que ce nouveau texte permet de faire n’importe quoi.

Le résultat de cet imbroglio juridique, même s’il est fondamentalement scandaleux, a pour nous l’effet bénéfique de limiter le risque d’une accusation de détournement de fonds publics.

Vous avez compris que je ne pouvais approuver un tel projet qui m’aurait conduit directement en prison si je l’avais décidé dans mes anciennes fonctions.

D’autre part je considère que l’argent que nous gérons ne nous appartient pas et que nous devons le gérer au mieux des intérêts des habitants de Crolles ; je constate aujourd’hui que ce n’est pas ce que fait la majorité municipale qui a voté cette délibération.

J’ai donc voté CONTRE cette délibération autorisant le maire à signer une convention de partenariat avec les deux associations « opérateurs » de cette coopération, et engagé tous les élus fidèles à leur mandat au service de la ville de Crolles à faire de même.

La délibération a été votée par 14 voix Pour, 8 voix Contre et 5 abstentions. Le nombre de voix Contre a été exceptionnellement élevé, signe que cette convention est particulièrement controversée même dans les rangs de la majorité municipale.

François Gendrin

 

Pour aller plus loin :

Sur l’encadrement légal de la « coopération décentralisée », voir l’article L 1115-1 du Code Général des Collectivités Territoriales.

Sur la notion d’intérêt local – lire : pas_de_subvention_sans_interet_local.pdf 

Voir le Procès-Verbal du conseil municipal d’octobre - Délibération n° 096-2016 : Convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet de coopération décentralisée Crolles-Zapatoca « Des Alpes aux Andes ».

Les deux associations avec lesquelles la commune a conclu le partenariat :

20 novembre 2016

Expérimentation sur le jugement majoritaire

Dans quelques heures, nous aurons les premiers résultats des "primaires de la droite et du centre". C'est le moment de rappeler que ces élections et le scrutin majoritaire à deux tours que nous connaissons en France sont vraiment primaires, dans tous les sens du terme. Il y a mieux : le "jugement majoritaire". Nous avons expérimenté, avec dépouillement et discussion en réunion publique le 4 novembre à Crolles.

logo écocitoyens du Grésivaudan.pngEn voici le compte-rendu.

Il n'y a pas de conclusion définitive : il faut poursuivre la réflexion et surtout, surtout, essayer, mettre en œuvre, pratiquer. Les cas potentiels d'application sont innombrables, dans nos communes, nos associations, nos écoles ... Daniel Calvignac, avec qui j'ai co-organisé cet événement, est disponible pour donner un coup de main à ceux qui voudraient, comme nous, appliquer concrètement la méthode du jugement majoritaire pour procéder à des choix démocratiques.

A suivre.

Merci à tous les participants et à ceux qui ont encouragé cette initiative.

Francis Odier, 20 novembre 2016

Nb : la documentation sur le jugement majoritaire est facile d'accès sur le web. Mots clefs "jugement majoritaire".

08 septembre 2016

L'inquiétante pyrale du buis

pyrale dans JM Crolles.pngPour tout savoir sur ce papillon envahissant, dont les chenilles dévorent nos buis, qui tournoie en nuages autour du moindre lampadaire, rendez-vous sur le site de la ville de Crolles. Tout y est dit. L’alerte était donnée dès le mois d’avril dans le journal municipal (cf ci-contre).

Terre Dauphinoise, dans son numéro du 28 mai 2016, nous mettait aussi en garde : « La menace de voir les buis succomber sous la dent de la pyrale se précise désormais en Isère ». Interrogé par cet Hebdomadaire d’information générale agricole et rural que je vous recommande, le responsable du service des espaces verts de la ville de Grenoble disait craindre une explosion à l’automne. Il avait raison, bravo pour la prévision !

Nous étions alertés, mais nous sommes démunis.

La montée à St Hilaire du Touvet par le chemin du Pal de Fer est devenue une épreuve... psychologique : les plus craintifs seront effrayés par les guirlandes de chenilles au milieu desquelles il faut zigzaguer et qui s'invitent dans leurs cheveux en pendant au bout de leur soie, les naturalistes se désoleront de la vision cataclysmique des arbres effeuillés dans la traversée des buis situés à l'amont du château de Montfort...

Bien sûr il existe des traitements, y compris biologiques, mais (à ce stade de l’invasion) personne n’imagine inonder les coteaux du Bacillus thuringiensis que l’on peut se procurer aisément en jardinerie (une remarque préventive au passage : pas besoin d’agrandir nos magasins de bricolage, on y trouve tout ce dont on a besoin).

Nombreux semblent être les particuliers qui jettent l'éponge et qui mettent fin aux traitements qu'ils avaient engagés l'année dernière, découragés par la voracité des chenilles dont aucune vague de froid hivernale n'a permis de réguler le nombre cette année.

La situation ressemble étrangement à celle du moustique tigre : les bons gestes, les bons comportements individuels ne changent pas grand-chose à l’affaire. Chacun fait ce qu’il peut, et constate que les papillons n’ont jamais été aussi nombreux. Le phénomène nous dépasse. L’individualisme est mis en échec. Ce n’est pas la somme des actions citoyennes qui fera reculer la pyrale, mais, nous verrons, la nature qui se régulera d’elle-même, ou bien les chercheurs qui trouveront la parade grâce au programme collaboratif Save Buxus, ou bien la collectivité qui décidera de mesures radicales et peut-être coercitives de prophylaxie.

Homme qui te croyait tout puissant, te voilà humilié par un vulgaire papillon dont tu connais tout.

Je suis stupéfait de la vitesse à laquelle la pyrale du buis s’est propagée. En quelques années, des surfaces immenses sont infestées.

Il est fascinant, aussi, de constater comme l’alerte et la connaissance du phénomène sont peu utiles pour s’en prémunir. Finalement, la société ne bouge qu’en réaction, la prévention reste toujours illusoire, superficielle, trop tardive. Nous avons besoin d’être enveloppé, ennuagé par la pyrale pour nous en préoccuper.

Il en sera sans doute de même pour le réchauffement climatique : l’information coule à flot, les alertes sont quotidiennes, mais nous avons encore besoin de quelques bonnes catastrophes, bien scandaleuses et dramatiques, avec de l’émotion qui déborde, pour engager vraiment des changements de trajectoire.

Il faudra aussi informer les partisans du « moins d’Etat » de ce phénomène curieux : quand la pyrale prolifère, l’habitant inquiet appelle la mairie, et non le « marché ».

Francis Odier, 8 septembre 2016

 

Source  de l’encart « Contre la pyrale du buis » : Magazine d’information de la ville de Crolles, avril 2016.

A lire : http://www.ville-crolles.fr/news/getnews.php?file=n_1280.xml

20:34 Publié dans Actualités - culture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crolles |

22 novembre 2012

Une conférence époustouflante

agriculture,grésivaudan,crolles

Lundi 19 novembre 2012, à l’Espace Aragon, le Grésivaudan nous a offert une conférence époustouflante sur l’agriculture au XXIème siècle. Comment nourrir l’humanité ? Comment faire face aux grands problèmes de l’agriculture mondiale ?

Le compte-rendu en version audio et en musique - offert en cadeau par mon fils :   podcast

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15 mars 2012

Les vestiaires de la fédération de foot

Le chantier des nouveaux vestiaires de Crolles est presque fini.

crolles,normes,post-démocratieA La Marelle, les ouvriers ont démonté les équipements de skate encore récemment fréquentés par des enfants en trottinettes ou en tricycles qui profitaient du départ des grands ados vers le skate park du gymnase Guy Bolès.

crolles,normes,post-démocratieCe projet pèse financièrement lourd : autour de 200 ou 250 milliers d'euros (à vérifier, le cout complet du chantier n’a pas encore été publié dans le journal municipal). Pourquoi donc cette nouvelle construction ? Est-ce que l’on manquait de vestiaires, le gymnase Léo Lagrange et la Marelle étant à deux pas ? Que nenni !

Voici ce qu’en dit le procès-verbal du conseil municipal de Crolles, 20 janvier 2012, qui a autorisé le maire à déposer un permis de construire : « Les vestiaires actuellement utilisés par le Football club Crolles Bernin accolés au gymnase Léo Lagrange ne sont plus aujourd’hui adaptés aux besoins de la fédération de foot tant en termes de taille que de localisation. C’est pourquoi, il est prévu la création de nouveaux vestiaires en complément de ceux utilisés à la Marelle et conformes aux normes de la Fédération Française de Football ».

Oui, vous avez bien lu ! La motivation du projet n’est pas de répondre aux besoins des joueurs de foot, mais aux besoins de la fédération de foot. Incroyable, mais vrai. Il s'agit de passer sous les fourches caudines de la fédération qui a édicté une norme selon laquelle, pour un terrain de la catégorie que revendique le Football Club Crolles-Bernin (FCCB), il ne doit pas y avoir de route ou de rue entre le stade et le vestiaire.

La fédération a dit : "on ne traverse pas la rue en short". Alors, les élus ont dit : « oui, chef », et débloqué les crédits nécessaires.

C’est ce qu’on appelle la tyrannie des normes, la société post-démocratique où on ne réfléchit plus aux besoins de la population mais où on applique des règlements technocratiques et, bien souvent, corporatistes.

La décision de principe ayant été prise, ces vestiaires auraient pu donner un beau chantier participatif, incitant les joueurs de foot à mettre la main à la pâte, avec l’aide des citoyens volontaires. Dans cette affaire, il n’y a pas de calendrier à tenir absolument, le bâtiment à construire est plutôt simple. Il y avait une occasion en or, pédagogique, pour expérimenter publiquement des matériaux innovants et écologiques tels que botte de paille,  blocs de chanvre, terre de paille, terre massive comme on en fait dans les Terres Froides, et le tout avec une ossature en bois de Chartreuse.

Ce bâtiment, s’il a le malheur d’être chauffé, sera un gouffre énergétique, en opposition complète avec une politique de maitrise de la consommation. 

 L’intégration du vestiaire dans le paysage est déconcertante et de très mauvais gout. Face à tant de laideur, il ne reste plus qu’à souhaiter que le blanc algeco se transforme vite sous le pinceau créatif des artistes en herbe qui sont nombreux à Crolles comme on peut le voir sur le kiosque juste à côté. crolles,normes,post-démocratie

C’eut été une occasion de faire ensemble … Occasion manquée … Peut-être pour une autre fois.

Il faut croire que l’agenda 21 qui dit vouloir « accentuer la participation citoyenne » et « Utiliser des matériaux innovants dans l’aménagement et l’entretien de l’espace public » ne concerne pas les vestiaires de la fédération de foot.


Crolles, 15 mars 2012

Jean-Paul Chollet (amateur de paille et de chantier participatif) et Francis Odier (pourfendeur des normes anti-démocratiques), avec la contribution de Denis David (spécialiste du développement vraiment durable).

 

Addendum - 16 mars 2012 : Je reçois le compte-rendu de la commission Sport Culture vie Associative et Patrimoine (SCAP) du 10 février 2012. Extrait : "Echange sur les projets sportifs en 2012 - Projet sur les équipements sportifs : Pour sécuriser les déplacements entre les vestiaires et les terrains, des vestiaires de football seront mis en place d'ici fin mars 2012 sur l'ancien skatepark. Cet aménagement répond à une norme fédérale qui impose que les vestiaires foot soient dans l'enceinte du stade pour prétendre à disposer d'un terrain homologué. Ces structures modulaires seront décorées par du graph ou une fresque".

Commentaires : les élus sont informés alors que le projet est bouclé, prêt à être mis en oeuvre. Non seulement il n'y a pas de concertation avec les habitants, mais même les élus ne sont pas vraiment impliqués. Oui, la décoration par une fresque sera bienvenue. 

Je réitére une proposition que j'ai déjà faite moultes fois : les comptes-rendus des commissions municipales devraient être publiés. Il n'y a rien qui justifie la confidentialité dans ces comptes-rendus.

F. Odier

01 février 2012

Transports du Grésivaudan : compte-rendu de la commission du 5 janvier 2012

logo_transports.pngCompte rendu : Commission transports Grésivaudan du 5 janvier 2012

La commission Transport de la communauté de communes du Grésivaudan s'interroge sur la fréquentation des bus du réseau du Grésivaudan. Plusieurs demandes et/ou perspectives d'amélioration du réseau sont présentées.
crolles,grésivaudan,transports en commun
Commentaires et propositions

Intuitivement, on perçoit bien l'utilité du réseau de Bus du Grésivaudan. Dans le même temps, les interrogations sur la fréquentation sont légitimes : chacun peut voir passer des bus quasi vides, l'argument selon lequel "la mise en oeuvre de bus en heure creuse contribue à l'attractivité du transport et à son utilisation y compris aux heures de pointe" ne peut pas suffire pour clore le débat.

En tant que citoyen, je suis donc demandeur, comme les membres de la commission Transport, de statistiques détaillées et régulières sur la fréquentation. De telles statistiques devraient être disponibles auprès du public, par exemple via le site du Grésivaudan. Nous pourrions aussi publier ces statistiques sur Le Crollois ... si elles nous étaient communiquées. 

La commission déplore la "déconnexion entre le développement du logement à Tencin et les réductions d'offre opérées sur le réseau TransIsère". Effectivement, on ne rappellera jamais assez que les questions d'urbanisme et de transports devraient être traitées en pleine cohérence.

Pour faciliter la coordination avec le réseau TransIsère, le mieux serait maintenant de transférer au Conseil Général de l'Isère le réseau du Grésivaudan, ce qui aurait le mérite de simplifier l'organisation des transports dans un but d'efficacité et d'amélioration des services.

Pour ne pas perdre l'avantage de la proximité, il faudrait bien sur maintenir la commission Transport en élargissant son champ d'action à l'ensemble du réseau de transports en commun du Grésivaudan (bus, transport à la demande, liaisons avec le réseau ferré, liaisons avec le réseau vélo).

Francis Odier

16 décembre 2011

Liaison Crolles - Brignoud : le câble est enterré

Le câble est enterré.

Il pourra transporter du courant électrique, mais pour les cycles et les piétons, il faudra construire une passerelle. C’est le retour en 2001, au moment où l’équipe municipale de Crolles décidait d’engager « un vaste programme de pistes cyclables sur la commune ». Le journal municipal publiait alors une carte avec les différents itinéraires envisagés pour une liaison piétons – cycles entre Crolles et Brignoud.

Telle est la conclusion, implicite mais néanmoins limpide, à laquelle est parvenue la réunion de concertation organisée le 15 décembre 2011 à l’Espace Aragon.

Sur environ 150 à 200 personnes présentes, nous avons eu deux témoignages en faveur  du câble. Un vice-président  de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Grenoble a indiqué, en se tournant vers François Brottes, que « votre projet » fait partie de ceux dont l’Isère a besoin pour résoudre les problèmes d’embouteillage et pour dynamiser l’économie. L’avocat de Poma, après s’être présenté comme « expert judiciaire » ce qui n’était pas la meilleure approche pour exprimer son empathie avec les habitants de Brignoud et de Crolles, a tenté un coup de bluff en suggérant que le chiffrage comparatif qui venait d’être projeté était faux, les couts d’exploitation, sur le même trajet, du bus étant très supérieurs à ceux du transport par câble. La salle n’a pas bronché.

Vous trouverez ultérieurement, dans d’autres articles du Crollois, les éléments techniques du dossier. Mais, d’ores et déjà, l’étude comparative présentée en introduction du débat par Francis Gimbert permet de conclure sans ambiguïté : un dispositif de type « passerelle pour les modes doux + restructuration des infrastructures pour les véhicules routiers + itinéraire aménagé pour les bus » pourrait répondre aux besoins de sécurisation et de fluidité avec un cout complet sur 20 ans bien moindre qu’un transport  par câble.  

Depuis des années, des doutes et des moqueries sont exprimés sur l’utilisation d’un transport par câble pour la liaison Crolles – Brignoud. Tout simplement car nous ne sommes ni à New-York, ni à Medellin qui sont les références emblématiques du tramway aérien.

François Brottes est allé au bout du bout de ce qu’il peut faire pour porter le dossier, alors que, ce 15 décembre, il ne s’est pas trouvé un seul élu pour prendre publiquement  position en faveur du câble.

Les esprits chagrins se demanderont pourquoi nous avons perdu 10 ans en de vaines réflexions faussement innovantes.  

Mais ce matin, je suis guilleret. Je le dis sans ironie : la réunion de concertation fut de grande tenue, presque un modèle (il ne manquait que la diffusion préalable du dossier), la décision n’était pas inscrite d’avance, le choix final sera (j’en suis sûr) celui du bon sens.

Il n’y a pas encore eu de décision officielle. Comme disait l’ancêtre François, il faut laisser du temps au temps pour que le travail de deuil puisse s’accomplir et que le câble soit définitivement enterré.

En tant qu’irréductible crollois, je dois dire que ce moment est assez incroyable. Pour une fois, me voilà parmi la majorité !

Francis Odier