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17 juin 2018

Cet été, mettez les gilets orange pour randonner en montagne !

Au risque de choquer mes amis environnementalistes, je confesse sans honte aucune que j'aime le gibier à ma table, je respecte la chasse et, comme diraient certains à qui l'on reprocherait leur racisme latent, j'ai même un ami chasseur.

Pour autant, un arrêté préfectoral récent m'a ... surpris, désarçonné, effrayé même.

Publié au registre des actes administratifs le 14 juin dernier, il règlemente les dates d'ouverture de la chasse. Un communiqué de presse avait annoncé son contenu quelques jours auparavant

Après une consultation du public organisée du 26 avril au 22 mai derniers, dont la synthèse et l'indication des propositions du public dont il a été tenu compte n'ont pas été rendues publiques en violation de l'article L.123-19-1 du Code de l'environnement, cet arrêté dispose notamment que la chasse au grand gibier démarre ... le 1er juillet prochain et se poursuivra cet automne pendant la période de chasse habituelle.

L'insuffisance des prélèvements d'individus adultes, susceptibles d'opérer d'importants dégats dans les cultures comme en milieu naturel en raison de leur nombre, explique certainement cette politique iséroise.

Mais les chasseurs eux-même semblent peu convaincus de l'adéquation de cette mesure à la surpopulation des sangliers, notamment : dans un communiqué publié dans le Dauphiné, ils indiquent que le prélèvement estival ne représenterait pas plus de 2% du prélèvement annuel et n'hésitent pas affirmer "Chasser douze mois sur douze, non merci !"

Reste que des chasseurs sont bien autorisés, à titre dérogatoire, à tirer pendant l'été sur du grand gibier.

 

En Isère pourtant, les activités de pleine nature constituent une part importante de l'activité économique: doit on, dans ces conditions, y favoriser la naissance de conflits d'usage entre randonneurs et chasseurs, en plein été ?

Car des conflits, il y en aura nécessairement entre des chasseurs gênés par des randonneurs bruyants et des promeneurs craignant le passage d'une balle perdue -on parle bien ici de chasse au grand gibier.

 La galinette cendrée des inconnus est une caricature d'un monde de la chasse qu'on ne connait pas dans les ACCA -associations communales de chasse agréées- que je cotoie. Pour autant, on rencontre parfois, dans les équipages qui louent à la journée un territoire de chasse, des profils de rurbains "viandards" qui ne s'en éloignent que trop peu.

Alors, pour ne pas sombrer dans la caricature mais pouvoir se promener en toute sécurité, cet été, sortez couverts !

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E.Wormser, le 17 juin 2018

12 juin 2018

Gens du voyage : héritage encombrant et mémoire sélective... un "secret de famille"

"La vérité est à manier avec précautions. Mais chacun a le droit de connaître ce qui touche à ses origines et à son devenir. Ces informations lui appartiennent. (...) L’existence d’un secret toxique se manifeste de façon plus insidieuse. Les faits sont souvent masqués par des " mythes " de substitution dont on pressent bien qu’ils ne sont pas tout à fait vrais."

Ces mots sont extraits d'un article -parmi beaucoup d'autres traitant du sujet- publié dans le magazine Psychologie.

Il n'est pas contestable qu'ils ne s'appliquent pas seulement aux secrets de famille et fournissent également une grille d'analyse précieuse pour comprendre les carabistouilles qu'on nous sert dans l'éditorial du dernier journal municipal.

Un extrait de ce texte illustre particulièrement sa prégnance dans le comportement de certain représentant :

"trouver d’autres solutions, telles que la remise en état d’un terrain communal situé près de la déchetterie. Ce site pourrait offrir une réelle alternative en cas de nouvelle tentative d’installation dans le parc. Cette initiative, je l’ai prise alors que Crolles remplit déjà ses obligations légales."

On sait comme certaines collectivités sont convaincues de l'attirance des gens du voyage pour les déchetteries : Hergé n'était pas un grand humaniste mais il dénonçait pourtant cet a priori dans les dessins déjà repris dans notre article du mois dernier. Las, ces caricatures n'ont pas suffi à éviter qu'on installe les "bohémiens" des Bijoux de la Castafiore à quelques mètres des bacs de la déchetterie de Saint Ismier ou qu'on décide d'exploiter une centrale de compostage à proximité de leurs habitations à Villard-Bonnot.

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A Crolles, l'idée n'est pas neuve, loin s'en faut... Et elle constitue apparemment un secret toxique qu'il est utile de réveler alors que certains semblent l'oublier, l'enfouir même tel un secret de famille !

Souvenez vous, en 2007, Crolles accueille déjà les gens du voyage "derrière la déchetterie" dans une aire "transitoire". En novembre de la même année, le Conseil municipal reconnait de graves problèmes de "salubrité" et finit par admettre que des travaux s'imposent en attendant l'ouverture de l'aire de grand passage de l'autre coté de l'autoroute.

En septembre 2008, le Conseil municipal constate que l'aménagement de l'aire de grand passage est bloqué -mais sans dire que c'est parce que le projet est illégal, tout simplement : de méchants environnementalistes empêchent qu'on mette fin à l'utilisation de l'aire transitoire qui, pourtant, "n’est pas conçue pour offrir des conditions d’accueil dignes et décentes aux gens du voyage". Le journal municipal du même mois reprend cette antienne : "Dés l'ouverture de cette aire de grand passage, l'aire provisoire située à proximité du SICIOM a vocation à fermer."

La même année, le maire de l'époque a expliqué à la presse que "certains veulent mettre les choses à feu et à sang pour des grenouilles".

On retrouve dans ces déclarations deux thèmes repris dans le journal municipal de juin 2018 : en substance, "on va faire une installation seulement transitoire derrière la déchetterie" et "c'est pas la fôte à la commune" : il y a dix ans déjà qu'un mythe se construit, un mythe de substitution !

En 2009, branle-bas de combat à la mairie : l'association France Liberté Voyage fait part au maire des conditions exécrables d'accueil des gens du voyage sur la commune... Reprenant les deux branches du mythe de substitution qu'il élabore patiemment, le maire répond, dans un courrier du 23 avril : en résumé, le projet d'aire de grand passage est bloqué par la FRAPNA -en fait, il est bloqué parce qu'il est illégal- et les reproches formulés par les représentants des gens du voyage sont malvenus puisque tout ça n'est pas la fôte à la commune.

En juin 2010, le conseil municipal donne son avis sur le projet de schéma départemental d'accueil des gens du voyage... L'occasion pour le maire de Crolles de mettre le singe sur l'épaule de la communauté de communes... qu'il dirige (!)..., de rappeler que la commune n'est pour rien dans le retard pris pour réaliser l'aire de grand passage et... d'informer que si ladite aire n'est pas réalisée ou exploitée conformément aux termes du schémas, la commune devra réaliser une aire d'accueil de passage ou de séjour.

 

En juin 2018, poursuivant le grand œuvre de son illustre prédécesseur, le maire de Crolles indique, au sujet des travaux qu'il va engager "près de la déchetterie", que la commune remplit ses obligations légales.

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Mais la commune l'aurait alors fait en mettant le singe sur l'épaule de l'intercommunalité, ne l'oublions pas... et que le singe était bien malade depuis sa naissance !

Et surtout, Crolles remplit-elle ses obligations en 2018 ? Non, comme l'annonçait déjà François Brottes dix ans plus tot.

 

Philippe Lorimier omet en effet de rappeler ici que la situation décrite dans notre article du mois dernier n'est que l'héritage de décisions parfaitement irrégulières prises d'abord par la commune de Crolles, par l'Etat mais à la demande de la première et par la communauté de commune présidée par un élu crollois...

Il oublie également de préciser le projet initialement prévu d'une aire de grand passage proche de l'autoroute, en zone inondable, avec des assainissements insuffisants, non conforme au SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux), et dont les incidences environnementales n'ont jamais été correctement compensées.

Il oublie enfin de mentionner que l'aire de grand passage finalement aménagée est déjà occupée -et inutilisable pour les grands passages- parce que l'intercommunalité n'a pas réalisé l'aire de séjour qu'elle devait construire pour accueillir ceux qui y sont déjà installés.

Tout s'est donc passé comme l'annonçait le maire de Crolles en 2010, dans ses prévisions les plus pessimistes !

 

Dans un article presqu'aussi ancien que les faits rappelés précédemment, notre blog s'interrogeait sur l'héritage que le maire actuel de Crolles revendiquerait après son élection : force est de constater que nos espoirs se sont avérés vains... La pratique de la menterie et de l'approximation avec les faits objectifs se poursuit : on nous prend décidément pour des poissons rouges.


A moins, à moins .... que le poids du secret de famille et la honte qui l'accompagne soient une explication plausible de cette mémoire sélective. Une telle interprétation rendrait acceptable -parce qu'incoercible- cette posture qui, fondée sur un "mythe de substitution", fait fi à la fois:

  • de la continuité politique avec les mandats précédents revendiqués par les candidats aux élections municipales aujourd'hui majoritaires
  • et du principe de continuité du service public qui impose qu'à l'occasion d'un changement d'équipe, l'exécutif nouveau n'abandonne pas brutalement l’œuvre de ses prédécesseurs.

E.Wormser, le 12 juin 2018

11 juin 2018

Charte du Développement Durable en Grésivaudan

Le sujet n'est pas neuf, mais il reste d'actualité. Ou plutôt, il serait souhaitable qu'il le soit. A l'occasion de la préparation du projet de territoire du Grésivaudan, nous avons le plaisir de remettre en ligne des documents maintenant historiques qui permettront à chacun de se faire une idée sur le bilan du Grésivaudan, d'abord en tant que "pays", puis en tant que communauté de communes, et sur le chemin parcouru depuis une dizaine d'années.

En juin 2009, six mois après sa création, le Grésivaudan adopte sa charte de développement durable. Il ne s'agit pas d'un engagement gratuit, mais d'un point de passage obligé vers un contrat de développement durable avec la région Rhône-Alpes, contrat qui ouvre la porte à des subventions pour des actions contributives au développement durable. C'est une mécanique institutionnelle complexe comme nous aimons bien en France : des textes généreux et généraux en préalable à des espèces sonnantes pour des actions que l'on espère non trébuchantes.

Dans son avis, le Conseil de Développement, qui n'est pas naïf, insiste lourdement : ce que l'on veut, c'est une politique de développement vraiment durable. La plaquette réalisée par le Conseil de Développement reprend ce leitmotiv : il y a "nécessité d'engager résolument le Grésivaudan dans un développement vraiment durable en s'appuyant sur plus de participation des habitants afin d'économiser les ressources et réduire la pauvreté et les inégalités".

C'est là que l'on voit qu'il y a loin de la coupe aux lèvres ... La participation des habitants est épisodique, lacunaire, partielle ... En un mot : absente. Quant à la pauvreté et aux inégalités, ce sont des enjeux bien éloignés des préoccupations d'une collectivité territoriale accaparée d'un côté par les soucis quotidiens de la gestion, de l'autre par des réflexions très théoriques sur les politiques à mener.

Sans doute avons nous eu tort de nous complaire dans des déclarations incantatoires, trop ambitieuses pour être réalistes, tellement floues qu'elles en deviennent vide de sens. Avec le recul, je m'interroge : la charte a-t-elle fait progresser le développement vraiment durable ? Je crains l'inverse. La charte a masqué l'inertie et la continuité des politiques réellement menées, elle a fait illusion, retardant les prises de conscience, contribuant à l'égarement collectif.

A l'époque, plusieurs signaux auraient dû attirer l'attention. La charte a été élaborée avec des erreurs grossières de méthode.

L'histoire commence toujours avant ce que l'on croit. Le texte de 2009 est la mise à jour d'une version initiale adoptée en 2003 (lire : Parties I et II et Partie III). Mais en 2009, le conseil communautaire est pressé ; il ne procède à aucune évaluation du texte précédent ; il oublie ainsi l'histoire récente. Il ignore aussi la géographie : le diagnostic est donné en seconde partie, après les orientations en première partie. Les deux parties du document ne sont pas articulées. La charte se veut volontariste sur le développement, mais sans poser correctement les problèmes auxquels elle souhaite répondre.

La charte est donc hors du temps, hors sol, elle plane. Irréelle, elle est insensible à la pesanteur et à la tragédie du monde. Dans 10 ans, nous pourrons voter à l'unanimité une version 3 après avoir modifié quelques adjectifs et déplacé deux ou trois virgules.

Peut-être suis-je sévère, mais comment ne pas l'être et comment ne pas être déçu quand on se souvient des espoirs placés, ces années là, dans la continuité du Grenelle de l'Environnement, dans le développement durable qui devait renouveler, en même temps, le contenu des politiques, avec une meilleure prise en compte de l'environnement, et les méthodes mises en œuvre en se fondant sur la participation citoyenne ? 

Alors, quels enseignements en tirer pour notre projet de territoire ? J'en appelle surtout à la simplicité. Que le projet s'appuie sur un diagnostic, qu'il soit concret et centré sur les compétences de la communauté de communes. Pas besoin de nous faire rêver, ce n'est ni l'heure ni le lieu de s'assoupir.

Quelques mots encore pour ne pas rester sur l'impression (fausse) que rien ne change. En 2003 et 2009, concernant la qualité de l'air, c'est surtout la pollution par le trafic automobile qui inquiétait. Aujourd'hui, les connaissances sont plus précises et le chauffage au bois est sur la sellette. En 2009, le diagnostic évoquait, à plusieurs reprises, l'évasion commerciale vers l'agglomération grenobloise. Ce sujet était soigneusement oublié des orientations figurant dans la charte ... mais il a été pris en compte dans les politiques réelles menées, comme on le voit avec la croissance considérable de la grande distribution à Crolles.

Enfin, je ne peux être exhaustif, mais je vous recommande la lecture de cette charte du développement durable du Grésivaudan. Chacun y trouvera des lignes en écho à ces centres d'intérêt. Tiens, voilà les risques naturels, dans la partie Diagnostic : "la géomorphologie induit la présence de risques naturels importants et quasi omniprésents sur le territoire : éboulements, voire écroulements rocheux sur les parties basses des piémonts qui limitent l'urbanisation des parties hautes des communes (...)". On croirait ce texte dicté par François Brottes pensant très fort à la digue du Fragnès qu'il voulait construire à Crolles. Vous pourrez lui dire que le chantier avance bien, il sera fini, ou presque, en 2019, dix après la charte. Le sujet n'était pas mentionné dans les orientations du développement durable, mais il a été pris en compte dans la politique de développement-tout-court.

En ce printemps 2018, le développement durable ne fait plus recette. Comme les agendas 21 échoués dans les friches numériques, il peut rejoindre le musée des modes et vagues qui ont envahi temporairement l'espace public, laissant des traces ici ou là, semant malgré tout des graines qui germeront si les écosystèmes restent suffisamment ouverts et libres.

Pourtant, qu'elles étaient belles ces orientations : Gérer l'espace et les ressources de manière économe, Assurer l'équité, Développer les synergies, Maintenir le lien social, Faire vivre le patrimoine, Encourager les solidarités, Diversifier l'activité et l'emploi, Conforter l'économie agricole, ... J'adore !

Francis Odier, 29 mai 2018

31 mai 2018

Accueil des gens du voyage : les représentants du peuple ont-ils vraiment un rapport aussi compliqué avec la vérité ?

Dans son dossier publié le 26 mai dernier relatant l'installation des gens du voyage dans le parc Paturel et la réunion organisée par le maire de Crolles le 24 mai, la journaliste du Dauphiné rapporte que :

(...) l'aire de séjour de 50 places située à côté de la barrière de péage de Crolles, devait accueillir initialement 210 caravanes. Mais François Brottes, alors député de la 5è circonscription et maire de Crolles, avait fini par perdre devant la justice face à la Frapna.

Parce qu'il s'agissait d'une zone inondable, destinée à devenir un champ d'inondation contrôlée (pour les crues d'une fréquence trentennale), et aussi parce que c'était une zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique (Znieff)... Bref, si la construction avait pu se taire pour 210 caravanes, aujourd'hui, le Grésivaudan remplirait ses obligations en termes d'aire d'accueil de grand passage.

et plus loin :

"En juillet et août, le niveau de l'Isère ne monte pas, et les grands passages ont surtout lieu a cette période de l'armée », a plaidé le maire de Crolles, dépité que « la dimension environnementale prenne trop souvent le pas sur d'autres objectifs !'... Humains, sociaux et politiques bien évidemment.

Rien... n'est moins vrai !

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24 mai 2018

Le Parc Paturel, lieu d'accueil

Cette année, ils sont venus au printemps, en mai plutôt qu'en juillet. Il faut dire que le site est idéal pour un accueil de groupe. C'est leur deuxième séjour, une nouvelle tradition est née.

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Les gens du voyage apprécient le parc Paturel, à Crolles. Je les comprend. Transgressant la règle qui voudrait les exclure de lieux magnifiquement adaptés à des courts séjours de grand passage, ils nous ouvrent les yeux et nous invitent à innover : plutôt que ronchonner contre des intrus, plutôt que chercher en vain à les reléguer dans les franges inhospitalières de nos territoires, élargissons les usages du parc à l'accueil de groupe. Les candidats ne manqueront pas, l'équité y gagnera, la commune pourra être fière de la diversité des rassemblements festifs, culturels ou conviviaux qui se tiendront sur ce bel équipement du cœur de ville.

Le parc est assez grand pour que la venue d'un groupe ne gêne en rien les promeneurs. J'en témoigne après ma visite d'aujourd'hui. Il y a l'eau courante, l'électricité, de grands espaces pour installer un chapiteau et laisser les enfants gambader en toute liberté.

 

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L'air du temps nous bassine sur le vivre ensemble. Le voilà qui s'invite parmi les arbres.

On lira dans le Dauphiné de ce jour un article sur les gens du voyage "installés sans autorisation sur le terrain de rugby" de Tullins ... Les séjours non autorisés des gens du voyage sont un marronnier. Quand un problème paraît insoluble, c'est souvent qu'il est mal posé. Tel est le cas ici. Au lieu de se lamenter, "les élus se sentent seuls", mieux vaudrait semer des graines de fraternité.

Voir aussi sur le même sujet : article de juillet 2017 "Accueil tout public".  

Francis Odier, 24 mai 2018

 

08 avril 2018

Le Pére Noel, le budget de la CCG 2018 et le vote secret

Ce Jeudi 5 Avril lors du conseil communautaire, les vingt places réservées au public ont été  prises d'assaut à 18h pour un conseil à 18h30 .....

La principale délibération portait sur le vote du budget 2018 après avoir été débattu lors du précèdent conseil du 12 Mars, déjà houleux. Le président avait demandé aux Vice-Présidents de faire des économies pour trouver les 5 à 6 millions manquant, tout en tournant avec délicatesse les boutons des taxes.

Tollé d'une dizaine élu(e)s et quelques VP, les autres sont silencieux, face aux propositions :

- dépense maintenue !!!!!, versement aux communes diminuées de 6 %, augmentation de la taxe transport versée par les entreprises et 70% d'augmentation de la  taxe ( de 3.27% à 5.56% ) foncière sur le bâti (part inter co).

Il a été expliqué aux élu(e)s et aux personnes du public ( !!!!!) , beaucoup d'orateurs ont remarqué son importance ..., que l'AC ( budget alloué aux communes dite Attribution Communale ) était historiquement " injuste et inégalitaire " mais impossible d'y toucher pour l'instant,  à la veille des élections en 2020.....

Les lourdes dépenses d'investissement et de fonctionnement (hotte du Père Noel) du passé ont été votées mais sur propositions faites par  les commissions ad hoc. 

Chaque commune avait donc son lot de récompense.

Dans les tuyaux actuellement, il y a 14 M euros pour la  piscine de Pontcharra, le musée d'Allevard, un bâtiment sur le Plateau, plusieurs multi accueils, requalification de la déchetterie de Crolles récemment rénovée etc ....

Et 571 agents  constituent le CCG et le recrutement continue  !!!!!!

Avec certes des baisses de dotation de l'état issues des précédents gouvernement toutes tendances confondues, il faut trouver des solutions acceptables sur les taxes actuelles.

Le président soucieux de garder un endettement modéré des finances  a proposé aux votes des ajustements ...

-validation d'un retour possible de la DCRTP ( anciennement taxe professionnelle )

-  augmentation de la taxe foncière à 4.8%

- AC maintenue .... mais à revoir associée à un pacte financier et au projet de territoire.

Un élu a, avec beaucoup de bon sens, proposé un vote secret par voie électronique, très facile de mise en œuvre et disponible  devant chaque élu(e) et résultat immédiat.

Et miracle, des votes contre et absentions  sont comptabilisés !!!!! et une large majorité ( 2/3 environ) a approuvé les délibérations.

Les autres délibérations sont soumises à main levée : "qui est  contre, qui s'abstient, merci",  "l'affaire et dans le sac".

Débat houleux, très technique maitrisé par peu d'élu(e)s (un élu maitrise mal "  la règle de trois "  !!!!!), parfois démagogique, mais souvent sincère, inquiet (très) pour l'avenir.

 

Nota : il a été présenté le trésorier  de la CCG , est-ce un nouveau poste, un remplacement, la raison de sa nomination, sa compétence ? Aucun élu(e) n'a posé de question ....

Illustration ponctuelle du niveau de fonctionnement de la CCG : chaque élu(e) lors du conseil communautaire a sur sa table une bouteille d'eau de source : fournisseur Nestlé, origine de l'eau : Belgique !!!!!!.

Une cruche d'eau du robinet ferait amplement l'affaire ? Vous avez dit réduction des déchets, de la pollution, des couts .....

 

JP Chollet

22 mars 2018

Discorde et diversité

Depuis les élections municipales 2014, des discordes et séparations sont apparues dans plusieurs majorités, conduisant par exemple à de nouvelles élections en 2017 à Lumbin et La Terrasse et à un changement de maire à Meylan.

ob_332283_pomme-de-la-discorde.jpgIl n’y a pas d’interprétation unique à de telles interruptions prématurées de mandat. C’est parfois le signe d’une vitalité démocratique, les débats s’exprimant publiquement alors qu’ailleurs ils restent confinés dans le secret des alcôves. Dans ces communes où les désaccords grandissant interdisent la cohabitation au sein d’une même majorité, des conseillers prennent leurs responsabilités en démissionnant plutôt qu’en cautionnant des choix ou des pratiques qu’ils désapprouvent.

La discorde est souvent symptôme de diversité, prélude au foisonnement créatif. On peut aussi y voir une concurrence stérile et gaspilleuse d’énergie, éloignant d’un but commun.

A Crolles, l’opposition n’est pas en grande forme. Depuis le début du mandat, on compte trois démissions pour raisons personnelles et plusieurs refus de siéger suite à ces démissions. La ligne politique n’est pas très claire, la crédibilité des élus est parfois mise en question.

Ayant été candidat sur la liste La Parole aux Crollois, je prends ma part dans l’origine de cette situation. Quelles que soient les vicissitudes de la vie politique et les aléas personnels des élus et anciens candidats depuis 2014, l’affaire s’est jouée, en grande partie, lors de la préparation des élections. A l’époque, nous avons été à deux doigts de ne pas réussir à constituer une liste électorale. Fallait-il y aller, avec cette liste de bric et de broc sans fil conducteur bien établi, ni collectif, ni leader ? Nous nous sommes dit qu’il ne fallait pas renoncer à contribuer à la démocratie représentative. D’autres, plus lucides, pensaient qu’il était préférable, en acceptant qu’il n’y ait qu’une seule liste candidate, d’afficher la couleur, à savoir le fonctionnement par cooptation, l’atonie démocratique, l’assèchement du débat, l’indifférence ou le découragement des citoyens face à la reproduction machinale de la majorité municipale avec ses acteurs inusables, son programme et ses pratiques.

Le marasme politique est donc un résultat collectif. Chacun porte une part de responsabilité dans la la qualité des instances municipales et la personnalité des élus, responsabilité plus ou moins grande selon ses capacités personnelles et sa situation dans la commune. Il y a ceux qui n’ont pas essayé et ceux qui ont échoué, ceux qui ont laissé faire, ceux qui ont étouffé les initiatives ou monopolisé la parole publique … on peut continuer l’inventaire à l’infini.

Notre époque cultive l’individualisme, valorise la performance individuelle, voit l’intérêt général comme la somme d’intérêts particuliers, croit que le rôle du dirigeant est d’édicter des règles morales, condamne les comportements personnels fautifs sans même vouloir les comprendre. Alors, je sais bien que plaider la responsabilité collective d’une situation n’est guère audible. Et pourtant … il faudrait marcher sur deux pieds : l’individu, le groupe. La dialectique et la complexité ne sont guère nos spécialités de gaulois mal dégrossis. Nous préférons sautiller sur une seule jambe, au risque de faire du surplace. Heureusement, ailleurs et même ici, le monde bouge et les esprits évoluent.

Francis Odier, 22 mars 2018

24 janvier 2018

Conseils municipaux de Crolles et Bernin : quand l'union s'impose

La comparaison entre la convocation adressée aux élus intercommunaux et les ordres du jour des conseils municipaux des deux communes le confirme... L'union s'impose !

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La communauté de communes annonce 34 délibérations soumises à l'approbation de son conseil, le 29 janvier prochain.

 

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A Bernin, trois délibérations au programme cette semaine.

 

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A Crolles, deux seulement décrites dans la convocation accessible sur le site de la commune.

 

Et si c'était une formation ?

Apparemment, aucune des deux communes n'annonce à cette occasion une séance de formation, un jeu de rôle.

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Pourtant, pour cela, on aurait choisi les mêmes thèmes sans enjeu et anecdotique, avec une dimension ludique dont on connaît le rôle stimulant dans les processus pédagogiques.

La convocation ne le dit pas, mais la séance sera peut-être observée par un consultant, spécialiste de l'empowerment et de l'accompagnement du changement, en charge ensuite de debriefer les élus et de les aider à identifier des pistes de progrès. 

La cure d'amaigrissement des compétences communales impose ... un changement de régime

Bien sûr, l'intercommunalisation des compétences communales n'est pas sans effet dans cet état de fait...

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Le transfert des pouvoirs communaux en matière de milieux aquatiques et de protection des inondations -GEMAPI- n'est notamment pas neutre à l'heure où les travaux envisagés depuis 10 ans sur le Craponoz pourraient bien être reportés pour répondre aux priorités nées des drames vécus par la rive gauche dans la période de Noël.

 

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 Mais à lire ces ordres du jour, il est clair que si l'on veut intéresser le public et, surtout, si l'on veut que nos élus viennent encore s'asseoir à la table du Conseil, il faut changer le menu offert à la maison communale... ou unir les convives, tout simplement : la noce n'en sera que plus belle...

 

On aura ainsi un ordre du jour d'au moins cinq délibérations... et Crolles découvrira une pratique nouvelle et pourtant imposée par la loi depuis fort fort longtemps, bien avant l’œuvre de Gouffé : la présentation des décisions prises par le maire en vertu de la délégation de pouvoirs du conseil municipal en vertu des articles L2122-22 et L2122-23 du CGCT.

Emmanuel Wormser

 

16 janvier 2018

Deux courriers du Grésivaudan

Avec les transferts de compétences, la communauté de communes monte en puissance dans le paysage institutionnel. Le crollois doit donc s’intéresser au Grésivaudan, se renseigner, donner son avis.

Voici deux courriers récents de Francis Gimbert, président du Grésivaudan, aux conseillers municipaux. Il fait œuvre de vulgarisation politique sur le conseil communautaire du 20 novembre 2017 et sur un séminaire de travail sur le projet de territoire.

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Les courriers évoquent des réflexions territoriales en cours. On apprend ainsi que le Grésivaudan, c’est-à-dire, en quelque sorte, nous, vous, toi et moi, devra donner un avis sur le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET), document de planification piloté par la Région. C’est technique, voire technocratique, mais c’est aussi concret car cela ne sera pas sans effet sur l’aménagement local. On sait, par exemple, que nos grandes surfaces commerciales crolloises sont la conséquence de la volonté convergente de la municipalité et du SCOT (document de planification pour la région urbaine de Grenoble). Si le SCOT l’avait interdit, les élus crollois n’auraient pas pu accueillir Carrefour et Lidl agrandi

Dans son courrier du 30 novembre, Francis Gimbert mentionne un fait connu de tous mais officialisé ici pour la première fois : il va falloir modifier l’offre de transport TouGo pour « éviter que des cars tournent à vide ». Le courrier ne donne pas les chiffres qui sont effrayants : le samedi, le chauffeur est seul dans 44 % des cars du Grésivaudan ; un an après sa mise en service en septembre 2016, la Citadine de Crolles - Bernin a transporté 701 passagers, soit environ 2 passagers par jour pour 21 x 2 trajets.

Réunis en séminaire, les conseillers communautaires ont réfléchi à leur vision de l’intercommunalité. Retenons deux idées : « les communes s’occupent en priorité des habitants (cela n’est pas écrit, mais j’espère que le Grésivaudan aussi …) et des services en face à face » ; « la mobilité devrait être traitée à une échelle plus large » que la communauté de communes. Le mieux est d’aller lire vous-même les deux courriers.

J’ajoute quelques mots pour exprimer des points de désaccord.

Contrairement à ce qu’écrit notre président, je ne suis pas seul à douter de «la pertinence de notre territoire intercommunal». Par exemple, sans être géographe patenté, on peut se demander s’il ne serait pas plus logique et plus efficace pour l’organisation des services publics que Montbonnot, Biviers, Saint-Martin d’Uriage ou Chamrousse soient rattachés à la Métro. Il est dommage d’éluder toute réflexion sur le découpage territorial.

Ensuite, je ne vois pas comment on peut dire que « le territoire s’est organisé (en termes de commerces et de services) autour de deux villes ressources : Crolles et Pontcharra ». Il y a des commerces au Touvet, à Tencin, à Brignoud, à St Ismier … et je ne connais pas tout le Grésivaudan. Il y a des services à Villard-Bonnot, à commencer par l’Espace Aragon et le lycée … à St Ismier (Agora, collège), au Touvet (collège) etc. Je suis inquiet : la réflexion des élus communautaires s’appuierait-elle sur un diagnostic erroné ?

Enfin, la conclusion de Francis Gimbert doit être soulignée : « Le travail d’élaboration du projet de territoire se poursuit (…) Je ne manquerai pas de vous tenir informés de l’évolution de nos réflexions ». J’aurais préféré lire un engagement à l’écoute et une invitation à la concertation … ce sera sans doute pour d’autres courriers.

C’est donc sans paraphraser le président que je vous invite à vous exprimer sur le projet de territoire dont les générations suivantes ont besoin pour vivre entre Belledonne et Chartreuse, dans la vallée de l’Isère en amont de Grenoble, dans cet espace indéfinissable, magnifique, en perpétuel changement, auquel nous sommes attachés et que l’on nomme le Grésivaudan.

Grésivaudan abords Nord de Grenoble 820315_ChartrOr_Gresiv_5.jpg

Où commence et où finit le Grésivaudan ?

 Francis Odier, 16 janvier 2018

 

SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale - http://scot-region-grenoble.org/

Photos : http://www.geol-alp.com/chartreuse/6_sites_ch/gresivaudan.html

24 décembre 2017

Noël Atlantique

Nos affaires crolloises aident à comprendre le fonctionnement des autres collectivités territoriales. Mais l’inverse aussi est vrai : ce qui se passe ailleurs est instructif sur des phénomènes que l’on observe dans notre belle commune. Sortons de la vallée et filons dans l’Ouest Atlantique.

Encore quelques semaines et la réalité qui s’impose maintenant depuis plusieurs années sera exprimée sous forme de décision officielle : il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes. L’affaire s’est jouée en deux temps : d’abord à l’automne 2012 avec l’échec de l’opération César qui visait à faire évacuer la zone pour permettre le démarrage des travaux, ensuite en octobre 2014 où la mort de Rémi Fraisse à Sivens a montré qu’il serait impossible d’évacuer la ZAD sans violence et sans victime.

                                                 Mars 2016, manifestation pour le Vallon des Vans

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L’abandon du projet NDDL étant inéluctable, on entre déjà dans le temps du retour d’expérience : comment en est-on arrivé là ? C’est la question que Le Monde (22 décembre 2017) pose aux médiateurs qui viennent de rendre leur rapport : « Comment expliquer un tel fiasco dans la conduite du dossier NDDL ? ».

Voici la réponse : « On a le sentiment que l’Etat et les collectivités avaient une forme de certitude sur la pertinence et l’efficacité de leur dossier et qu’ils n’étaient pas prêts à le réévaluer, à entendre des propos contradictoires.

Il y a eu une sorte d’enfermement, un défaut d’écoute de tous côtés sur l’ensemble du processus, à toutes ses étapes. (…) Il y a aussi une question de durée du dossier. Quand des maîtres d’ouvrage portent un projet durant de trop nombreuses années et que vous leur dites ‘il faudrait peut-être regarder les autres options raisonnablement envisageables’, ils refusent en disant qu’ils sont les meilleurs connaisseurs du projet ».

Voilà qui s’applique bien à Crolles, sans changer un seul mot, au projet de déviation qui resurgit périodiquement depuis une trentaine d’années et à notre fameuse digue du Fragnès. Sauf qu’ici, en l’absence de ZAD, le projet se poursuit comme au siècle passé.

Merci aux médiateurs pour leur sagesse. Je leur emprunte la conclusion, comme une lettre au père Noël : « Il faut maintenant tourner la page, refermer le dossier, sortir par le haut. Nous avons l’opportunité de construire le ciel du futur et l’agriculture du futur ».

 

Francis Odier, 22 décembre 2017

Photo : http://www.rue89lyon.fr/wp-content/uploads/2016/03/Manifestation-aux-Vans-11-sur-18.jpg