Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07 juillet 2019

Modification n°2 du PLU de Crolles : annulée...

Le_Juge_Lucky_Luke_tome_13.jpg

 

Le tribunal administratif de Genoble a, par une décision du 4 juillet 2019, annulé la délibération approuvant la modification n°2 du PLU de Crolles ; le motif d'annulation ne surprendra pas : défaut de caractère personnel des conclusions du commissaire-enquêteur

Lire la suite

13 mai 2019

Le magazine de Crolles de mai 2019 : éloge du rond-point de Devos

Les ronds-points ont fait en France l'actualité de l'hiver et du printemps. Celui de l'entrée de Crolles montre la profondeur du mouvement initié et les avancées -bien peu politiques mais fondamentalement sociales- des idées qui s'y sont échangées.

Comme en clin d'oeil, la tribune de l'opposition, en page 14 du dernier numéro du magazine de Crolles, les mentionne en conclusion :

"Il est urgent que nos élus regardent ailleurs ce que les villes comparables inventent. Mais en sont-ils encore capables après plus de 20 ans à tourner en rond autour de nos ronds-points ?"

 

ouroboros--tintin.jpgcollier-trois-rangs-de-perles-akoya-vintage-283.jpgC'est toute la lecture de ce numéro de la revue municipale qui m'a fait penser à Raymond Devos et son rond-point !

Les perles qu'il égrène forment un collier "trois rangs" étonnant : on y retrouve en fait tous les ingrédients d'un raisonnement circulaire quasi-tautologique, digne du serpent qui se mord la queue !

Comment alors ne pas renvoyer au "plaisir des sens" ?

Lire la suite

13 avril 2019

Lettre ouverte à ma députée

Madame la députée,
 
L'actualité m'incite à vous écrire car des décisions importantes se préparent sur lesquelles je ne veux pas rester silencieux.
 
1) J'ai participé au Grand Débat National en répondant complètement au questionnaire en ligne. J'en connais les limites méthodologiques et les biais dans la sociologie des répondants, comme les garants nationaux, comme la presse, comme vous. Cependant, ces limites n'interdisent pas d'exploiter avec rigueur les résultats du grand débat. Or, je suis inquiet quand j'entend le Premier Ministre en tirer des premiers éléments de conclusion qui paraissent fort éloignés des analyses que commencent à faire les observateurs indépendants, notamment ceux qui prennent en compte l'ensemble des éléments disponibles (par exemple, y compris le "vrai débat" ou des sondages récents sur des sujets de fiscalité ou de services publics). J'attire votre attention sur le fait que des conclusions biaisées de ce grand débat auraient un effet dévastateur sur la confiance résiduelle de l'opinion dans le gouvernement et le parlement, et risqueraient fort d'être perçues, par les plus révoltés de nos concitoyens, comme une incitation à la violence. Le gouvernement est bien sûr légalement autorisé à proposer des lois qui vont à l'encontre de l'opinion. Je demande d'abord de la clarté et de l'honnêteté dans l'expression, par exemple en disant "le grand débat montre ou suggère ceci ... mais nous décidons cela".
 
2)  Concernant l'éventuelle privatisation d'ADP : avant de connaître votre vote sur ce dossier, je suis intéressé par votre point de vue sur le retour d'expérience de la privatisation des autoroutes. Pour moi, il s'agit non seulement d'un fiasco économique pour l'Etat, mais d'une forfaiture, comme en témoigne l'acharnement de l'Etat à maintenir l'opacité sur les contrats avec les sociétés  d'autoroutes. Je suis d'autant plus inquiet et indigné à l'idée de cette privatisation ADP que des acteurs clef de la privatisation des autoroutes sont aux responsabilités aujourd'hui, à commencer par le ministre de l'économie et des finances et par le président de la république pour ce qui concerne certains contrats de prolongation des concessions.
 
3) Enfin, concernant l'urgence climatique, je suis abasourdi par l'inertie et la passivité des pouvoirs publics qui privilégient l'énoncé d'objectifs lointains aux actions concrètes et urgentes qui devraient s'imposer. Je suis intéressé par connaître vos  actions en ce domaine. Vous avez publié sur votre site, en novembre dernier, un plaidoyer pour la taxe carbone ("Engageons-nous vers une économie « décarbonée »). Aujourd'hui, que proposez vous, non seulement pour compenser les renoncements à l'augmentation de la taxe carbone, mais surtout pour compenser les retards accumulés dans la transition écologique ? Je note que vous avez signé le soutien au projet Center Parcs à Roybon, alors que ce projet est néfaste pour l'environnement et sérieusement contraire à ce qu'il faudrait faire pour décarboner l'économie.
 
Dans votre article commentant la "démission de Nicolas Hulot - le choix d'un homme", vous évoquiez le bilan d’une année du Ministre et de votre majorité :
 
- L’arrêt du projet de Notre dame des Landes : en réalité, tout le monde le sait, ce sont les zadistes qui ont imposé l'arrêt de ce projet, le premier ministre n'a fait qu'entériner l'impossibilité de réaliser le projet, sans même se prononcer nettement sur le fond du dossier (sur lequel il avait toujours été favorable).
 
- la fin de l’exploitation des hydrocarbures : en fait, il s'agit de la fin lointaine programmée en France. Mais la France est un producteur tout à fait marginal, ce point n'est pas déterminant.
 
- l’arrêt des centrales à charbon d’ici 2022 : pourquoi une échéance si lointaine ? Rien ne garantit que cette fermeture sera effective durant le mandat. Je lis ici et là que ces échéances pourraient ne pas être respectées. Les projets de reconversion en centrale à biomasse sont alarmants car bruler de la biomasse à grande échelle et à faible rendement (sans cogénération) n'a rien d'écologique et d'utile pour lutter contre le réchauffement climatique
 
- le grand plan sur l’économie circulaire : Je dois avouer que ce grand plan m'avait échappé. Grâce à vous, je viens de parcourir les 50 mesures de la feuille de route pour l'économie circulaire. Il s'agit pour l'essentiel d'objectifs et de déclaration d'intention. L'expérience de ce type de plan m'incite à la prudence. Voyez par exemple les deux premiers plans Ecophyto qui sont restés sans effet. Permettez-moi d'attendre le bilan de la 1ère année avant d'apprécier en quoi ce grand plan peut être mis au crédit de l'action écologique du gouvernement.
 
- le plan biodiversité : et en même temps vous autorisez des projets destructeurs (élargissement de l'A480, contournement de Strasbourg ...), l'artificialisation des espaces agricoles et naturels se poursuit à vive allure, les préfets autorisent des voies routières nouvelles, des unités touristiques nouvelles, qui vont à l'encontre des avis des services du ministère de la transition écologique. L'ONF applique une politique industrielle peu favorable à la biodiversité. Les zones humides ne sont pas correctement protégées par la réglementation. Le budget des agences de l'eau est prélevé pour d'autres financements etc ... Je termine par un exemple local sur la contradiction entre ces ambitions affichées sur la biodiversité et la réalité : le préfet de l'Isère cautionne les défrichements sauvages qui ont été faits par des viticulteurs sur les coteaux de Seyssuel.
 
- l’interdiction du glyphosate dans 3 ans avec la mise en place de solutions alternatives : aucune base légale n'a été donnée à cette annonce, on est prié de croire le président sur parole, alors que les parlementaires n'ont pas voulu s'engager sur cette voie. La référence permanente "avec la mise en place de solutions alternatives" fait craindre un renoncement, car en fait les solutions alternatives existent, mais ne sont pas chimiques et supposent des changements de pratiques culturales qui ne peuvent pas être décidés par voie réglementaire. C'est pourquoi il faut commencer par l'interdiction, et ensuite accompagner le changement. Surtout, le glyphosate est le chiffon rouge qui cache l'océan des pesticides. C'est à l'usage des pesticides qu'il faut s'attaquer et les annonces récentes en la matière sont encore très décevantes.
 
- l’augmentation de la taxe carbone : elle a été abandonnée, très vite, au début du mouvement des gilets jaunes. Le président a eu peur, personnellement, et a cédé (affolé ?) à la violence. Il était possible de répondre autrement aux revendications des gilets jaunes, par exemple en décidant des mesures d'accompagnement et de justice sociale et fiscale.
 
- l’augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes en 2019 : là, désolé, je ne sais pas de quoi il s'agit. Cela dit, je me risque à une question : est-on bien sûr que la taxe sur les activités polluantes ne revient pas à cautionner des pollutions que l'on devrait réglementer plus sévèrement, voire interdire ?
 
- l’obligation de 50 % de nourriture bio dans les cantines : très bien ! Je suis heureux de terminer cette revue par une note positive. Cela dit, en lecture rapide de la loi du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, je vois que l'article 24 relatif à la restauration collective exige seulement 20 % de produits bio (en valeur). Mais peut-être ai-je mal compris ce texte de loi technique et touffu.
 
Conscient de vos responsabilités, je vous prie de recevoir, Madame la députée, mes encouragements les plus sincères à la prise de risque dans vos engagements publics en faveur de l'intérêt général, celui-ci incluant bien sûr les générations futures.
 
Francis Odier, 12 avril 2019

20 février 2019

Les dissidents n'ont rien dissidé

Dans la vie, j’ai vu pas mal de choses bizarres et saugrenues, mais un dissident qui ne disside pas, ça je ne l’ai jamais vu … sauf à Crolles ! C’est l’incroyable scénario que l’on découvre dans notre belle commune, qui en a vu d’autres, mais tout de même ! Saugrenu.jpg

Jugez un peu. Voici la moitié de l’exécutif qui a toujours tout voté comme l’ensemble de la municipalité et qui se lance dans une critique sévère de l’exécutif (cf Communication Crolles 2020 – 8 février 2019) : « absence de participation citoyenne, décisions arbitraires, remise en cause des décisions actées collectivement, projets enlisés, capacités d’investissement sous utilisées… ».

Ils sont adjoints, ils ont toujours fait le pack, solidarité de groupe, jamais un vote Contre, jamais (en public) un mot s’écartant du discours officiel …. Maintenant, ils se disent dissidents, mais gardent le mandat et continuent comme avant.

Ils soutiennent activement l’exécutif municipal depuis 2014, 2008 pour certains, voire 2001. Et les voilà qui sortent du bois, donnant des vessies pour des lanternes, cherchant à se refaire une virginité d’opposant.

Je connais les ravages pour la santé mentale des conflits de valeurs. Alors, je m’interroge. Comment ont-ils pu aussi longtemps approuver des décisions qu’ils n’approuvaient pas ?

Avec mon esprit rebelle, je suis souvent du côté de ceux qui sortent du rang. Ici, mon cœur navigue et j’erre dans l’incompréhension. Je peine à me réjouir qu’advienne maintenant ce que j’espérais plus tôt : des frondeurs. Car nos frondeurs ne frondent pas plus qu’ils ne dissident, ils restent évasifs sur leurs motifs de désaccord avec l’autre demi-exécutif et ne citent pas une seule proposition qui aurait été refusée par la majorité.

Iznogoud 2.pngPour une fois, je ne peux qu’approuver pleinement le maire. Dans sa réponse publiée dans le Dauphiné, il conclut avec lucidité « la déclaration de ces élus dissidents témoigne avant tout de leur impatience à vouloir prendre les rênes ».

Je dois cependant nuancer. Ils ne veulent pas prendre les rênes, ils les ont déjà, ils veulent les garder ou – rêvons un peu – les transmettre à d’autres.

Allons, que vive la démocratie, et merci d’avance et bon courage à tous les candidats aux élections municipales 2020.

Francis Odier, 20 février 2019

03 janvier 2019

Les Gilets Jaunes en mairie

Depuis novembre 2018, les Gilets Jaunes ont déclenché un mouvement original qui a déjà généré des milliers de pages de commentaires. Dans le Grésivaudan, ils ont deux bastions, deux ronds-points occupés depuis plusieurs semaines presque en continu, à Pontcharra devant Super U et Crolles au Rafour.

Surpris et démuni devant l’ampleur et la popularité de ce mouvement, le gouvernement cherche à circonscrire l’incendie et, pour cela, le Président a annoncé « un grand débat national ». Première étape, en urgence : donner aux gilets jaunes l’impression qu’ils sont écoutés. Des cahiers de doléance sont ouverts en mairie et annoncés sur les sites web de de La Terrasse, Bernin, Villard Bonnot …. Mais, à Crolles, un irréductible maire refuse de jouer le jeu de ses cahiers de doléances, il ne veut pas « être en otage » de gilets jaunes qui lui demanderaient des comptes sur des sujets (dont la fiscalité des carburants) qui ne sont pas de son ressort.

C’est le débat avant le débat : faut-il impliquer les communes dans ce grand débat national annoncé ?

Pour moi, la réponse est oui, évidemment. De même que les communes contribuent à l’organisation des élections présidentielles, européennes, législatives … Le maire assume plusieurs fonctions : il est agent de l’Etat (A ce titre il est notamment chargé de l'état civil, de la révision et de la tenue des listes électorales, de l'organisation des élections ainsi que du recensement citoyen. En outre, il dispose d'attributions spécifiques en matière de police et de sécurité civile - https://www.collectivites-locales.gouv.fr/attributions-maire-agent-letat), il dirige des services municipaux et, en tant qu’élu, il représente les habitants.

En refusant d’accueillir les cahiers de doléance (voir son interview sur France 3), le maire de Crolles refuse, sur ce sujet, d’agir en tant qu’agent de l’Etat qui le lui demande et en tant que représentant des habitants dont certains souhaitent s’exprimer via ces fameux cahiers. Le maire privilégie ainsi son rôle de gestionnaire des services municipaux, donnant à son mandat une vision étriquée et alimentant le moulin de ceux qui œuvrent pour l’affaiblissement des corps intermédiaires.

Le maire de Crolles se désolidarise de l'Association des Maires de France et de l'Association des Petites Villes de France qui ont appelé les maires à recueillir les doléances.

Heureusement, cette histoire n’est pas finie … et nous aurons d’autres occasions de contribuer au grand débat national qui s’annonce et le bonheur d’y glisser des réflexions et propositions concernant la démocratie locale.

Francis Odier, 2 janvier 2019

17 octobre 2018

Des PAV et des PAP mais pas des Panzani

Certains disent maintenant PP  (Point de Proximité). C'est tendance... Et non des PAV (Points d'apports Volontaires). C'est agressif ….

Cette dénomination a été employée  lors d'une réunion  publique à Bernin, réunion qui faisait le point sur les grands sujets (votés, certes  …) de la vie quotidienne : Projet de territoire, GEMAPI, NALO 2022, Élection des conseillers  de la  CCG, ATHANOR, et les PAV.

Cette réunion  (une centaine de personnes  !!!!) a le mérite d'exister ; toutes les communes peuvent-elles en dire autant ? Sur ce dernier sujet, les échanges ont été vifs et presque unanimes. Tout le monde s'accorde sur le manque de transparence qui a abouti à ce choix. Qui compose la commission "Déchets", ses rapports, ses CR, les expertises, inconsultables !

C'est bien là le problème. Il ne s'agit pas d'être pour ou contre ce lourd projet mais de ne pas pouvoir avoir accès au dossier. Même les élus du CC (Conseil Communautaire) ne semblent pas l'avoir …. Le site  du Sibrecsa (collecte et gestion des déchets sur Breda et Savoie) est clair et complet !!!!! http://www.sibrecsa.fr/

Le Vice Président " Déchets " de la CCG, maire de Pontcharra et donc sur le périmètre du Sibrecsa n'est pas concerné par ce choix des PAV ...

Le choix du déploiement des PAV ou PP est acté, ne vous en déplaise, tout est voté et consigné dans au moins 3 délibérations de la CCG ( N°10 du 29/02/2016, N°6 du 6/03/2017, N°12 25/06/2018 ).

A un élu, durant un conseil communautaire du mois de Juin,  qui émettait des doutes, le président lui a lu la dernière délibération : " Vous avez voté " …. et l'élu de conclure "si j'avais su, j'aurais pas voté " ..

Se  pose donc le problème de la densité des délibérations lors des CC (conseil communautaire), environ une soixantaine  à chaque séance !!!!! Est-ce que les  conseillers communautaires aussi élus de leur commune ont réellement le temps de lire les documents préparatoires, de  les d'approfondir, de mesurer  les enjeux ?

Généralement c'est NON ! Le président s'est même fendu d'une lettre explicative à tous les conseillers avant les motiver pour les CM  (conseil municipal) à venir et informer les citoyens. L'enjeu du choix des PAV est de faire des économies et mettre à l'équilibre cette ligne budgétaire, fort dispendieuse. Dixit le président la CCG.

A cet enjeu de la mise  en place des PAV,  environ 20 à 30 M d'euros (calcul perso en bas de page), il faudra ajouter 18 M d'euros de participation au nouveau ATHANOR,  et quelques millions d'euros pour requalifier la déchetterie de Crolles (nouveau look + déchetterie pour les professionnels …)..  " La route est  droite mais la pente est raide " !

Le choix ou non des PAV doit se faire pour 5 communes de plaine en Sept/Oct : Villard-Bonnot a voté NON mais ferait du retro pédalage …, Froges, Champ-près-Froges, Crolles et Bernin ont voté POUR. A décharge du travail des élus, les citoyens  sont aussi très souvent  délinquants. La consigne de tri est claire, largement communiquée  (TOUS LES EMBALLAGES PASSENT LE BAC " , c'est clair et bien non . Le tri et le refus des bacs de tri  est très moyen voire plus. 12% à 20 % de refus de bacs de tri sur un échantillon de 187 bacs  sur 3 communes (source : Maire de Bernin lors de la réunion publique déjà citée). Les élus communautaires sont aussi peu attentifs sur leur comportement.

Lors des CM, chaque élu (environ 73 personnes ) a une bouteille d'eau sur sa table. Cette eau vient de Belgique, fournisseur Nestlé !!!!!!   Ben voyons   … Il faut réduire les déchets  ….

 

Lors du dernier CM (Conseil Municipal de Bernin (10 Oct. 2018 ) le projet  a été adopté après de nombreux échanges avec les élus de la minorité. 3 personnes ont refusé de voter. 40 sites  de bornes aériennes (OM, Tri , Verre  et fibreux) pour en retenir environ une trentaine. Le coût de traitement des OM (Ordures Ménagères ) passerait de 65 euros/la tonne à 41 euros (source la direction des Déchets de la CCG si PAV - un vrai jackpot ….La  manipulation des bornes par le camion serait de 1' 30" sauf qu'actuellement il faut 15 ' pour manipuler 2 bornes (mesure faite au lotissement de la rue du Lac à Crolles). Le maire de Bernin envisage la collecte par pesée personnifiée dans le futur  sur ces bornes collectives ...

A suivre.

JP Chollet 

Calcul du coût des PAV : Il en faudra  environ 450 à 700 sites (1 pour 100 à 150 habitants  sur un total de 72 000). Chaque site devra avoir environ  4 PAV (2 pour les OM, 2 pour le tri voir 1 pour les déchets verts) donc au 1800 à 2800 unités à 10 000 pièces (aériennes , semi-enterrées ou enterrées ces dernières à la charge des communes … soit 20 à 30 M d'euros sans les camions spécifiques équipés ou pas de la robotique nécessaire).  

Sur le même sujet, lire aussi, l'article de Claude Muller - Ouf !

et l'article de Jean-François Comte : Les PAV, un truc de Ouf.

 

30 août 2018

Nicolas Hulot et le mythe de l'homme providentiel

L'actualité nationale me suggère ce billet sur des questions qui concernent aussi la démocratie locale.

Dans son interview de démission, Nicolas Hulot tient des propos surprenants, et surtout décevants, sur la démocratie. A plusieurs reprises, il déplore son isolement. Il dénonce les lobbyistes dans les cercles du pouvoir. Il se demande où sont ses troupes. Il critique l'opposition incapable, selon lui, de se hisser au-dessus de la mêlée. Il met en cause, globalement, "la société". Il redit son admiration pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

Avec ce discours, il reprend, hélas et sans doute malgré lui, le mythe de l'homme providentiel, sans rien ni personne entre lui et la société, vue comme un tout homogène. Nicolas Hulot n'a pas un mot pour le mouvement associatif, pour les myriades de militants qui agissent pour la transition écologique, pas un mot sur les parlementaires, leur rôle et la diversité de leurs votes. Ainsi, il ignore un principe démocratique de base : les orientations politiques du pays sont choisies lors des élections. Il n'y a pas une société unique, indifférenciée et indifférente aux enjeux écologiques. Il y a des divergences de points de vue et des conflits d'opinions qui sont arbitrés lors des élections, aussi imparfaites soient-elles ; il y une majorité élue pour gouverner selon des lignes directrices énoncées lors de la campagne électorale (orientations plus ou moins clairement affichées, mais jamais totalement masquées). Dès lors, il y a comme une grande naïveté, et surtout un déni démocratique, à sembler découvrir, un an après, qu'il "n'a pas réussi à convaincre" et qu' "on s'évertue à réanimer un modèle économique qui est la cause de tous les désordres" car le modèle économique mis en œuvre par le gouvernement est bien celui annoncé par Emmanuel Macron et les candidats En Marche dans la campagne électorale. Emmanuel Macron a très peu parlé d'écologie pendant la campagne électorale et n'a pas de mandat électoral pour changer de modèle économique ou pour donner une quelconque priorité aux enjeux environnementaux. Le fait qu'il est choisi Nicolas Hulot comme ministre ne change rien à cette situation factuelle, que tout le monde connaissait, à commencer bien sûr par Nicolas Hulot lui-même.

L'écologie, l'environnement, la transition énergétique, le réchauffement climatique ... sont des sujets politiques, à appréhender tels quels avec nos mécanismes institutionnels. Ce qui n'enlève rien à la responsabilité individuelle. On ne fera pas avancer le sujet en dénonçant les lobbyistes (légaux et légitimes) et l’inévitable pression du court terme. Mieux vaudrait reconnaître qu'il y a des niveaux de conscience et des rapports de force qui, pour l'instant, ne sont pas favorables à la prise en compte suffisante des enjeux environnementaux.

L'échec de Nicolas Hulot (je crois qu'il y a consensus sur ce mot d'échec vis à vis de sa participation au gouvernement) illustre aussi le mythe du "changement de l'intérieur" : on ne change pas, on ne fait pas évoluer une politique ou un groupe "de l'intérieur". Un minoritaire qui rejoint un groupe dans le but de le réorienter ou de l'influencer s'expose à l'impuissance, à la marginalisation ou à l'assimilation. On trouvera bien sûr des exceptions. Mais je crois que la règle est assez solide et s'applique dans de nombreux domaines et lieux, y compris, bien sûr, dans nos municipalités et nos exécutifs territoriaux : un corps social est fondamentalement stable et conservateur, le changement vient de l'extérieur.

Pour Nicolas Hulot, la messe est dite, l’histoire ne repassera pas. Il sort du rêve, revient sur terre, à la réalité, et nous rejoint, nous citoyens tenus en marge du pouvoir et cherchant malgré tout à promouvoir nos idéaux, ici, maintenant et pour les générations futures. Notre vocation est là : se tenir éveillé, ouvrir des brèches, construire des alternatives, faire pression, bousculer l’ordre établi, témoigner et encourager par ses actes, se relier et se rassembler … pour cultiver des énergies collectives aux mille noms (groupes, tribus, mouvements, courants, majorités ….) qui, furtivement et par soubresauts imprévisibles, orienteront le cours chaotique des événements.

Francis Odier, 29 août 2018

24 juillet 2018

Nature en ville

Je vous passe les détails et je développerai l'argumentaire un autre jour, mais une chose est sûre : nous avons besoin de nature en ville. Il y a des parcs et des jardins publics, mais cela ne saurait suffire. La nature, c'est l'air, l'eau, la biodiversité, il en faut partout. Dès que l'on sort dans la rue, voir un oiseau et s'en enchanter. Surprendre un insecte et s'en réjouir. Découvrir une fleur et l'identifier pour mieux la connaître et la respecter. Comment protéger la nature si on ne la goute pas ? Comment aimer la terre si elle reste une abstraction ? Avez-vous remarqué comme l'herbe incite à la paix et la violence s'épanouit dans le béton ?

Depuis plusieurs années, c'est magnifique, la commune a renoncé aux herbicides pour "entretenir" nos rues et nos trottoirs. Ce qui devait arriver est maintenant visible, surtout en été : la végétation réapparaît là où elle avait disparu.

Millerpertuis commun 20180717_104326.jpg

On devrait en féliciter nos élus et les agents municipaux chargés des espaces verts. Mais les esprits chagrins ne sont jamais loin et j'entends dire, ici et là, que la mairie ne fait pas son travail ! Car voilà,  les plantes sont vigoureuses, encombrent l'espace, gênent le cheminement et perturbent le regard des partisans de l'ordre.

Onagre fatigué.jpgAlors, que faire ? Comment protéger en même temps le piéton qui a droit à son passage et le millepertuis radieux que nul jardinier, aussi doué soit-il, aurait réussi à planter dans ce mur encore en bon état ?

Qui doit couper ces laitues sauvages et fatiguées qui débordent sur la rue ?

La canicule est proche, c'est donc l'hiver qui nous donne une réponse. Que chacun déneige son trottoir, nous dit l'usage. Oui, le plus simple est de confier aux riverains le plaisir d'observer leur environnement et la décision d'agir quand ils en verront le besoin.

Subsidiarité, proximité du terrain, responsabilité, collégialité ... la nature  nous éduque à la démocratie.

D'ailleurs,  certains n'attendent pas que la commune intervienne. Ici, les voisins ont pris l'initiative, montrent l'exemple et le trottoir est redevenu minéral, à leur souhait :

 20180723_113113.jpg

Ils y sont allés fort, le lotier n'a pas survécu ! Peu importe, il reviendra, l'espèce est abondante.

Francis Odier, 24 juillet 2018

Lotier corniculé urbain 20180717_175441.jpg

 

 

29 juin 2018

Des Pif, des PAF et des PAV à venir

Pif.PNG

A l'occasion du dernier conseil communautaire du Lundi 25 Juin 2018, la délibération N° 12 concernait " la modification du zonage de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (OM ) ".

Le déploiement des PAV (Point d'Apport Volontaire) s'est retrouvé aux centres des débats par une remarque d'un élu des Balcons de Belledonne.

Cet élu se fait écho de ses concitoyens : "les communes de montagne ont  des PAV et ceux de la plaine auront les deux collectes ou flux , PAV  pour  le " Tri "et collecte des bacs OM en porte à porte toutes les quinzaines.

 " La plaine est encore favorisée " 

A une question orale, les élu(e)s passent du mode  veille ou endormi à un silence total. On attend la réponse du président qui est toujours immédiate, argumentée, rigueur toute professionnelle.

" Nous avons voté une délibération en ce sens le 6 Mars 2017 ". On doit s'y conformer ". 

Sauf que la réponse n'est pas suffisante, le débat continue …. et le président énumère au fil des échanges l'essentiel de la délibération que je mentionne avec peut-être quelques approximations :

- Les communes devront avant Septembre faire le choix des PAV aériens, semi-aériens  ou intégrés.

- St Nazaire bénéficie d'un report jusqu'en 2020

-Crolles , Bernin, Villard Bonnot , Froges seront les premières communes  équipées après délibération communales.

(A ce titre, des PAV aériennes  sont livrées  à ce jour par semi-remorque et stockées entre autre à la déchèterie de Crolles).

- Si une commune fait le choix d'une double collecte, la TEOM sera différenciée en fonction de services ...

- Une colonne semi-enterrée coutera 4 000 euros de plus, une colonne enterrée 6 000 euros, à la charge des communes. 

(Ces chiffres sont quant même en contradiction avec la délibération 2016-0010 du 29 Fev 2016, qui validait l''hypothèse de budget  à 10 M d'euros pour 718 colonnes semi-enterrées soit 14 000 euros pour une borne  pas franchement déco!!!! Si une commune souhaite la version enterrée, ce sera  1800 euros  à sa charge ).

 

Malgré les délibérations votées, il reste beaucoup d'incertitude sur le déploiement des PAV et leur cout financier . 

L'objectif national est de réduire le tonnage des déchets et aussi de valoriser ceux triés, y compris les déchets  verts ou fermentescibles, en phase (positive) de  test sur des communes de la METRO  pour  une méthanisation sur la plate-forme à Murianette.

Le hasard ou pas du calendrier fera que le déploiement des PAV et les élections municipales  (2020)se dérouleront de façon concomitante.

JP Chollet 

Ambiance des conseils communautaires du Grésivaudan

Vu des chaises réservées au public, on peut faire quelques commentaires sur la tenue des conseils communautaires du Grésivaudan.

Petit verbatim, partiel et partial.

La séance commence à l'heure, marque d'autorité du président qui ne répète pas trois fois "mesdames, messieurs veuillez gagner vos places …."

La séance décline l'ordre du jour, les délibérations sont votées : "qui s'abstient ?, qui est contre ?, merci " l'affaire est dans le sac ….

Mais si un élu pose une question sur un ton posé, calmement, sans polémique, alors brusquement c'est le silence complet. Chaque élu(e) arrête de brasser ses documents administratifs, le téléphone est posé sur la table, un ange passe, on attend la  prise de parole du président qui ne tarde pas  …

Sa réponse   est nette, tranchée, vive, argumentée, parfois une petite (fausse) colère pimente ses propos ….

Démonstration : M. Picchioni demande à poser une question en début de séance.

Réponse :  "les questions diverses seront abordées en fin de séance".

Autre question  pendant un débat, toujours de M. Picchioni  : "Pourrait-on mettre dans le compte rendu de  séance, un résumé des échanges de la délibération en cours ?"

Réponse : "Je n'ai pas le personnel ".

Un autre élu insiste , relève que la proposition est pleine de sens , argumente et parle même de démocratie !!!!

Grand silence de la salle ….,  longues secondes d'attente , on attend  le scud….

Réponse éclair du  président,  Jupiter bis, "je propose d'accorder trois lignes de commentaires à  rédiger  de l'intervenant, elles seront jointes au compte-rendu de la délibération" .

La réponse est vive, constructive, non dispendieuse et pleine de consensus.

Après deux exposés, on attaque l'ordre du jour; il y a 49 délibérations, un vrai marathon.

La délibération n°1 porte sur l'approbation des comptes ; exposé du VP des finances ; des graphiques, des histogrammes, des camemberts, un peu d'humour noir pour dire  que "les noisettes sont bientôt épuisées",  pour les dépenses et investissements, futurs  il faudra faire des choix ".

Cette présentation est un résumé des 400 à 450 pages remises aux élu(e)s,  a priori rédigée par une personne de la comptabilité de la CCPG, information donnée par le président, les moyens  administratifs sont limités …. Il y a quant même 541 personnes (exercice 2017 - source site de la CCPG).

Un élu demande quels sont les premiers postes de dépenses  ?

Réponse du président :  "les versements/dotations aux communes : 33 M  d'euros  soit 40% du budget , la moyenne nationale est à 20% !!!!!  " .  

S'en suit d'autres comparaisons avec des communautés comparables à la notre. La CCPG serait un organisme riche mais ces versements aux communes  sont " historiquement injustes et inégalitaires".  

Le projet de Territoire dans la moulinette devra mettre de l'ordre à tout cela. Les élu(e)s devront quand même intégrer  que les dépenses de la CCPG sont l'affaire de tous ….

Ex : 50 000 euros pour l'achat d'un véhicule neuf  " équipé " pour échanger des documents entre les  médiathèques et son conducteur muté du pole des OM ( 30 K euros …) 

Le 2 éme poste est le "fonctionnement des services et des équipements ", 26 M. d'euros, dont 16 M d'euros en  salaires chargés (estimation).

A 20h48 , la délibération N°12 est votée.

Je n'ai pas la patience d'attendre la délibération N°42 : " attribution d'une subvention à la commune de Laval pour le test de vélos électriques …."

Il reste 37 délibérations…...

JP Chollet