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21 mars 2017

Begaiements techniques

Ce qu'un ingénieur a conçu, un autre ingénieur pourra le déconcevoir.

Voici la gare de Grenoble, pôle multimodal, récemment inauguré par les autorités civiles et ferroviaires de la métropole. Une idée était de chasser les voitures, en envoyant la dépose minute à Cuges. Alors les voitures encombrent la voie de Bus.

Gare de Grenoble - dépose minute.jpg

Pour abriter les voyageurs attendant un taxi, on a construit un abri. Mais on a mal calculé, et l'abri est trop bas. Les grands taxis ne passent pas, les moyens taxis ne peuvent pas ouvrir leur coffre sous l'abri, et les chauffeurs de taxi rigolent et se gaussent de ces techniciens qui n'ont pas le compas dans l'œil. L'abri sera refait dans un certain temps.

Gare de Grenoble - abri taxi.jpg

A Crolles aussi, la technique bégaie. Quelle est cette rafale de Bus qui s'annonce ? C'est la transe de Trans'Isère !

Croix des Ayes - begaiement techno.jpg

Allons, jeunes, étudiants et travailleurs,

Observez comme il reste du labeur.

Le sérieux des octets n'empêche pas de se marrer.

Le contrôle qualité laisse des trous dans le filet.

Ici on se gondole

loin de Fukushima.

 Francis Odier

19 mars 2017

Pas de miracle pour Ecopla - Crolles

La venue du Président de la République, samedi 18 mars à Crolles, a été l'occasion pour la commune de montrer le meilleur d'elle-même, et notamment la démocratie de convivialité. L'accueil a été chaleureux, et c'est bien normal s'agissant d'un haut personnage de l'Etat qui a contribué, avec le soutien au programme Nano 2017, à déverser des centaines de millions d'euros sur l'activité industrielle de ST et l'emploi local.

En revanche, le Président n'a pas eu le temps d'aller discuter "finances" avec le Groupe Cuki et avec les anciens salariés d'Ecopla. Pas de miracle donc, la nouvelle est tombée le lendemain de la visite hollandaise en Isère.

En vous souhaitant un agréable printemps,

Francis Odier

http://www.placegrenet.fr/2017/03/19/ecopla-la-collaborat...

04 février 2017

RLP - Pas facile

La commune de Crolles engage une concertation en vue de l’élaboration de son Règlement Local de Publicité. L’initiative est excellente, lecrollois.fr l’a déjà saluée dans un article du 2 janvier, il s’agit de se doter d’un outil pour contrôler (un peu) le paysage urbain.

Une réunion publique était organisée le 17 janvier. Elle m’a permis d’entrer dans un sujet pointu auquel je ne m’étais jusqu’alors jamais intéressé. Nous avons poursuivi la discussion avec Trait d’Union. Je commence à sortir du brouillard. L’affaire est plus compliquée qu’on pourrait le penser. Voici une première réflexion sur les verrous intellectuels qu’il faut surmonter pour se lancer vraiment dans les propositions sur le futur RLP de Crolles.

20170204_103240.jpg

Pour commencer, il faut préciser de quoi il s’agit, sans euphémisme. L’intérêt d’un règlement est de limiter la publicité. Il s’agit donc de réduire, et parfois d’interdire, la publicité. Bien sûr, la commune pourra discourir sur l’idée que l’on veut mieux tenir compte du contexte local, préserver la qualité visuelle, améliorer l’équité entre les commerces … mais, en pratique, personne n’est dupe, un règlement de publicité n’a de sens que s’il interdit, freine, limite, contraint …

C’est ainsi le premier obstacle à surmonter : accepter de fixer des règles moins permissives que l’existant ou le possible. Or, ce n’est pas si facile dans un pays pétri de liberté, de libéralisme et d’individualisme.

Ensuite, il faut se demander qui fait de la publicité et qui va « bénéficier », si j’ose dire, du nouveau règlement. Ce sont surtout les commerçants. Immédiatement, surgit la deuxième objection : il faut bien vendre ! Depuis des siècles, la société et les villes, au moins en Europe, se sont construites sur le commerce et sur des formes de mercantilisme. Les princes, et nos élus d’aujourd’hui, s’appuient (entre autres) sur les commerçants. Et voilà qu’on voudrait les brider alors que des mouvements politiques puissants revendiquent en permanence la libération des énergies, des forces vives ! Ce deuxième obstacle est redoutable et je sais que bien des citoyens ne le franchiront pas : pour faire le règlement local de publicité, il faut accepter de mécontenter quelques commerçants, se convaincre et argumenter que la limitation de la publicité sera sans effet significatif sur les ventes. Or, nous avons une peur bleue d’entraver l’activité économique.

A ceux qui sont toujours là, qui ont vaillamment franchi les deux premières haies, j’ai le regret d’annoncer que le plus difficile est encore devant nous. Le troisième obstacle sera parfois un véritable mur infranchissable. Un mur comme il en existe dans nos têtes et que nous ne voulons pas voir. Revenons à l’essentiel, à la finalité. Il s’agit de la qualité visuelle de nos rues, il s’agit de la beauté. Edicter un règlement de publicité, c’est aussi trier et choisir entre le beau et le laid, ou entre l’agréable et le vulgaire. Je vous rassure, l’affaire ne sera sans doute pas présentée ainsi. Mais pourtant, en est-on si loin ? Qu’on le veuille ou non, nos règles véhiculeront des jugements de valeur, des avis esthétiques.

Pour aborder cet ultime obstacle, il faudra nous délester de décennies de relativisme et d’aquoibonisme qui entravent nos capacités de jugement. Non, toutes les couleurs ne se valent pas ! Oui, une petite enseigne en bois d’un mètre de côté est plus belle qu’un panneau flashi de deux mètres de long ! Voilà les avis subjectifs et arbitraires qu’il faudra partager durant cette concertation …

Résumons. Ecrire le règlement local de publicité exige que l’on renonce, au moins ponctuellement, au libéralisme, au mercantilisme et au relativisme esthétique ! Ce n’est pas gagné d’avance.

Pour entrer dans une dynamique positive, il vaut mieux retourner la conclusion : participer à l’écriture du règlement local de publicité sera un excellent exercice intellectuel et politique pour cultiver son esprit de contemplation et construire du bien commun. Perspective enthousiasmante.

Mettons la beauté au cœur de nos villes.

Francis Odier, 4 février 2017

 

En complément, à propos de la réglementation locale de publicité:

La documentation publique est accessible ici : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Prescriptions-re...

et ici http://www.developpement-durable.gouv.fr/Guide-pratique-s...

Emmanuel Wormser nous conseille aussi une très belle instruction technique : http://circulaires.legifrance.gouv.fr/pdf/2014/03/cir_381...

Enfin, signalons que la règlementation trouve en partie son origine dans la région grenobloise, où est née l'association "Paysages de France" dont la première action médiatisée a été de faire démonter la "raquette de Comboire" dont les plus anciens se souviennent certainement, et qui a été motrice dans l'élaboration d'une règlementation décentralisée : http://www.liberation.fr/societe/2001/01/10/panneau-inter...

20 novembre 2016

Expérimentation sur le jugement majoritaire

Dans quelques heures, nous aurons les premiers résultats des "primaires de la droite et du centre". C'est le moment de rappeler que ces élections et le scrutin majoritaire à deux tours que nous connaissons en France sont vraiment primaires, dans tous les sens du terme. Il y a mieux : le "jugement majoritaire". Nous avons expérimenté, avec dépouillement et discussion en réunion publique le 4 novembre à Crolles.

logo écocitoyens du Grésivaudan.pngEn voici le compte-rendu.

Il n'y a pas de conclusion définitive : il faut poursuivre la réflexion et surtout, surtout, essayer, mettre en œuvre, pratiquer. Les cas potentiels d'application sont innombrables, dans nos communes, nos associations, nos écoles ... Daniel Calvignac, avec qui j'ai co-organisé cet événement, est disponible pour donner un coup de main à ceux qui voudraient, comme nous, appliquer concrètement la méthode du jugement majoritaire pour procéder à des choix démocratiques.

A suivre.

Merci à tous les participants et à ceux qui ont encouragé cette initiative.

Francis Odier, 20 novembre 2016

Nb : la documentation sur le jugement majoritaire est facile d'accès sur le web. Mots clefs "jugement majoritaire".

03 octobre 2016

Redonnons l'élection aux électeurs

 Invitation à expérimenter un mode d'élection vraiment démocratiquelogo écocitoyens du Grésivaudan.png

Réunion publique le 4 novembre - Crolles - salle Belledonne.

Nous avons l’habitude du scrutin majoritaire à deux tours. Mais ce dispositif est très contestable. Diverses études de sciences politiques, en France et à l’étranger, ont montré qu’il ne permettait pas de traduire correctement l’opinion collective d’un corps électoral. Voir en particulier sur le site du Collège de France : www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/seminar-2012-02-29-10h00.htm

Le scrutin majoritaire à deux tours place l’électeur face à des choix cornéliens :

  • voter pour le candidat favori même s’il a peu de chance d’être élu ?
  • voter utile ? voter pour sanctionner ? voter pour manifester ?
  • voter pour le moins pire qui a une chance d’être élu ?
  • voter blanc alors que les votes blancs ne sont pas comptabilisés ?
  • voter au faciès, sur la personnalité ? Voter sur les capacités pressenties ?
  • refuser le vote sans nuance pour un seul candidat ?
  • ne plus voter et laisser faire les autres ?
  • être dans "l'obligation" de voter lors des primaires de parti politique pour "favoriser" son candidat préféré, voire,  utiliser ces processus à des fins stratégiques ?
  • Notre liberté d’expression est donc contrainte à une voix unique pour un seul candidat. Nous sommes condamnés à un seul choix alors que notre appréciation est beaucoup plus nuancée.

Des dispositifs alternatifs existent. Venez les découvrir.

Le 4 novembre, réunion publique sur les techniques de vote et la méthode du « jugement majoritaire » :  fondements théoriques et aspects pratiques, expérimentation, débat … et pot de l’amitié.

Notre cas expérimental sera l’élection présidentielle 2017. Chaque participant sera invité à juger une quinzaine de candidats, sur une liste pré-établie reprenant des candidats déjà annoncés (ou vraisemblables au regard des élections primaires organisées par les principaux partis) … et quelques candidats plus atypiques pour illustrer tout le potentiel du jugement majoritaire.

En pratique :

- l’expérimentation est une démarche de curiosité citoyenne, à but pédagogique, pour le plaisir de réfléchir collectivement sur une question essentielle pour nos institutions.

- c’est une initiative des Ecocitoyens du Grésivaudan

- 4 novembre, 20 h 30 à Crolles, salle Belledonne (proche Espace Jargot)

- entrée libre

- Vote sur place ou à l’avance par email. Diffusion de la grille de jugement à partir du 20 octobre

- scrutin ouvert à tous, sans contrainte de résidence, d’âge …

- les organisateurs garantissent la confidentialité des votes et l’indépendance vis-à-vis des partis

- organisateurs : Daniel CALVIGNAC et Francis ODIER

- avis, remarques et suggestions sont bienvenus sur republiquedescitoyens@orange.fr

22 septembre 2016

Crolles - ville interdite aux voitures ?

La ville de Crolles a un nouveau site : http://ici.ville-crolles.fr/

Il est animé, il est très joli. J'ai regardé pendant une heure. Je n'ai pas vu passer une seule voiture. J'ai dit 'Extraordinaire !'. Voilà la RD1090, devant la mairie, enfin piétonne et cyclable. Les voitures empruntent désormais la déviation qui était tant attendue.

Quel soulagement ! Par la grâce du désign, voilà de vieilles promesses électorales tenues.

Miracle du monde virtuel. Nous étions déjà sur l'ile aux enfants. Nous voici dans la ville sans voiture.

L'homme a besoin de rêve et d'espérance. Maintenant, c'est le webmaster qui s'en charge.

Bienvenue à Crolles 2.0.

Francis Odier, 20 septembre 2016.

Site web Crolles - 20 sept 2016.jpg

 

08 septembre 2016

L'inquiétante pyrale du buis

pyrale dans JM Crolles.pngPour tout savoir sur ce papillon envahissant, dont les chenilles dévorent nos buis, qui tournoie en nuages autour du moindre lampadaire, rendez-vous sur le site de la ville de Crolles. Tout y est dit. L’alerte était donnée dès le mois d’avril dans le journal municipal (cf ci-contre).

Terre Dauphinoise, dans son numéro du 28 mai 2016, nous mettait aussi en garde : « La menace de voir les buis succomber sous la dent de la pyrale se précise désormais en Isère ». Interrogé par cet Hebdomadaire d’information générale agricole et rural que je vous recommande, le responsable du service des espaces verts de la ville de Grenoble disait craindre une explosion à l’automne. Il avait raison, bravo pour la prévision !

Nous étions alertés, mais nous sommes démunis.

La montée à St Hilaire du Touvet par le chemin du Pal de Fer est devenue une épreuve... psychologique : les plus craintifs seront effrayés par les guirlandes de chenilles au milieu desquelles il faut zigzaguer et qui s'invitent dans leurs cheveux en pendant au bout de leur soie, les naturalistes se désoleront de la vision cataclysmique des arbres effeuillés dans la traversée des buis situés à l'amont du château de Montfort...

Bien sûr il existe des traitements, y compris biologiques, mais (à ce stade de l’invasion) personne n’imagine inonder les coteaux du Bacillus thuringiensis que l’on peut se procurer aisément en jardinerie (une remarque préventive au passage : pas besoin d’agrandir nos magasins de bricolage, on y trouve tout ce dont on a besoin).

Nombreux semblent être les particuliers qui jettent l'éponge et qui mettent fin aux traitements qu'ils avaient engagés l'année dernière, découragés par la voracité des chenilles dont aucune vague de froid hivernale n'a permis de réguler le nombre cette année.

La situation ressemble étrangement à celle du moustique tigre : les bons gestes, les bons comportements individuels ne changent pas grand-chose à l’affaire. Chacun fait ce qu’il peut, et constate que les papillons n’ont jamais été aussi nombreux. Le phénomène nous dépasse. L’individualisme est mis en échec. Ce n’est pas la somme des actions citoyennes qui fera reculer la pyrale, mais, nous verrons, la nature qui se régulera d’elle-même, ou bien les chercheurs qui trouveront la parade grâce au programme collaboratif Save Buxus, ou bien la collectivité qui décidera de mesures radicales et peut-être coercitives de prophylaxie.

Homme qui te croyait tout puissant, te voilà humilié par un vulgaire papillon dont tu connais tout.

Je suis stupéfait de la vitesse à laquelle la pyrale du buis s’est propagée. En quelques années, des surfaces immenses sont infestées.

Il est fascinant, aussi, de constater comme l’alerte et la connaissance du phénomène sont peu utiles pour s’en prémunir. Finalement, la société ne bouge qu’en réaction, la prévention reste toujours illusoire, superficielle, trop tardive. Nous avons besoin d’être enveloppé, ennuagé par la pyrale pour nous en préoccuper.

Il en sera sans doute de même pour le réchauffement climatique : l’information coule à flot, les alertes sont quotidiennes, mais nous avons encore besoin de quelques bonnes catastrophes, bien scandaleuses et dramatiques, avec de l’émotion qui déborde, pour engager vraiment des changements de trajectoire.

Il faudra aussi informer les partisans du « moins d’Etat » de ce phénomène curieux : quand la pyrale prolifère, l’habitant inquiet appelle la mairie, et non le « marché ».

Francis Odier, 8 septembre 2016

 

Source  de l’encart « Contre la pyrale du buis » : Magazine d’information de la ville de Crolles, avril 2016.

A lire : http://www.ville-crolles.fr/news/getnews.php?file=n_1280.xml

20:34 Publié dans Actualités - culture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : crolles |

31 août 2016

Notre nouveau conseiller municipal

Et voilà, enfin, Didier Deplancke est élu au conseil municipal (juin 2016).

Voulant conserver un grand nombre de sortants, la liste majoritaire l'avait placé assez loin dans l'ordre des postulants. C'est donc la démission d'Alain Pianetta qui permet à Didier de rejoindre le conseil où, j'espère, son expérience, son sens politique et son goût pour les affaires communes trouveront à s'exercer.

Militant de toujours, écologiste résolu, il a été - il est - de toutes les campagnes locales.

C'est avec reconnaissance que je rappelle ici que Didier a participé au lancement du crollois.fr. Bon courage, accroche-toi, les terrains d'action ne manquent pas !

Merci à Alain Pianetta pour ses engagements au service du collectif et pour l'accueil chaleureux qu'il a toujours réservé à nos rencontres.

Francis Odier, 31 aout 2016

 

Deplancke en campagne avec Piolle - 14 mars 2015.jpg

14 mars 2015, Lumbin, Deplancke (au centre) en campagne pour les élections départementales

06 juillet 2016

Une ferme en T.R.O.P.

C’est la surprise de l’été. Vous pensiez connaître le Théâtre sous la Dent, pilier de l’éducation populaire en Grésivaudan, connu pour ses spectacles en plein air. Et vous voilà dans une création loufoque et grave, moderne comme jamais, d’actualité vitale même si l’histoire se passe il y a quelques années.

Vache.JPGDe prime abord, il s’agit d’agriculture. En fait, c’est beaucoup plus profond. Poules, vaches, cochon … et quelques humains nous interpellent sur le sens de la vie. Nous voilà chez Kafka, avec aussi Camus et l’absurde, en compagnie des Monty Python. L’Europe n’est jamais loin. Je n’en dirai pas plus.

Le spectacle est joué à Crolles, près de la Marelle, à 21 h, jusqu’au 16 juillet. Pour tout public, cela s’impose.

On rit de bon cœur. Vous verrez des acteurs connus, beaucoup de nouveaux, tous prometteurs. Un régal engagé, une soirée vivifiante.

Francis Odier, 3 juillet 2016

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Photos : Sylvain Odier

21 juin 2016

Minuscules brèves

La sobriété est notre avenir (tôt ou tard, qu’on le veuille ou non). Autant commencer tout de suite. Voici quelques minuscules brèves éclairantes sur notre démocratie encalminée.

Je lis GL’Info, le Journal du Grésivaudan, juin 2016. Dans sa catégorie d’organe officiel d’une collectivité territoriale,  c’est un bon journal, plein d’infos. Il faut le lire attentivement.

Le changement est radical. Il est page 9. « Bientôt une maison de service au public » (MSAP). Elle remplace une Maison de Service Public (MSP). Et ce n’est pas un gag !

Plusieurs pages sont consacrées à TouGo, le « nouveau réseau de transport urbain du Grésivaudan ». Irrésistiblement, je pense au Guépard : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». Le visuel, le visage, les noms et la numérotation des lignes … tout change. Il faut attendre le dernier petit paragraphe pour voir enfin écrit ce qui devrait être l’évidence guidant la réflexion : « L’organisation des transports à l’échelle de l’agglomération grenobloise élargie s’impose ». Alors, quelle réponse envisagée face à ce constat : « Grenoble-Alpes Métropole, le Pays Voironnais et le Grésivaudan ont l’ambition de créer une structure juridique adéquate pour mieux travailler ensemble sur la coordination des offres, la billettique, l’information des usagers ». Oui, vous avez bien lu. Ils ont l’ambition, mais pour l’action, on verra un autre jour. Là où il faudrait simplifier, ils veulent compliquer et créer une structure juridique. Et quand la structure sera créée, on pourra réfléchir sur comment mieux travailler ensemble …. A ce rythme, je comprends que les élus aient souvent envie de faire plusieurs mandats ...

Lacan, en plein discours professoral :

lacan.jpg

Le PAV, Point d'Apport Volontaire, était moribond, le voilà cantonné aux communes de montagne et aux zones d’habitat collectif (sous réserve …). Qui a dit que les gouvernants n’écoutent pas le peuple ? La mobilisation citoyenne a été fructueuse. La prochaine fois, peut-être que les élus s’intéresseront aux « éléments chiffrés » et à l’avis de la population avant de voter.

Voici le mode d’emploi des déchetteries (page 14). Il est parfaitement clair. Je me permets deux précisions. Il est écrit « les particuliers ont l’interdiction de brûler leurs végétaux à l’air libre ». Hélas, il faut compléter : les agriculteurs bénéficient du droit de cette combustion qui « dégage de nombreuses substances polluantes et néfastes pour l’environnement ». C’est le Préfet qui délivre ce droit à empoisonner l’atmosphère. Avec quelques camarades crollois, nous avions donné notre avis lors de l’enquête publique sur le Plan de Protection de l’Atmosphère  … mais le Préfet est passé outre. La participation à l’enquête sur le PPA avait été minuscule, limitée surtout à quelques associations et militants environnementalistes.  Les agriculteurs sont bien mieux organisés.

L’avertissement de bas de page mérite qu’on s’y arrête un instant : « L’amiante n’est acceptée dans AUCUNE déchetterie du territoire ». Et alors, on fait comment pour le fibrociment qui est encore si répandu sur les toitures de bâtiments construits dans les années 60 ? On cherche une déchetterie en dehors du Grésivaudan, et on peste contre cette faille dans l’esprit de service public de notre communauté de communes.

Pour conclure, une petite dernière, minuscule brève. C’est un mot, un seul mot qui en dit plus long que bien des discours. Ce n’est pas dans le journal, ce n’est pas une correspondance privée, ce n’est pas un mot volé. Ça se passe à Crolles. Et c’est le maire qui écrit aux associations. Ce qu’il dit est tout à fait banal, mais néanmoins important. Il donne le programme du forum des associations, le 3 septembre prochain. Un puriste dirait qu’il y a une petite incohérence dans le texte. La lettre est signée par le maire, mais à un moment, ce n’est plus lui qui parle. Ou bien, il fait comme Jules César, il dit « lui » à la place de « je ». Peut-être est-ce les romains qui nous ont légué la monarchie. En tout cas, nous avons du mal à nous en débarrasser. On le dit souvent, et encore plus maintenant que l’élection présidentielle se rapproche, beaucoup de nos concitoyens veulent avoir un chef, comme s’ils regrettaient le roi.

Sans plus attendre, voici le lapsus commis par un fonctionnaire territorial qui, à son insu, se fait le propagandiste de la tentation autocratique contre laquelle il nous faut chaque jour résister. Lisez bien. Pesez les mots. Souvenez-vous de Lacan, toute parole est signifiante. Etes-vous prêt ? Allez-vous sursauter comme je l’ai fait, lisant, relisant et soulignant cette preuve de la présence insidieuse et persistante de l’esprit seigneurial que j’abhorre ? Ce mot en trop n’est pas un intrus. Il est dans le texte comme chez lui, vautré dans le consensus dominant, désignant par trois lettres la mal démocratie qui nous mine.

« 12 h : tous les responsables d’associations sont conviés à la Marelle à l’apéritif d’ouverture en présence du Maire et de son conseil municipal ».

Diantre, diront certains ! Il n’y a pas là de quoi fouetter un chat ! L’expression est usuelle : le maire et son conseil municipal. Alors, il nous reste à renverser les tables, à mettre les choses à l’endroit et la démocratie debout. S’il faut un possessif, nous devons l’inverser : le conseil municipal et son maire, voilà qui correspondrait mieux à ce que prévoient les textes. 

Le son est bref, mais il résonne longuement. Renversons le son, voici nos qui apparaît, comme une promesse de collectif. Nos élus nous invitent à notre forum des associations. Approprions nous la ville, la politique, nos biens communs.

Francis Odier, 18 juin 2016.

Le courrier aux associations : Invitation forum association 2016 - courrier du 3 juin 2016.jpg