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11 octobre 2015

Centrale photovoltaïque citoyenne - bientôt à Crolles

La réunion de lancement était jeudi 8 octobre à Crolles. La salle Boris Vian était pleine, c'est dire l'intérêt suscité par ce projet de centrale photovoltaïque citoyenne porté par Vincent Gay - avec le soutien de collectivités locales que vous découvrirez sur le tract de présentation.

Je vous invite à participer, c'est un projet concret, utile, à notre portée.

En 2009, à l'occasion de discussion sur le plan climat, j'avais fait quelques simulations numériques et proposé un programme d'investissement permettant d'atteindre assez vite, en 8 ans, un objectif de 10 % d'énergie solaire à l'échelle de la commune. Depuis, de l'eau a coulé dans l'Isère, la commune a équipé le gymnase Léo Lagrange ... et le statut quo a dominé. Maintenant, assez tergiversé, il faut y aller.

Hélas pour l'énergie solaire, les mentalités évoluent lentement, plus lentement encore que la falaise qui largue ici ou là quelques blocs comme pour témoigner de sa vitalité persistante.

On le constate à chaque discussion, l'énergie solaire n'a pas bonne presse. Trop chère pour la collectivité, produite avec du matériel chinois lui même fabriqué à grand renfort de charbon, aléatoire ... les griefs sont nombreux. Quant à moi, j'ai ma philosophie sur la question.

Commencer par équiper les parkings ...

centrale-solaire-photovoltaique-leclerc parking.jpg


L’énergie, d’abord l’économie.

L'éolien ? Pas de vent ici.

Le charbon, on oublie.

Le pétrole, ça suffit.

Nucléaire, non merci.

L'hydro, c'est bien rempli.

Le bois, bien sûr, en partie.

Le méthane, aujourd’hui, c’est Chambéry.

Alors, le solaire, je souscris.

Je vous propose quelques mots à propos du débat sur le cout supposé trop élevé du photovoltaïque. En réalité, les coûts sont en baisse constante depuis des années et les grandes centrales dans le Sud de la France commencent à être (quasi) compétitives par rapport à l'énergie nucléaire.

Jour après jour, les remarques sur le coût excessif du PV deviennent obsolètes et non pertinentes.

L’erreur, depuis le milieu des années 2000, a été de subventionner les petites installations, là où il faudrait une approche plus industrielle. Mais les subventions sont un point de passage obligé  pour inciter la R & D et accélérer la baisse des coûts de production. Le caractère indispensable des subventions était vrai il y a 10 ans (même si on regrette que les subventions étaient excessives), ça reste vrai aujourd'hui.

Il est stérile d'opposer les énergies renouvelables les unes aux autres : le solaire thermique, la méthanisation, l'éolien ... Plus on avance sur la question des énergies renouvelables, plus on voit que la solution sera dans des mix énergétiques adaptés aux lieux, aux circonstances. Je suis sûr que pendant les 100 prochaines années (désolé, je ne sais pas encore avec précision pour la suite !) nous aurons des équilibres énergétiques perpétuellement en débat, au gré des avancées technologiques, de la mise en évidence des risques et pollutions associées à chaque source d’énergie et des rapports de forces industriels et politiques.

Alors, dans le Grésivaudan sans vent, toute initiative qui permet d’orienter l’argent privé et public vers le solaire ou la biomasse est éminemment bienvenue.

L’achat de panneaux chinois n’est pas une fatalité. Le syndicat des énergies renouvelables recense 7 entreprises dans l’activité « fabrication des composants – filière Photovoltaïque (je vous laisse aller voir www.enr.fr). En renonçant au côté franchouillard cocorico, on trouvera facilement une palanquée d’industriels européens prêts à fournir tout ce qu’il faut à la centrale citoyenne pour turbiner à fond les manettes les photons du Grésivaudan (excusez quelques approximations sans grande importance pour mon propos).

Après avoir avoué mon ignorance technique, je me risque à une proposition : prudence dans la course à la sophistication, priorité à la simplicité. Notre besoin, c’est d’équiper en masse les espaces disponibles… qui sont immenses si on s’intéresse aux toits commerciaux, agricoles, aux parkings. Inutile de chercher à grappiller quelques pourcents de rendement en installant un dispositif de suivi du soleil… qui ajoute de la mécanique, de l’informatique, et nous rapproche à grande vitesse du système complexe difficile à exploiter et maintenir. Il y aura déjà assez à faire pour gérer le réseau en intégrant toutes les sources intermittentes.

Et voici l’actualité pure, l’information filante obsolète au moment même où elle est dite, la variable insaisissable dont seule l’intégrale compte, dimanche 11 octobre à 11 h 29, mon installation photovoltaïque co-financée généreusement par la collectivité et dont je tire sans honte des bénéfices indus, affiche petitement une puissance productive de 789 watt. Nuages accrochés aux montagnes, soleil voilé, je livre, dans ma grande bonté, ces 789 misérables petits watts, fugaces, à la voracité des opposants au solaire qui peuvent s’en repaître pour ressasser leurs convictions dures comme le granit.

Mais pour moi, alors qu’un rayon de soleil perce et fait bondir la puissance qui taquine le 1,5 kw, ces watts incertains illustrent une dimension magique de l’énergie solaire dont je ne cesse de me réjouir. Ainsi, le mouvement aléatoire, imprédictible, de quelques particules que nul n’est capable de décrire de manière convaincante, produit, au bout du bout, c’est-à-dire nulle part, une énergie capable de soulever des montagnes et d’animer les débats du réseau citoyen.

Impossible de conclure sans un ultime égarement inabouti. Pourquoi le solaire a-t-il si mauvaise réputation ? Certes, il y a les erreurs de jeunesse de la filière et les décisions inéquitables de nos gouvernants. Mais il y a forcément plus. Depuis des années que je discutaille sur le solaire, j’en tire une conclusion : c’est l’intermittence qui s’est installée en haut de l’affiche, au sommet des objections. Les esprits cartésiens sont mal à l’aise avec un phénomène non déterministe, qui résiste à la planification. Ils peinent à accepter l’effet système, la performance qui émerge. S’ils ne maîtrisent pas toute la chaîne de causalité, alors ils refusent l’effet global que l’on peut pourtant anticiper. Cela ne vous rappelle rien ? Cette réticence à voir la globalité de l’effet ? Le manque de confiance dans les calculs incertains mais néanmoins fiables ? Le voilà, le climatosepticisme.  Il a les mêmes racines intellectuelles que la peur de l’intermittence. L’illusion de la causalité, le déni du système, le rejet de l’aléas.

La transition énergétique est bien plus qu’unetransformation technique. C’est aussi une révolution des esprits (…utopie, quand tu nous tiens….).

Bon dimanche,

Francis Odier, 11 octobre 2015

Nb :  Ne jamais oublier que les couts de l'énergie nucléaire (couts du démantèlement, couts en cas d'accident, coût du stockage des déchets) sont très largement sous-évalués. Ne jamais oublier que le nucléaire bénéficie de fonds public encore infiniment plus important que le solaire.

Commentaires

Le livre culte dans ces affaires d'énergie est le " Manifeste Négawatt " (sobriété, efficacité énergétique à la production et à la consommation et énergies renouvelables). Le rapport de l'ADEME mis soudainement sous le tapis .... cet été, dit la même chose !!!!!

Le projet de centrale citoyenne est pertinent car il place les citoyens au cœur d'une participation collective pour apporter une solution.

Pourquoi le cibler que sur les panneaux PV, même français les cellules seront toutes chinoises ....

Le projet risque d'être modeste à l'image de la SAS Perle du plateau de la Leysse en Savoie ( 77 actionnaires, 60 K euros de capital pour un projet de 200 K euros soit 7 toits équipés ( 430 M2 et 60 Mwh produit).
Les 5 communes citées pourraient aussi apporter leur contribution .... 1 euros versé par un citoyen, 3 euros seront versés par la commune voire par la communauté de commune du Grésivaudan.
Les élus, parfois, se posent moins de question pour voter des tennis couverts à 1 M d'euros !!!! ou une stratégie de containeurs semi enterrés à 11 M d'euros.

Osons envisager une étude de faisabilité d'un méthaniseur , 3000 tonnes/an pour produire 300 Mwh mais pour un investissement nettement plus élevé (1 à 2 M euros). Rappelons que ce tonnage d'apport ( lisier, fumier, déchets verts ) produira du méthane ( cas de votre compost ....) qui sera perdu mais très actif comme gaz à effet de serre.

3 000 tonnes , c'est beaucoup ???? Très grossièrement, une commune comme Crolles produit 1 000 tonnes/an de ces déchets verts sans compter les tailles des haies et tondes des pelouses.....

Venez visiter le méthaniseur du lycée agricole de La Motte Servolex le 7 Nov. à 10H.

Vous pouvez aussi voir ceux de Chambéry Métropole, des entreprises Routin et Dolin de Montmélian, de Crosy de ..... ( tous ces lieux en Savoie et Hte Savoie ....)

En Grésivaudan : Rien, mis à part celui de Teisseire visible dans la rue du Pré Roux.

Un méthaniseur comme projet citoyen collectif appuyé par les communes locales ?

JP Chollet

Écrit par : chollet | 15 octobre 2015

bonjour,

une belle initiative communale a été de couvrir entièrement le toit du gymnase Léo Lagrange avec des panneaux solaires, qui fonctionnent bien, le compteur nous le montre.

pourrions-nous avoir une évaluation du rendement "financier" de l'opération.

car il reste d'autres toits de grande surface à Crolles....

fg

Écrit par : francois gigon | 29 octobre 2015

Et grace au nucléaire....vous pouvez vous permettre de le critiquer.....sans avoir à pédaler sur votre ordi !!!!

Écrit par : D Colin | 01 novembre 2015

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