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26 janvier 2014

Idée n° 34 : privatiser et collectiviser

Idée de politique économique : privatiser et collectiviser

Souvent, nous allons au café … ici ou ailleurs, partout où nous mène le quotidien.

cafe-lungo.jpgA Crolles, c’est spécial. Le café est financé par la collectivité. C’est la commune qui a construit la brasserie du Village

(mieux connue sous le nom de brasserie de La Poste). Nous ne sommes pas banquier, mais citoyen, et notre intuition nous dit que cette dépense là (environ 480 k€, de mémoire) n’est pas le choix le plus judicieux que l’on pouvait faire. Comment s’en sortir ? Faut-il se désengager d’un investissement inopportun ?

Pour aller plus loin dans la réflexion, il est utile de prendre du recul, voir loin et large.

La politique économique est comme un balancier erratique : croissance – décroissance ; hausse des impôts - baisse des impôts … Il en va ainsi pour l’Etat actionnaire qui nationalise un jour et privatise quelques années plus tard.

Résumons quelques épisodes : après la Libération, en 1944 – 1945, la France nationalise en masse. En 1982, rebelote, prise de contrôle par l’Etat de 44 groupes industriels et financiers. Mais dès 1986, la droite fait le chemin inverse et privatise allègrement.programme CNR.gif

En 1988, Mitterrand II, devenu prudent, pour ne pas dire immobiliste, prône le ni – ni, ni privatisation, ni nationalisation. Ensuite, nous avons une longue séquence de privatisations. Les gouvernements Chirac, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, de Villepin privatisent avec constance.

Récemment, Montebourg proposa la nationalisation de Florange, mais, hélas, il ne fut pas entendu. Pourtant, Sarkozy lui-même avait utilisé la nationalisation partielle pour remettre Alstom sur les rails.

La nationalisation reste un bon outil de politique économique qui se pratique aussi à l’étranger. En 2002, les très libéraux britanniques ont partiellement remis dans le secteur public le transport ferroviaire. 2009, les Etats Unis nationalisent en urgence Général Motors (ce n’est pas rien). Et nos amis argentins, sécurité énergétique oblige, ont nationalisé une compagnie pétrolière en 2012. 

Alors, revenons à Crolles en Grésivaudan. S’il y a eu erreur d’investissement, il faut corriger l’erreur. C’est aussi simple que cela : refuser le statut quo. Il aurait été plus malin d’investir ailleurs, il est encore temps.

Le rôle de la collectivité n’est pas de singer ou concurrencer le secteur privé, mais d'inciter, accompagner, structurer, impulser et même donner un coup de pouce à des projets "novateurs", créateurs de richesse, que le secteur privé est incapable de faire émerger seul. Dans le cas de la brasserie du Village, il y a déjà un bar de l’autre côté de la rue, l’intervention communale n’avait donc rien d’impératif.

logo j aime crolles - petit.jpgL’idée est de renforcer l’économie mixte, développer le rôle d’actionnaire des collectivités locales. Pour investir … encore faut-il avoir quelques ressources financières. La proposition est d’appliquer le principe du et et : et privatiser et collectiviser.

Vous l’avez compris, la brasserie du Village est notre premier candidat à la privatisation. On en trouvera d’autres : la salle festive, les tennis couverts (si le projet va à son terme).

Concernant la collectivisation, les idées ne manquent pas. Pour vous mettre en appétit, voici immédiatement deux exemples.

Premier cas : un bar original, multifonctionnel. A Grenoble, le "Café Vélo" chouchoute votre bicyclette et vous aussi ! (c’est un reportage de France 3). Dans cette boutique, on peut réparer son vélo et boire ou manger un petit plat local. www.cafe-velo.fr/ Voilà un projet innovant, transposable chez nous, et qui a vocation à se faire aider par une collectivité locale.

Deuxième cas : une entreprise centenaire qui a besoin d’un coup de jeunesse citoyenne. Crolles et le Grésivaudan pourraient investir dans GEG, Gaz Electricité Grenoble, société d’économie mixte qui est proche de passer à majorité privée, ou même créer leur propre régie de production et de distribution électrique. Voir un exemple proche, en Allemagne, non loin de Bâle : « A Schönau, en Allemagne, l’électricité est verte et citoyenne ». Nous pourrions y organiser un voyage d’étude.

En conclusion, ne cherchez pas à savoir si cette idée est libérale ou collectiviste. Elle est tout simplement pragmatique.

Claude Muller et Francis Odier, 22 janvier 2014


Références :

www.lecrollois.fr/archive/2013/04/05/au-tennis-crolles-et-bernin-sont-a-l-unisson.html 

www.lecrollois.fr/archive/2012/12/02/une-auberge-ca-va-de...

http://www.lecrollois.fr/archive/2012/09/20/y-a-t-il-un-loup-dans-la-brasserie.html

http://alpes.france3.fr/2014/01/17/grenoble-le-cafe-velo-chouchoute-votre-bicyclette-et-vous-aussi-396959.html?fb_action_ids=10202864234548879&fb_action_types=og.likes&fb_source=aggregation&fb_aggregation_id=288381481237582

A Schönau, en Allemagne, l’électricité est verte et citoyenne _ article le monde.pdf

Sur un moteur de recherche, voir « histoire des nationalisations » et « histoire des privatisations ».

http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/dossiers-thematiques/1944-1946-la-liberation/reconstruire-une-france-nouvelle/analyses/francois-charles-bernard-les-nationalisations-dans-la-pensee-de-charles-de-gaulle.php

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20121203trib000734834/ces-dix-nationalisations-qui-ont-ecrit-un-morceau-de-l-histoire-economique.html

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