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08 octobre 2013

La complainte du Bassin du Brocey

Col de cycle.jpgDepuis quelques temps, mon Col de cygne ne laisse échapper qu'un mince filet d'eau. Non seulement je deviens inutile car plus personne ne peut boire de mon eau, mais comme je me vide petit à petit, je m’assèche. Si cette situation perdure, je vais endurer de gros dégât. Mon eau va stagner, croupir et je vais dégager des odeurs nauséabondes dans mon quartier. Puis, comme il y a deux ans, je vais subir diverses déprédations et finalement, je vais mourir... Les habitants de mon quartier se désolent de cette situation. Mais que faire ? Depuis trois ans, ils doivent se battre pour me garder. Ils ont pétitionné, sont intervenu auprès des autorités...mais rien n'y fait chaque été, la même situation se reproduit.


Alors de guerre lasse, cette année, ils ont simplement posé une affiche sur mon pilier... « Un bassin qui ne coule plus, c'est un quartier qui meurt » et ils racontent mon histoire à qui veut l'entendre : « Autrefois, les bassins avaient un rôle essentiel dans la vie des villages. Ils servaient à la fois de réservoirs pour abreuver le bétail ou arroser les cultures et de grands bacs à lessive pour les lavandières. Ils étaient placé au cœur de la vie de la cité car c'est autour d'eux que les villageois se rassemblaient lorsque le garde champêtre sonnait le clairon pour leur annoncer les bonnes et mauvaises nouvelles. Mais c'est aussi autour de leurs eaux que tous se retrouvaient pour échanger les petites et grandes histoires de la vie de leurs communes."
Le Bassin du Brocey.jpgAujourd'hui, moi et mes amis, nous constituons toujours des espaces de convivialité, car nous avons su garder un rôle d'
échange essentiel au sein de nos quartiers. Je n'ai pas échappé à cette histoire, mais lorsque l'on a construit la digue du Brocey, on a perdu ma source...En compensation, les responsables de l'époque ont décidé de me raccorder en bout de ligne du réseau du SIERG. Depuis, j’avais de nouveau fière allure car j'avais retrouvé un rôle digne de mon statut. En coulant continuellement, je permettais à l'eau de circuler en permanence dans ce réseau, empêchant ainsi les eaux de stagner...Aujourd'hui, je me désole, car si je ne coule plus, c'est tout le réseau et donc tout le monde qui va en pâtir...

Claude Muller

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